Théâtre municipal d’Alger: Réhabiliter l’amour du 4e art chez le citoyen

Théâtre municipal d’Alger: Réhabiliter l’amour du 4e art chez le citoyen

D’une capacité de 450 places, ce nouveau théâtre municipal d’Alger est né d’un accord entre la commune et le Théâtre national d’Alger (TNA) pour y organiser une programmation régulière de spectacles et aussi des sessions de formation pour les jeunes amateurs du quatrième art.

Depuis février 2018, la commune d’Alger-Centre s’est enrichie d’un nouvel espace culturel, qu’elle anime régulièrement, en la salle de spectacle Echabab, ex-Casino, qui est devenue depuis, le Théâtre municipal d’Alger. “La commune d’Alger-Centre accorde une importance toute particulière au cinéma. Le cinéma, entrant dans une politique de culture populaire et de culture de masse, et cela par sa possibilité d’accès au plus grand nombre, c’est-à-dire sans barrière culturelle ou d’instruction pour appréhender le sens des œuvres”, peut-on lire sur son site. Mais depuis peu, il semblerait que l’art du théâtre ait été intégré comme autre initiative de rapprochement et d’accès au public. Cette salle de spectacle, – Casino music-hall du 9 rue d’Isly -, construite en 1910, s’était transformée dès l’indépendance en salle de cinéma, – Cinéma Echabab de l’actuelle rue Larbi-Ben M’hidi – perdant ainsi son côté spectacle et music-hall. Ce n’est donc que justice qu’elle retrouve sa première vocation. Mais faudrait-il d’abord que son public suive cette démarche et s’habitue à voir s’y produire troupes théâtrales et artistes venant des quatre coins de l’Algérie.

Ce qui s’est d’ailleurs un peu fait dès sa réouverture. D’une capacité de 450 places, ce nouveau Théâtre municipal d’Alger est né d’un accord entre la commune et le Théâtre national d’Alger (TNA) “pour y organiser une programmation régulière de spectacles et aussi des sessions de formation pour les jeunes amateurs du quatrième art”, nous dit-on. Placé sous l’égide de l’OPCA (l’Office de promotion culturelle et artistique) et dirigé par un conseil d’administration composé d’artistes et d’hommes de lettres à l’instar de H’mida Ayachi et Ahmed Rezzag, ce lieu culturel s’est donné comme mission de réhabiliter l’amour du 4e art chez le citoyen et donner aux jeunes artistes naissants un lieu pour développer leur art et créer des spectacles. D’où l’idée prochaine de produire des pièces également. Dure gageure s’il s’en trouve, mais pour ce mois sacré de Ramadhan 2018, certes, le théâtre y a sa place, mais le plus gros des spectacles qui drainent du monde ce sont les soirées musicales animées par des troupes ou des chanteurs connus du public. Est-ce dire que l’art du théâtre ne suscite pas encore beaucoup d’engouement et n’arrive pas à remplir des salles ? Le parcours est long, mais pas impossible pour renouer avec les belles soirées théâtrales et familiales d’antan. Ceci étant, louable est l’initiative de la commune d’Alger-Centre, et son défi est de taille, mais pour le relever, contenu et contenant seront de mise et travail sérieux et persévérance seront de rigueur. Mais pour tenir à cette gageure, ne faudrait-il pas aussi penser à restaurer des lieux abandonnés et à ouvrir un théâtre municipal dans chaque… municipalité ?

Samira Bendris-Oulebsir