Mostaganem, capitale du théâtre 2017: Les projecteurs se sont éteints

Mostaganem, capitale du théâtre 2017: Les projecteurs se sont éteints

Le 2 avril dernier, sur décision du ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, était lancée «Mostaganem, capitale du théâtre 2017», une manifestation ouverte sous la lumières de projecteurs qui ne mirent que peu de temps pour s’éteindre.

Cette manifestation, lancée à grande pompe par le ministre de la Culture, Azeddine Mihoubi, et qui avait débuté par un carnaval, est restée à ce jour, au point mort. Sur le site du ministère de la Culture, on n’a trouvé aucune information sur l’annulation de ce grand festival où ont été programmés des salons, des colloques nationaux et internationaux sur le théâtre, la projection de films documentaires sur le théâtre, l’organisation d’ateliers de formation sur la scénographie, l’écriture dramatique, l’adaptation des œuvres romanesques, sur l’expression physique, la réalisation, l’éclairage de la scène et le mixage du son et de nombreuses conférences données par de véritables spécialistes sans compter les représentations théâtrales quotidiennes. On se demande comment le ministère avait pris la décision d’organiser une telle manifestation et s’il l’a vraiment annulée. Une telle décision devrait être prise avec réflexion et non à la légère. D’ailleurs, on n’a jamais su si Mostaganem, capitale 2017 du théâtre devait être une manifestation nationale ou internationale. Mis à part, le lancement avec un carnaval, l’organisation du 50e festival du théâtre amateur et une quinzaine de représentations durant les soirées du mois sacré de Ramadhan, il n’ya pratiquement rien eu dans la ville de Sidi Lakhdar Benkhlouf. Même s’il y a eu l’organisation de semaines culturelles d’autres wilayas à Mostaganem, cela se serait passé dans le silence puisque la Télévision nationale n’a pas rapporté l’information et la presse n’a pas été informée, ce qui n’est pas normal pour un festival qui devait être comparé à celui de Constantine, capitale de la culture arabe. Au début, le ministère de la Culture voulait sauver la face en décidant que toutes les représentations théâtrales programmées par les différents Théâtres régionaux devaient se dérouler sous la «bannière» de Mostaganem, capitale du théâtre, mais même cette façon de tricher n’a pas marché car tout simplement il y a un grand manque d’activités au niveau de ces théâtres, dont certains souffrent de manque de budget et de mauvaise gestion.

Une décision trop rapide ?

Il semble que les directions de la culture, du Théâtre national et régional de Mostaganem avaient été prises de court par le ministère de la Culture qui aurait pris la décision d’organiser une manifestation d’une telle ampleur sans qu’elles ne soient préparées et sans qu’elles n’aient les moyens humains et financiers pour avancer dans un tel projet. D’ailleurs, on se demande comment le ministre de la Culture avait décidé le lancement de Mostaganem, capitale du théâtre 2017 alors qu’en parallèle, il avait, à cause du manque de finances, annulé ou reporté l’organisation de plusieurs festivals réussis et qui prenaient de plus en plus d’ampleur, tels que le festival du théâtre comique de Médéa. M. Mihoubi aurait dû penser à une stratégie pour une meilleure organisation des Théâtres régionaux et l’encouragement des troupes privées et les écoles de formation, au lieu de lancer une manifestation grandiose sous les feux de projecteurs qui n’allaient pas mettre beaucoup de temps pour s’éteindre.

Bari Stambouli