Tipaza: Les prix des viandes continuent leur envolée

Tipaza: Les prix des viandes continuent leur envolée

En cette période de Ramadhan, les prix des fruits et légumes, au niveau des principales villes de la wilaya de Tipasa, amorcent de timides baisses. Quoique inespérées et inattendues, cela constitue de véritables bouées de sauvetage au profit des ménages et des petites bourses. Cependant, les viandes rouges et blanches mettent leur barre très haut et demeurent, quant à elles, difficilement accessibles aux bourses faibles et moyennes.

Malgré les promesses attendues faites aux Algériens de submerger les marchés et les boucheries avec 25 000 tonnes de viandes blanches et rouges, les citoyens, en ce mois de Ramadhan, espéraient voir la viande de mouton ne pas dépasser 1 000 dinars le kilogramme ; mais ils durent se détromper, face aux prix affichés ces derniers jours de voir les viandes rouges se vendre entre 1 400 dinars et 1 600 dinars le kilogramme et le prix de la volaille sur étal avoisiner les seuils de 360 dinars et 400 dinars le kilogramme.

Le poisson, quant à lui, notamment la sardine, nargue les ménages avec une stabilité intrigante de 500 dinars le kilogramme en moyenne depuis l’ouverture de la pêche, bien qu’en période de Ramadhan, la consommation du sar, de la sole, de l’espadon et du «gros yeux» est vraiment très limitée, sachant que lors de la saison estivale, ces produits annoncent des prix prohibitifs avoisinant les 1 500 jusqu’à 2 000 dinars le kilo.

En ce mois de Ramadhan, les crevettes, quoique étant très peu consommées même avec un prix choc de 1 000 dinars le kilogramme et des prix accessibles du congelé, le filet de sole, le merlan se trouvent concurrencés par l’inaccessible prix du bœuf et du mouton qui trônent au-delà de 1 500 dinars le kilogramme. Au niveau du principal marché de Koléa appelé «Souk el Mexique », la mercuriale des prix est étonnante : la tomate oscille toujours entre 50 et 100 dinars le kilogramme lors de ces derniers jours du Ramadhan. La pomme de terre, quant à elle, continue toujours sa baisse et se revend entre 40 et 60 dinars au lieu de 80 dinars.

Certains produits à bas prix, quoique très accessibles en ce mois de Ramadhan, constituent une véritable bouffée d’oxygène en comparaison des introuvables viandes importées prévues submerger le marché national à des prix réputés très abordables, mais qui, en réalité, restent très chères, malgré les vaines promesses d’importation de grosses quantités de viandes.

Les marchés hebdomadaires des fruits et légumes de Sidi Ghilès, de Hadjout et de Cherchell, réputés être alimentés par le marché de gros de Hattatba et, dans une moindre mesure, par ceux de Gouraya et de Damous, ont été supprimés au grand désespoir des ménagères et à la joie des commerçants des marchés couverts qui proposent, eux, des prix quelquefois inabordables au niveau de leurs étals intérieurs de fruits et de légumes et où nous apercevons de la belle pomme, des raisins, des pêches, de grosses prunes de saison à des prix variant entre 150 dinars et 200 dinars le kilo, excepté les pastèques de Chlef dont les prix demeurent d’une stabilité intrigante avec une moyenne de 50 dinars le kilogramme.

Au niveau du marché de gros de Hattatba, la mercuriale des prix en vigueur au sein de ce marché de gros reste raisonnable, ce qui dénote la férocité de la concurrence avec les étals qui s’approvisionnent auprès des mandataires externes. Plus loin, à la sortie de Douaouda, c’est Magtaâ-Kheira», le célèbre tronçon routier, jadis un coupe-gorge réputé, qui s’est reconverti en marché incontournable de la dinde. Ce marché à ciel ouvert de la dinde, situé dans la périphérie immédiate de Douaouda-Ville, et se prolongeant vers Koléa, vit un marasme particulier.

En effet, malgré la construction à prix fort avec plusieurs centaines de millions de dinars d’un abattoir municipal à Magtaâ-Kheira, des commerces à la sauvette parasitent et jouxtent un mini-marché intégré de 360 mètres carrés, doté de chaînes de froid et d’abattoirs. Cela s’explique par l’expérience et la notoriété de Magtaâ-Kheira qui ont dépassé les frontières de la wilaya. Mais pourquoi ce mini marché est il boudé et peu fréquenté, malgré l’interdiction faite aux revendeurs à la sauvette d’étaler leur marchandise sur les rebords immédiats de la route ? Pourtant, les automobilistes de passage qui empruntent ce célèbre tronçon s’arrachent au prix fort les quartiers de dinde étalés pêle-mêle sur des étals de fortune.

Ainsi, à propos de ce mini-marché, un habitué, rencontré à Magtaâ-Kheira nous révèle que «les prix extérieurs sont inférieurs à ceux du mini-marché intégré qui dispose de sa propre tuerie, de chambres froides et d’étals dotés d’un design particulier ; l’abattage n’est plus clandestin, et les tueries sont gérées légalement et contrôlées par les services vétérinaires».

Lors des périodes de pointe, ce mini-marché regroupait pourtant jusqu’à 200 revendeurs de dindes.

En marge des commerces licites, notamment au cours de ce mois du Ramadhan, le prix de la dinde a atteint son cours le plus fort, qui avoisine 1 200 dinars à 1 500 dinars le kilogramme.

Ainsi, cette paisible contrée se retrouve investie et bordée de commerces à la sauvette de fruits, légumes, poissons frais, et galettes de pain. La dinde découpée en quartiers trône à proximité de la route et sans hygiène narguant les ménagères. Des centaines de jeunes revendeurs arborent leurs étals chargés et garnis, dans l’attente d’allécher cette précieuse clientèle qui se déplace de Blida, de Boufarik, d’Alger et de Tipasa pour acheter la dinde de Magtaâ-Kheira.

Houari Larbi