Violence dans les stades: Les bilans de la DGSN

Violence dans les stades: Les bilans de la DGSN

   “Ces comportements déplorables dépassent les clubs et les supporters. Ils sont exploités par certains dirigeants et on retrouve, souvent, les mêmes facteurs déclencheurs de cette violence”, a déclaré M. Naïli.

“La gestion des infrastructures sportives, notamment les stades de football, n’est pas du seul ressort de la Sûreté nationale. Si ces infrastructures avaient bénéficié d’outils modernes, comme le billet électronique, la numérotation des places, des stadiers ou encore d’agents de sécurité chargés du contrôle et de l’orientation, le phénomène de la violence dans le stades ne constituerait pas aujourd’hui une préoccupation pour la police nationale.” C’est ce qu’a déclaré, hier à Alger, le directeur de la sécurité publique, Aïssa Naïli, lors d’une journée d’information sur la violence dans les stades, affirmant que “l’arsenal législatif actuel devra faire l’objet de textes d’application, d’outils, de mécanismes et d’organes qui devaient accompagner les services de maintien de l’ordre dans ces missions délicates”.

Et si la phase aller de la saison 2018-2019 (80 actes) a connu une baisse dans les actes de violence dans les stades par rapport à la précédente période de 2017-2018 (92 actes), explique le conférencier, il n’en demeure pas moins que “la saison actuelle (phase aller) a été marquée par des actes d’une rare violence, suivis d’envahissement de terrain et d’actes de vandalisme. Ces comportements déplorables dépassent les clubs et les supporters. Ils sont exploités par certains dirigeants et on retrouve, souvent, les mêmes facteurs déclencheurs de cette violence”.

Rien que durant la phase aller du championnat de football et de quelques rencontres liées à la Coupe d’Algérie, la Sûreté nationale a enregistré 316 blessés, dont 215 policiers, le saccage de 66 véhicules, dont 52 voitures de la Sûreté nationale, l’arrestation de 726 individus, dont 82 mineurs, la présentation devant la justice de 198 mis en cause et la mise en détention préventive de 112 personnes incriminées dans ces actes de violence. Selon M. Naïli, la Sûreté nationale a mobilisé plus de 200 000 policiers pour sécuriser 927 matches et plus de 2,21 millions de supporters. “Il y a une forte pression sur les policiers. Nous sommes la seule police au monde qui sécurise un stade de football à partir de 7 heures du matin, alors que le match se déroule à 16 heures.

C’est vous dire la tension et la pression qui règnent dans les stades quand des supporters pointent dès l’aube”, développe le conférencier. Abordant la question des stadiers, M. Naïli a révélé que “la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) est la seule institution qui a pris l’initiative de former des stadiers. Or, la logique voudrait que ces stadiers bénéficient d’un programme de formation spécifique et soient agréés, d’une part, et d’un texte de loi qui va réglementer cette corporation, d’autre part. Après, c’est aux responsables des stades de gérer leurs infrastructures”. Idem pour le fichier des hooligans et de l’application de la loi 05-13 qui se limite, jusqu’ici, à des généralités, le conférencier a estimé que “seule la complémentarité pourrait aboutir à la coproduction de la sécurité.

Or, nous sommes les seuls à le faire depuis 2011 et nous avons consenti d’énormes efforts pour arriver à canaliser les foules et à gérer les stades et leurs alentours”. M. Naïli achèvera sa conférence par lancer une pique à qui veut l’entendre : “Laissons les joueurs se battre sur le terrain et à nous de débattre au lieu de polémiquer dans tous les sens.”

FARID BELGACEM