Mariage : ces femmes qui ne trouvent pas de maris.

Mariage : ces femmes qui ne trouvent pas de maris.

upload_-1Mariage de raison, ou mariage d’amour ou sans amour ? Union sacrée par excellence, mais de nos jours et compte tenu des mutations profondes qu’ont connu les sociétés à travers le monde, le mariage n’a plus cette sacralité d’antan, et pour beaucoup de femmes algériennes traîner son célibat aussi longtemps, n’est plus une hérésie tant qu’on a pas trouvé l’âme sœur, ou l’homme de sa vie, et il se trouve aussi que pour beaucoup ,le mariage n’est plus une finalité.

Explication : C’est une agence de presse allemande, la DPA, qui a donné le chiffre : plus de 50 % des Algériennes en âge de se marier n’ont pas trouvé de mari. Par ailleurs, les statistiques révèlent aussi que 50 % des Japonaises et 60 % des Japonais boudent le mariage. D’une nationalité à une autre d’une culture à une autre, le mariage reste une option à laquelle sont confrontées beaucoup de femmes à travers le monde, mais au demeurant il ne constitue plus une voie obligée pour la gente féminine, ne pas se marier, est devenu un choix intangible, et au diable les traditions et le poids familial qui s’abat sur ces femmes endurcies par leurs célibats voulus ou malgré elles.

Certes les chercheurs germaniques n’ont fait que scanner la société algérienne et emprunter son langage. Chez nous, une femme célibataire est une femme qui n’a pas trouvé de mari, simplement. Alors y a-t-il pénurie en la matière pour accomplir la moitié de la religion ? Si par exemple on se réfère à la biologie (il naît 105 garçons pour 100 filles) en Algérie, et étant donné qu’il n’y a pas de facteur perturbant tel que l’avortement sélectif ou l’infanticide sexiste qui fait qu’un géant comme la Chine a un manque de femmes estimé à 100 millions.

Sur ce volet un gynécologue a jugé utile d’expliquer que dans l’impossibilité de trouver des maris, cet état de fait pousse inéluctablement un grand nombre d’algériennes à avoir une vie sexuelle hors mariage et que l’ accroissement des actes sexuels hors mariage implique la surconsommation des contraceptifs de tous types monopolisés par les pharmacies, et il préconise comme solution , la gratuité de la pilule, pour ne pas laisser venir au monde des enfants illégitimes dont personne n’en veut et qui vont coûter bien plus cher que tous les moyens de contraception réunis. Rappelons qu’il fut un temps où parce qu’elle a eu des relations hors mariage, la fille était interdite de mariage, vouée à la solitude, au pire à la prostitution ou au crime d’honneur.

Contrairement à la Japonaise qui jouit non seulement de lois égalitaires depuis 1945, mais elle peut se marier le matin à l’église et le soir quémander la bénédiction des ancêtres dans un temple. Or, selon la même étude le célibat ne concerne pas seulement les femmes algériennes, il est planétaire tous sexes confondus. Les experts disent que c’est la première fois dans l’histoire de l’humanité qu’un nombre aussi élevé d’individus de tous âges et de toutes conditions ont décidé de vivre en solitaire. En France, on parle de célibat-boom, 15 millions de célibataires d’après l’Insee, soit un adulte sur trois dont 60 % sont des femmes. En Corée du Sud, on n’hésite pas à qualifier de bombe sociale les 20 % des femmes qui ne cherchent ni à se marier ni à faire des enfants.

Alors que le taux de natalité le plus bas d’Asie se trouve en Corée du Sud, Japon, Taïwan et Hong-Kong. Pour les sociologues, l’explication apparaît donc que l’individu est en train de devenir l’unité de base de la reproduction sociale et que la famille nucléide (père, mère, enfants) est une construction du 19eme siècle liée à l’industrialisation et il prévoit sa disparition dans une société post-sindustrielle. Dans les pays occidentaux, ce n’est pas le recul du mariage qui inquiète, mais le fait que ces « solitaires » ne veulent pas faire des enfants. L’enquête souligne que la quasi-totalité des Algériennes célibataires vivent sous la protection du père ou du frère.

Toutes les études le démontrent quel que soit le pays, ses coutumes et sa religion, le célibat féminin a pris de l’ampleur avec l’accès des femmes à l’université. Certes les causes du célibat sont autant sociales que personnelles, mais quand on est économiquement indépendant, on n’est pas obligé de s’unir à l’autre pour survivre. Par exemple, dans le règne animal, en général, la femelle fait des petits sans dépendre du mâle pour sa subsistance, les lionnes choisissent le lion qui assure leur protection et en échange, elles chassent pour le nourrir. Selon les statistiques, 34,2 % des femmes trentenaires à Séoul ayant un diplôme universitaire sont célibataires et pour leur grande majorité elles n’ont pas d’enfants. Alors que le taux de fécondité des autres ayant le même âge et sans diplôme est pratiquement égal à celui des Algériennes : 3,64. Par ailleurs, et selon l’avis de certains sociologues, les femmes sont devenues trop sélectives, c’est-à-dire que tant que les femmes adhéreront à l’idée que leurs maris doivent être meilleurs qu’elles dans tous les domaines, il leur sera difficile de trouver quelqu’un.

