Projection de les voix des anges de Kamel Laiche: Jeunesse en mal être

Projection de les voix des anges de Kamel Laiche: Jeunesse en mal être

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Projeté en soirée, La voix des anges de Kamel Laiche, s’inscrit quant à lui dans le cadre de la compétition officielle long métrage.

Projeté en soirée, La voix des anges de Kamel Laiche, s’inscrit quant à lui dans le cadre de la compétition officielle long métrage. Un film dans un film ou comment deux histoires vont se faire écho et nous raconter la société d’aujourd’hui et deux possibilités d’issue pour un jeune d’aujourd’hui qui peut à tout moment basculer s’il n’est pas aidé ou pris en charge. L’histoire est celle d’un réalisateur qui vient en aide à un jeune en difficultés. Sa mère est une femme battue et son frère vient de sortir de prison. Pour autant le jeune délinquant est pris en charge par le réalisateur qui lui trouve du travail et l’herbe même chez lui. Ce réalisateur est séparé de sa femme et ses enfants et n’arrive pas à assumer sa vie de couple.

Sur le plateau de tournage où le jeune a été embauché, un autre film se déroule sous nos yeux qui met en scène les sempiternelles méthodes d’endoctrinement pour devenir terroriste islamiste. Kamel laîche entasse le nombre de clichés dans ce film à n’en pas finir, d’autant que la partie sur l’embrigadement terroriste manque sérieusement de consistance. On ne connaît, en effet, rien du passé de cette bande de jeunes gens qui ne rêvent que d’une seule chose, se faire exploser pour anéantir les mécréants. Aucune épaisseur psychologique qui nous laisserait éprouver le moindre sentiment d’empathie envers le personnage en cours d’apprentissage obscurantiste. Rien que des phrases débitées comme dans un manuel scolaire et des images d’archives telles celles de Ali Belhadj et un autre grand chef terroriste présenté sur le petit écran qui sont diluées par-ci par-là.

Rien de bien nouveau dans les chaumières. Nouri Bouzid avec Making off le dépasse largement. Ali Zaouia de Nabil Ayouche encore plus. Ce film attendrissant pour autant pour sa première tranche d’histoire, l’est pour l’émotion simple de ce jeune homme qui prend des cachets et se met à voir le feu sous ses pieds. La voix des anges aborde certes, un thème social des plus essentiels dans la vie d’une famille, celui de la prise en charge de cette jeunesse en déperdition, mais le fait sans trop de finesse, en pesant avec ses gros sabots de déjà-vu et lu, tel un téléfilm qui est pressé de tout dire et finit fatalement par se noyer dans une accablante caricature qui nous éloigne des personnages. Et c’est bien dommage.