Écrit par Feriel Nourine
Le mondial de l’automobile ouvrira ses portes ce jeudi 4 octobre, à Paris, où plus d’un million de visiteurs sont attendus par les organisateurs de cet événement, considéré comme étant le plus grand du genre au monde sur le registre de la popularité et de l’affluence
. Une biennale qui fête, à l’occasion, ses 120 années d’existence. Un anniversaire hautement symbolique, et qui accueillera, comme de coutume, de nombreuses nouveautés, signe d’une industrie automobile qui n’arrête pas de se renouveler et d’innover. Le mondial de l’automobile, rebaptisé Paris Motor Show, est aussi marqué cette année par plusieurs absences, dont une dizaine de constructeurs de renommée mondiale, et de surcroît fidèles à ce rendez-vous et, également, partie prenante dans sa promotion et l’engouement qu’il suscite parmi les visiteurs. Ford, Toyota, Nissan, Mitsubishi, Opel, Mazda, Fiat et même Volkswagen, pour ne citer que ces géants de l’industrie, manqueront à l’appel du Parc des expositions de Porte-de-Versailles, alors que leurs offres ne manquent pas de nouveautés à faire découvrir au grand public parisien. Si certains parmi ces absents justifient leur choix par des considérations d’ordre financier, d’autres évoquent une nouvelle stratégie orientée vers d’autres grands salons, à l’exemple de Las Vegas, où il se trouverait de meilleurs espaces d’expression pour les nouvelles technologies et la voiture connectée, en vogue aujourd’hui. Autrement dit, de plus en plus de constructeurs préfèrent aller aujourd’hui dans des salons dédiés aux nouvelles technologies, où ils disent trouver plus d’écoute, que dans ceux où la priorité des visiteurs demeure l’automobile dans sa vocation de moyen de mobilité à quatre roues, sans technologie «inutile», qu’ils considèrent même, parfois, encombrante.
Marché algérien : le décalage horaire
Ceci étant, l’événement planétaire de Paris n’arrive pas cette année sans nous rappeler la distance qui s’est creusée, ces trois dernières années, entre le marché algérien et l’industrie automobile mondiale, dont les nouveautés n’atterrissent plus dans les showrooms des quelques concessionnaires restés en activité depuis que les pouvoirs publics ont décidé d’instaurer le mécanisme des quotas puis d’interdire carrément l’importation de véhicules. Le paysage automobile dans notre pays a donc fatalement été réduit à quelques modèles nés d’une industrie réduite, elle aussi, à l’assemblage de kits SKD et dont la facture s’est vite avérée être beaucoup plus lourde que celle consentie autrefois pour les véhicules finis. De plus, les quelques modèles assemblés dans les usines déjà opérationnelles arrivent dans la majeure partie des cas en net décalage avec la date de leur commercialisation dans d’autres pays. Pis encore, certaines voitures sont sorties d’usines algériennes en fin de carrière, et donc en pleine étape de restylage ou carrément de passage à une nouvelle génération.
Entre-temps, l’offre du marché national a fini par se rétrécir comme une peau de chagrin pour se limiter à quelques marques et quelques modèles, alors que la majorité d’entre elles, qui avaient connu une belle ascension il y a à peine quelques années, ont carrément disparu du marché, après avoir subi la sentence de l’interdiction d’importation. Elle semble donc bien révolue la période faste du marché automobile algérien, où les constructeurs mondiaux se bousculaient au portillon pour placer plusieurs de leurs modèles, dont des nouveautés qui y arrivaient au moment des lancements internationaux.
Une période où le Salon de l’automobile d’Alger était devenu cette grande vitrine où les dizaines de concessionnaires, dont quelques-uns représentaient plusieurs marques, se disputaient les mètres carrés d’exposition pour mettre en évidence les nouveautés retenues pour l’événement des Pins-Maritimes, où on allait trouver la voiture de son choix, et même de ses rêves, parmi des dizaines de catalogues.
