» L’hommage à mon fils  » de Mustapha Azeggagh: Un opus sous le signe de l’amour et de l’amitié

 » L’hommage à mon fils  » de Mustapha Azeggagh: Un opus sous le signe de l’amour et de l’amitié

Il s’appelle Mustapha Azeggagh. Il a l’âge de la sagesse et l’élégance du sénior qui s’habille avec distinction. Tellement si beau qu’on aurait dit qu’il sort d’un écran de cinéma, eu égard à son physique d’un jeune premier. Natif de Béjaïa, Mustapha Azeggagh s’est fabriqué sa première guitare à l’aide d’un bidon de carburant d’autrefois et d’un manche en bois qu’il a hérissé de fils métallique.

Devenu grand, Mustapha Azeggagh rangea ses ciseaux de coiffeur et débarqua au Havre, en Normandie, où il s’intégra aux ouvriers d’usine de l’Hexagone. Et aux heures de loisirs de ses dimanches, Mustapha Azeggagh humanisa les cafés-bars du répertoire de Slimane Azem (1918-1983), de cheikh El-Hasnaoui né Mohamed Hemana Khelouat (1910-2002) et d’autres pionniers de la chanson kabyle qui chantaient par isefra “l’hif” (misère) de la première génération d’émigrés en France.

Ceci dit, et à “tafsut” (printemps) de sa vie, Mustapha Azeggagh a repris sa A thagitarthiw (ma guitare) à qui il a fait le serment de fidélité. Et de l’amour qu’il voue à sa guitare s’est écrit et composé l’opus d’une douzaine de titres qu’il dédie à son fils mais aussi à sa Yema âazizen felli. Autant de chansons qu’il a écrites et composées il y a plus de quarante ans et qu’il a dépoussiérées pour le mélomane en quête du beau. C’est qu’il y a de la joie à l’écoute d’Assa Tameghra où la mielleuse orchestration de l’archet du violoniste Razik Amoura s’enthousiasme aux youyous de la joie.

C’est l’idéale osmose née des cordes de la mandole de Belkacem Besaa lorsqu’elles saluent le retour de l’enfant prodigue à Tamurt Dzaïr. Autre mélodie, celle qu’offre le banjo de Sid-Ali Ounahi lorsqu’il est à l’accord de la guitare-ténor de Hmanou Benay Fadel, notamment dans l’interprétation de L’ghurba (l’exil) que Mustapha Azeggagh dédie à ses pairs de “lâabad el-ghafline”. Ces inconscients qui s’engluent ainsi dans les rets d’un Paris des plaisirs et jusqu’à oublier leurs familles et leurs repères.

C’est dire le plaisir qu’offre l’écoute du CD (éd. Yen Music) de Mustapha Azeggagh qu’il a réalisé au studio New Harmonie. Si jeune d’esprit, Mustapha Azeggagh a du talent qu’il prête aux thèmes de l’amitié mais aussi de l’amour au son du piano d’Issaïden.