Le chanteur de raï moderne Cheb Bilal enchante le public algérois

Le chanteur de raï moderne Cheb Bilal enchante le public algérois

ALGER- Le célèbre chanteur de raï moderne, Cheb Bilal  est revenu jeudi soir à Alger, après une absence remarquée, gratifiant son  public d’un florilège de pièces, anciennes et nouvelles, de son riche  répertoire aux contenus et à la créativité prolifiques.

Un public de fans, relativement nombreux de près de 500 personnes, fait de  familles et de jeunes, est venu au Théâtre de verdure El Hadi-Flici,  apprécier le talent du raïman au look de rocker (tenue noire, casquette  ample et lunettes aux verres sombres) qui a chanté l’amour et pointé du doigt les travers de la société dans une quinzaine de pièces aux airs mélodieux et aux rythmes diversifiés.

Après s’être produit au 13e Festival de Djemila, Cheb Bilal revient à  Alger rompre avec une absence devenue pesante, due, selon l’artiste, « au  hasard du calendrier » qui l’a éloigné des scènes de la capitale.

Le chanteur, à la voix étoffée et au modeste jeu de scène, a embarqué  l’assistance dans les méandres de la chanson oranaise, alignant près de 100  mn durant, des compositions aux conceptions intelligentes et aux  arrangements recherchés, brillamment exécutées par six jeunes musiciens,  aux claviers, derbouka, guitares basse et électrique, batterie et  percussions.

Dans un spectacle régi par une équipe technique de professionnels qui a su  assurer une résonnance dense et agréable, marquée par le gros son de  l’accompagnement rythmique, la présence d’une orchestration de fond aux  violons et aux cuivres et les sonorités synthétiques des reprises mélodiques caractérisant le genre raï, le chanteur a étalé des textes aux  enseignements multiples, explorant les profondeurs de la nature humaine  « aux desseins et à l’ambition souvent démesurés ».

Donnant du bon répondant, le public a déhanché sur des cadences berouali  (6/8) et wahrani (4/4), appréciant notamment les pièces, « Ma tekdi walou »,  « Gaâ nebghou draham », « Sahbi, chawala hada », « Bravo aâlik », « El ghorba  waâra », « H’naya khir menhoum », « Derja b’derja », « Saragossa », « Aâdi, aâdi », « La loi », « Chriki », « Khallina amigo », « Jamais nendem ana » et « Abali, abala »  reprise en ch£urs dans l’euphorie.

Le jeu de lumières aux diverses facettes, alternant plusieurs couleurs et  contenant judicieusement la scène et tout l’espace du théâtre, a embelli la  soirée aux atmosphères festives dont les moments ont été savourés par le  public, dans la délectation.

Regrettant, par ailleurs, que Cheb Bilal, « chanteur-citoyen » soit  programmé de manière « ponctuelle, dans des concerts uniques » et dans « les  grandes villes » seulement, les spectateurs ont également exprimé leurs  réserves quant au « retard accusé dans la programmation », où l’artiste n’est  apparu « qu’une heure et demie après l’horaire officiel (22h 00), déjà « trop  tardif », selon eux.

Né en 1966 et actuellement établi à Paris, Cheb Bilal, Bilal Moufok de son  vrai nom, a débuté sa carrière durant les années 1980, pour connaître le  succès et la consécration en 1997 avec l’album « Babor li jebni », puis « El  ghorba wel ham » dans lesquels, il a chanté l’amertume de l’exil et la solitude. Comptant à son actif une soixantaine de chansons dont une dizaine de  tubes, le chanteur a estimé que, comme tout art, « la chanson implique une  responsabilité sociale » qu’il convient de travailler de façon convenable »  pour être utile à celles et ceux qui nous écoutent ».

Le concert de Cheb Bilal à Alger, a été organisé par l’Office national de  la Culture et de l’Information (Onci), en collaboration avec  l’Etablissement Arts et Culture.