Recul du taux de change du dinar: Les assurances de Raouya

Recul du taux de change du dinar: Les assurances de Raouya

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Au terme des débats, le projet de loi de finances 2019 a fait l’objet de 25 amendements proposés par les députés.

Il n’influera pas forcément le pouvoir d’achat. Le recul du taux de change du dinar par rapport à la devise n’aura pas automatiquement des retombées sur le portefeuille des Algériens. C’est l’argument avancé par le ministre des Finances, Abderahmane Raouya, dans sa réponse lundi soir aux préoccupations des députés. «Le recul du taux de change du dinar algérien par rapport aux autres monnaies ne conduira pas nécessairement au recul du pouvoir d’achat des ménages, les prix des matières principales étant plafonnés et subventionnés par l’Etat», a-t-il déclaré en guise d’apaiser les inquiétudes des uns et des autres. Aiguisant ses arguments, le grand argentier du pays avait expliqué que «le pouvoir d’achat des ménages est calculé sur la base du taux d’inflation qui demeure maîtrisé et qui a atteint 4,7% en septembre 2018».

Selon lui, ce taux est réalisé grâce à la politique monétaire adoptée par la Banque d’Algérie (BA) pour relancer les moyens d’absorption de la liquidité à partir de janvier 2018. Raouya a avancé que le taux de change a été fixé à 118 DA/1 dollar pour la période 2019-2021 et ce dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) 2019. Il y a lieu de souligner que beaucoup de députés ont vivement interpellé le gouvernement sur la chute de la valeur du dinar par rapport à la devise. Raouya a soutenu que la fixation de cette valeur s’est faite sur la base des orientations de celui-ci au cours du dernier semestre 2018 dans le cadre de la politique financière adoptée pour la préservation de la valeur de la monnaie nationale. Revenant sur le recul des réserves de changes, le ministre des Finances a indiqué qu’il s’agit d’un résultat automatique et comptable des niveaux de déficit qu’a connu la balance des paiements au cours des quatre dernières années. Il a expliqué que les réserves de changes étant, le solde des opérations de la balance des paiements recourt à son tour au compte courant. «Le déficit structurel du compte courant résulte de deux rubriques, il s’agit du déficit du compte commercial qui a un rapport avec le recul ou l’augmentation des prix des hydrocarbures et, partant, avec la valeur des exportations pétrolières, d’une part et un déficit structurel de la balance des services qui s’élève à 10 milliards USD/an, d’autre part», a-t-il clarifié en guise de lever toute ambiguïté sur ce point.

Le ministre a tenu à préciser, par ailleurs, que la baisse des réserves de changes n’a pas de relation avec le financement non conventionnel soulignant que ce dernier est un financement interne avec la monnaie nationale destinée à couvrir la dette interne de l’Etat vis-à-vis de certaines entreprises nationales, contrairement aux réserves de changes qui représentent l’épargne du pays en devises. Par ailleurs et au terme des débats, le projet de loi de finances 2019 a fait l’objet de 25 amendements proposés par les députés. La commission parlementaire des finances et du budget va finaliser son rapport complémentaire aujourd’hui, soit à la veille du vote du projet de loi. En l’espace de quelques jours seulement, l’Assemblée a réussi à expédier le projet. Sachant qu’il n’y a pas de grands changements ni de décisions de fond, ce projet de loi passera comme une lettre à la poste.