Certes, il est légitime qu’une femme cherche un partenaire ayant le même statut qu’elle, mais certaines n’hésitent pas chez nous à faire un mariage au « rabais » et parfois elles acceptent de végéter dans leur cuisine malgré les longues années d’études. D’autres n’ont aucune exigence, se contentent d’une dot symbolique et vont jusqu’à contribuer aux dépenses de la fête au risque d’alimenter les mauvaises langues et subir ce genre de sarcasme: elle a acheté un mari. Aux USA, la situation de la femme noire intellectuelle est encore plus préoccupante, le taux de célibat est celui des Algériennes additionné à celui des Sud-Coréennes est de plus de 70 %. Le monde arabe aussi n’est pas épargné par le célibat des femmes, dès la fin des années 70, on a observé le recul de l’âge moyen du mariage et vers les années 90, le phénomène a commencé à inquiéter les régimes. C’est que le mariage arabe n’est pas l’union d’une femme et d’un homme, mais de deux familles qui vont procréer une troisième parce que, le célibat reste un non-sens encore moins celui des femmes car le mariage est le seul canal de reproduction de l’espèce humaine. Même en Arabie Saoudite où les femmes n’ont aucune existence légale à part celle que leur concède leur tuteur, elles sont de plus en plus éduquées, indépendantes financièrement et ne veulent plus être forcées à n’importe quel mariage.

D’ailleurs, même les sociologues saoudiens pointent du doigt cette émancipation qui explique leur refus d’être la seconde troisième ou quatrième épouse et pour échapper à ce genre d’union, certaines vont jusqu’à chercher des concubins étrangers. Une autre explication qui conduit aussi au célibat, et concerne les femmes qui sont de plus en plus instruites et ont un emploi, alors, elles n’ont plus hâte de se marier afin de bénéficier par le biais de leur mari d’un soutien financier, surtout si leurs parents leur offrent la liberté de voyager et de mener leur vie comme elles le souhaitent. Par ailleurs et comme la polygamie est autorisée dans tous les pays musulmans à l’exception de la Turquie et de la Tunisie, alors qu’elle est quasi généralisée en Afrique noire, sauf qu’il a été constaté que là où il y a un développement social et économique, elle recule. Et en Algérie, beaucoup de réticences sont apparues contre cette pratique , et les femmes algériennes ne veulent plus que leurs maris épousent une deuxième femme. Pour contrer cette « épidémie » du célibat féminin qui touche tous les pays arabes, on organise des mariages collectifs, afin d’alléger le poids des festivités matrimoniales.

Certes c’est dans les pays les plus démocratiques que la condition féminine se porte bien sans pourtant atteindre l’idéal. L’instruction a ouvert les yeux de la femme sur l’anomalie de sa situation et elle use consciemment ou inconsciemment du seul moyen en son pouvoir : la reproduction de l’espèce.. Parmi donc , les 50 % d’Algériennes qui ont eu la chance de trouver un mari, combien ont subi la pression de leur famille pour se lier, combien taisent la violence conjugale par peur d’être répudiées et se retrouver à la rue, combien acceptent un mari polygame parce qu’elles ne voient aucune issue à leur malheur à moins de sacrifier les enfants, combien sont-elles celles qui ont brisé leur carrière pour se retrouver dépendante de la seule volonté de l’époux comme le stimule le code de la famille, combien sont-elles celles qui ignorent que leur conjoint a concocté un mariage religieux et qui deviendra officiel le jour du partage de l’héritage . Les psychologues ont constaté que le célibat est un choix dans 2 % seulement des cas, c’est-à-dire 98 % le subissent. S’il devient la règle au lieu de l’exception c’est que la fracture est abyssale, les inégalités démentes. D’après Aristote c’est les catégories intermédiaires qui stabilisent les systèmes politiques or elles n’existent pas dans le monde arabe qui n’est constitué que de dominants et dominés liés tacitement : les premiers redistribuent le pain de la rente et les autres s’occupent de leur sphère privée en gommant la politique de leurs préoccupations.

Aujourd’hui le pain et la famille sont menacés, le contrat ne tient plus et c’est la panique à bord. Comment faire pour rattraper des siècles de retard, survivre à la crise mondiale et se préparer aux dangereux virages, aux mutations à venir ? Mais dans l’absolu, la solitude est toujours pénible pour celui qui veut y habiter et qui n’a pas une vie intérieure , c’est pour cette raison que chaque être cherche à trouver le sens qui manque pour pouvoir sourire et partager , mais la quête d’un bonheur durable reste difficile à atteindre. Alors peut-on trainer durant toute sa vie ce célibat comme un boulet de fer, ou, au contraire, garder l’espoir et chercher l’âme sœur ? Un grand dilemme en fait ! Car, même chez certains pays qui se veulent être développés, la notion intime et profonde du mariage, transcrite à travers toutes les religions révélées aux hommes a été travestie, comme preuve la légalisation du mariage entre hommes (homosexuels), un autre paradoxe de la folie des hommes qui défient les lois de la nature.