Musée public national des arts et traditions populaires de Médéa : Adila Talbi : “Cet établissement a aussi un rôle éducatif”

Musée public national des arts et traditions populaires de Médéa : Adila Talbi : “Cet établissement a aussi un rôle éducatif”

Le mois du patrimoine (du 18 avril au 18 mai) est l’occasion par excellence de faire connaître les musées, les nombreuses missions qui leur sont dévolues, leur conception architecturale et les conditions de qualification de leur personnel, dira Mme Adila Talbi, directrice du Musée public nationale des arts et traditions populaires de Médéa.

Mais pas seulement, puisque les musées ont aussi des missions de conservation et de préservation du patrimoine matériel et immatériel, notamment la sauvegarde des objets et des documents à haute valeur historique et mémorielle. Le rôle des musées publics en Algérie a été mis en exergue par la directrice du musée qui, dans une conférence animée dans son établissement, s’est interrogée sur les raisons de la faible fréquentation des musées par le public.

Après avoir fait un rappel historique sur la création des musées à travers les civilisations anciennes, elle soulignera que le musée, dans sa forme moderne, est relativement récent, en s’ouvrant à toutes les catégories du public, alors qu’à l’origine, le musée était réservé aux seules castes bourgeoise et noble. Dans une catégorisation des musées pendant la période coloniale, la conférencière indiquera que, dans leur majorité, ils ont été inaugurés après 1930, année de célébration du centenaire de la colonisation de l’Algérie, alors que d’autres ont ouvert après l’indépendance.

L’on recense aujourd’hui 23 musées spécialisés et répartis à travers 13 wilayas, possédant des collections naturelles, anthropologiques, archéologiques, islamiques qui mettent en valeur l’héritage des civilisations passées et assurent sa conservation et sa préservation.

La collection d’objets et documents conservés dans le musée de Médéa, qui a ouvert ses portes en 2011, est considérée comme encore peu importante, selon la directrice qui a déclaré continuer d’acquérir des objets de collection qui sont d’abord inventoriés pour ensuite être déposés dans les salles d’exposition. Mais le problème auquel reste confrontés tous les musées est celui relatif au “manque de fréquentation” qu’ils connaissent.

Pour cela, il doit être fait en sorte que “le musée renouvelle à chaque fois ses expositions afin de ne pas figer les collections dans des espaces fixes qui ne les mettent pas en valeur”. Le Musée public national des arts et traditions populaires de Médéa a fait un bond qualitatif en organisant un certain nombre d’activités et des célébrations nationales et locales auxquelles sont associés des membres de la société civile et des secteurs universitaire et éducatif.

“Afin d’encourager la fréquentation du musée et de faire connaître son rôle éducatif, des ateliers d’animation sont organisés au profit des élèves des écoles pour ancrer en eux la culture muséale, quitte aussi à déplacer la valise du musée vers les établissements scolaires”, a-t-elle conclu.