Pour préserver la musique andalouse: Tlemcen mise sur la formation

Pour préserver la musique andalouse: Tlemcen mise sur la formation

L’association culturelle et artistique «Cheikh Mohamed Bouali» de Tlemcen, qui s’apprête à célébrer les 15 et 16 février courant le quatrième anniversaire de sa création, mise énormément sur la formation pour assurer la relève de son orchestre sénior et, partant, assurer une meilleure sauvegarde de ce patrimoine musical, a indiqué son président, Amine Bentchouk.

Depuis sa création en 2015, cette association s’est distinguée par sa première participation au Festival national de la musique hawzie en remportant le Premier Prix de la 9e édition de cette manifestation. Depuis, l’orchestre senior composé de membres issus de diverses associations musicales andalouses de Tlemcen qui en compte actuellement neuf, a été complètement renouvelé, grâce notamment à la formation de base qu’offre l’association, a précisé le même responsable.

La formation, qui constitue le cheval de bataille de l’association, compte actuellement deux niveaux, a souligné son président. Un premier niveau réservé aux enfants de 7 à 8 ans et un autre supérieur (classe moyenne) qui permettra aux jeunes musiciens d’intégrer l’orchestre sénior, a expliqué Amine Bentchouk, qui a mis l’accent sur l’importance, pour la ville de Tlemcen, d’avoir un conservatoire de musique qui assurera une formation scientifique devant faciliter la perpétuation de la tradition musicale.

Le patrimoine musical du hawzi et de l’andalou, très ancré dans la ville de Tlemcen, mérite bien des musiciens ayant subi des formations scientifiques, leur permettant de lire facilement les partitions musicales écrites, a-t-il estimé.

L’apprentissage par l’oralité fait perdre beaucoup de temps dans la formation et pourrait être derrière les différences existantes dans l’exécution des noubas et touchias par les orchestres de la même ville, a, pour sa part, expliqué le professeur de musique, Hami Benosmane. «On ne doit pas compter sur l’apprentissage par l’oralité.

Tlemcen a besoin d’un conservatoire à même de dispenser scientifiquement les cours de musique en vue d’unifier le jeu musical chez toutes les associations et d’élever ce patrimoine musical andalou au rang universel à l’instar des autres musiques», a-t-il souligné. L’association «Cheikh Mohamed Bouali», qui s’apprête, en cette fin de semaine, à célébrer son quatrième anniversaire, compte dans son programme intégrer, au côté des associations invitées, en l’occurrence, «El Bachtarzia» de Koléa et «Ahbeb cheikh Sadek El Bedjaoui», sa classe d’initiation, afin de mettre en valeur et de montrer le travail en profondeur accompli par son encadrement.

Cette association jeune, qui veut s’ouvrir sur les divers arts, compte également lancer des ateliers de théâtre et du conte. Le comédien et metteur en scène Zeblah Boumédiene va assurer la formation, en l’absence également à Tlemcen d’un théâtre devant assumer ces missions, a-t-on indiqué.

L’encadrement de l’association «Cheikh Mohamed Bouali» se dit prêt à tout travail de collaboration avec les différentes associations et hommes d’art et de culture de la wilaya et du pays pour sauvegarder l’héritage patrimonial musical et contribuer à la relance de l’action culturelle et artistique dans la cité des Zianides, a-t-on souligné.