Mila : L’ail au plus bas de sa valeur

Mila : L’ail au plus bas de sa valeur

Au marché de Télaghma, où se négocie le plus gros de la récolte, l’ail est écoulé à 10 DA le kilo par les cultivateurs.

Les prix de l’ail subissent les incidences de la surabondance de l’offre à Mila. En cette période de récolte, qui s’étend de la mi-mai à fin juillet, les coûts de l’ail sont tombés à des niveaux insoupçonnés en raison de l’offre qui enregistre des chiffres jamais égalés auparavant. L’ail, qui se vendait à 1 200 DA le kilo en 2017, est cédé à 10 DA. Du jamais vu ! En effet, au marché de Télaghma, où se négocie le plus gros de la récolte, l’ail est écoulé à 10 DA le kilo par les cultivateurs.

En l’absence de structures de conditionnement, les agriculteurs sont contraints d’écouler leur récolte, dussent-ils la vendre à perte. Beaucoup d’entre eux y laisseront des plumes.

L’un d’eux affirme, en effet, avoir vendu sa maison et sa voiture pour cultiver une parcelle de terre d’ail à Oued Seguen, encouragé par les bonnes affaires réalisées la saison passée par les agriculteurs de la région. Or, dans la tournure que prend le marché ces derniers jours, à la faveur de l’abondance de la récolte estimée à plus d’un million de quintaux, contre 6000 q l’année passée, ce cultivateur se retrouve dans une situation proche de la faillite. Et ils sont nombreux à endurer cette situation en raison de l’inexistence d’un réseau de distributeurs professionnel et l’absence de structures de stockage et de conditionnement. “J’ai mis tout ce que j’avais pu rassembler d’argent dans la culture de l’ail, mais les prix de gros sont tombés si bas que je réalise que je ne pourrai même pas récupérer les fonds que j’ai investis”, se désole-t-il. Chez les détaillants, les choses ne sont guère meilleures. Dans les marchés de la région et le long des routes, la botte d’ail de 2 kg est vendue à 100 DA, soit 50 DA le kilo. Et encore faut-il trouver preneur. Bref, cette situation, du reste inédite, appelle les pouvoirs publics, à leur tête la DSA, à concrétiser dans les plus brefs délais leurs plans consistant en la création d’unités de stockage et de conditionnement pour préserver l’activité et les centaines d’emplois qu’elle génère. Surtout qu’une partie du périmètre irrigué de la commune de Télaghma vient d’être mis en service sur près de 2 900 ha, ce qui laisse supposer que la récolte de l’année prochaine frisera le double de celle réalisée cette année.

Les services agricoles prévoient, en effet, d’atteindre 1,9 million de quintaux d’ail avec l’entrée en exploitation dudit périmètre irrigué.

Kamel B.