Une mode chez les jeunes Le tatouage, une pratique de plus en plus prisée

Une mode chez les jeunes  Le tatouage, une pratique de plus en plus prisée

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Se faire tatouer en Algérie n’est non seulement plus un tabou chez bon nombre de jeunes mais plus encore, c’est même devenu une véritable mode par laquelle ils s’identifient à leur idole.

Désormais, finies les cachotteries. Avoir son propre tatouage n’est plus de l’ordre de la honte vis-à-vis des siens ni auprès du reste de la société, comme c’était le cas avant. Après avoir été longtemps présenté comme une pratique traditionnelle ancestrale, munie d’une forte symbolique culturelle, le tatouage est devenu pour plusieurs générations un grand tabou au sein de la société algérienne. Des interdits liés à la religion, au taux surélevé de conservatisme, ce ne sont pas les causes qui manquent au changement des mœurs de nos citoyens. Ces derniers temps, cependant, se faire tatouer n’est non seulement plus un tabou chez bon nombre de jeunes mais plus encore, c’est même devenu une véritable mode par laquelle ils s’identifient à leur idole. En parcourant les ruelles, notamment des grandes villes comme Alger, on rencontre de plus en plus de jeunes tatoués qui n’hésitent pas à se montrer pour faire valoir leurs tatouages.

L’exhibition de leurs bras et torses en ces temps de canicule s’avère même une réelle tendance estivale. Une apparition du phénomène qui prend de l’ampleur. Si les filles affichent généralement de jolis tatouages au héné ou el harkous sur les mains et les pieds, les jeunes garçons, quant à eux, montrent surtout des avant-bras et des torses tatoués à l’encre. Une manière de mettre en avant leur virilité, selon certains de ces jeunes.

«C’est ça les zzz ….hommes mon frère. Mon aigle je l’ai fait car j’ai une grosse moto et ça va avec», nous balance l’un d’eux, rencontré dans la rue. Djamel, la trentaine, ayant plusieurs tatouages à son actif, nous explique qu’il y va aussi d’un grand sens pour lui. «Le petit visage de femme que vous voyez, là juste en bas de mon épaule gauche, je l’ai fait avec de la vraie encre, à l’épingle. Il m’a coûté cher mais il signifie pour moi le deuil de ma petite sœur, Allah yerhemha, que je n’ai pas encore fait», a t-il confié. C’est dire que les nouvelles pratiques de tatouage reviennent en force au sein de notre société et chez les jeunes en grande partie qui ne manquent pas d’en être les ambassadeurs. Questionné sur l’aspect d’éventuels mauvais regards que les autres peuvent avoir à leur égard, surtout venant des milieux conservateurs, Karim, un jeune étudiant, nous explique que l’époque a changé et que ce n’est pas forcément un manque de respect d’autrui comme le laisseraient entendre certains. «Moi, par exemple, j’ai fait un petit tatouage, certes, qui n’est pas indélébile, mais avec le consentement de mes parents. Il y a un artiste français dont je suis fan et j’ai fait le même tatouage que lui, franchement je ne vois pas où est le mal». Parfois, il est à noter que les principales motivations des jeunes à se faire leur propre tatouage sont dues au profond désir d’affirmation et d’identification spécifique à leur âge. A cet effet, loin de ressembler au même contexte du tatouage femmes pendant la colonisation et le symbole des tribus profondément ancrées dans la société, l’actuel tatouage des jeunes est loin d’être anodin. Il est à signaler également qu’en matière de tatouage, celui des repris de justice est aussi visible et courant que. Par ailleurs, pour ce qui est de la manière ou des endroits vers lesquels s’adresser en vue de se faire tatouer, il faut savoir que, contrairement au phénomène qui ne cesse de se répandre, ces lieux restent tout de même fermés, à savoir difficilement accessibles.