Rumeurs et dollar fort malmènent le baril: Alger retient son souffle

Rumeurs et dollar fort malmènent le baril: Alger retient son souffle

P160901-19.jpgLe Sommet Opep-Russie qui se tiendra dans le sillage du 15ème Forum mondial de l’énergie dans la capitale algérienne du 26 au 28 septembre fait l’objet d’une féroce spéculation autour d’un éventuel gel de la production.

Les pays producteurs décideront-ils de fermer leurs vannes à la fin du mois? Les spéculations vont bon train. Les paris sont ouverts. En attendant, c’est plutôt le chaud et le froid qui soufflent sur le marché pétrolier. Les prix de l’or noir évoluent au gré de ce baromètre. Tantôt ils avancent tantôt ils reculent. Le baril est balloté par une devise américaine ragaillardie, le dollar ayant repris du poil de la bête par rapport à sa rivale européenne l’euro, et les rumeurs.

Le Sommet Opep-Russie qui se tiendra dans le sillage du 15ème Forum mondial de l’énergie dans la capitale algérienne du 26 au 28 septembre fait en effet l’objet d’une féroce spéculation autour d’un éventuel gel de la production. C’est cette ambiance qui aiguillonne actuellement les cours du brut.

«Les prix du pétrole souffrent ce mercredi (hier) avec un dollar plus fort entravant l’univers des matières premières dans leur ensemble et les données sur les réserves américaines de l’American Petroleum Institute (rendues publiques mardi, Ndlr)indiquant que les stocks augmentent une fois de plus, en particulier ceux de produits distillés», font remarquer Michael van Dulken et Augustin Eden, analystes chez Accendo Markets.

Et ce n’est pas tout. «Outre le renforcement du dollar, les cours ont souffert mardi d’informations selon lesquelles l’Iran a l’intention d’augmenter sa production pétrolière jusqu’à 4 millions de barils par jour d’ici la fin de l’année…, ce qui rend un accord sur des plafonds de production lors de la réunion des principaux producteurs de pétrole à Alger fin septembre moins probable», ajoutaient les analystes du second groupe bancaire allemand Commerzbank.

Hier, vers 11h50, heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre, dont c’est le dernier jour de cotation, valait 48,02 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 35 cents par rapport à la clôture de mardi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 26 cents à 46,09 dollars.

Les interprétations d’experts sont monnaie courante depuis qu’a été annoncé un sommet de l’Opep à Alger auquel s’est joint la Russie, un des plus gros producteurs au monde qui se défend bec et ongles pour un gel de la production de ses partenaires Opep et hors Opep.

La position de Moscou est claire. Le sommet d’Alger doit déboucher au moins sur un gel de la production des pays producteurs. Celle du chef de file de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole ne comporte pas d’ambiguïté. «La situation du marché pétrolier, y compris toute initiative qui pourrait être nécessaire pour le stabiliser, sera discutée le mois prochain (en septembre, Ndlr) lors d’une conférence qui réunira à Alger les pays producteurs membres et non membres de l’Opep», avait indiqué, le 11 août, Khalid al-Falih, cité par l’agence Reuters, à moins que l’Arabie saoudite retourne sa veste d’ici là.

Téhéran à qui on prêtait de la mauvaise volonté à cause notamment ses relations difficiles avec Riyadh semble encline à coopérer en faveur d’une décision qui boosterait les prix du pétrole. Un baril de moins de 50 dollars n’arrange ni ses affaires ni celles des autres pays producteurs qui ont pâti de la dégringolade des cours de l’or noir. «D’une manière générale, l’Iran veut que l’Opep aille au-delà d’un simple gel de la production de tous les membres au niveau maximal…», a confié une source au fait de la position iranienne au magazine français Capital, spécialisé en économie. Gel ou pas gel, on sera fixé dans moins d’un mois. En attendant, Alger retient son souffle.