L’armée turque ouvre un nouveau front en Syrie contre l’EI

L’armée turque ouvre un nouveau front en Syrie contre l’EI

upload_-1La Turquie a ouvert samedi un nouveau front contre l’organisation État islamique (EI) en pénétrant dans la ville d’Al Raï, dans le nord de la Syrie. L’objectif est de progresser vers l’Est et d’opérer la jonction avec la ville de Jarablus.

La Turquie a envoyé de nouveaux chars, samedi 3 septembre, dans le village syrien d’Al-Rai pour combattre les jihadistes de l’organisation État islamique, ouvrant un autre front en Syrie depuis le début de son intervention, appelée « Bouclier de l’Euphrate », en août contre l’EI.

Une vingtaine de chars sont entrés peu après midi dans le village depuis la province frontalière de Kilis, pour soutenir militairement des rebelles de l’opposition syrienne, après avoir déjà chassé les jihadistes de plusieurs villages du nord de la Syrie, selon l’agence de presse progouvernementale Anatolie.

Au cours des derniers jours, les rebelles avaient progressé rapidement, reprenant à l’EI plusieurs zones frontalières, avec le soutien de l’artillerie turque et des frappes aériennes de la coalition internationales dirigée par les États-Unis.

Au moins 20 chars turcs, cinq blindés de transport de troupes, des camions et autres véhicules blindés ont franchi la frontière, a précisé l’agence privée Dogan.

Pendant cette nouvelle opération terrestre, des cibles de l’EI étaient visées par des tirs d’obus, selon Dogan. Et des avions de chasse turcs ont détruit deux cibles de l’EI au sud d’Al-Rai dans la matinée, a annoncé le chef d’état-major turc dans un communiqué cité par la télévision NTV. Il précise également que deux villages et un aéroport autour d’Al-Rai ont été repris par les rebelles soutenus par Ankara.

Ces derniers mois, le village d’Al-Rai a régulièrement été pris et repris successivement par l’EI et les rebelles.

« Débarrasser la zone frontalière entre Al-Rai et Jarablous de l’EI »

Ahmed Othman, un commandant du groupe rebelle pro-turc Sultan Murad, a affirmé à l’AFP que son groupe était actuellement « positionné sur deux fronts à Al-Rai, au sud et à l’est du village, afin d’avancer vers les villages qui ont été libérés de l’EI, à l’ouest de Jarablus ».

Selon lui, il ne s’agit que de la première phase prévue : « Nous voulons débarrasser la zone frontalière entre Al-Rai et Jarablus de l’EI, avant de progresser vers le sud vers Al-Bab », le dernier bastion de l’EI près d’Alep, « et Manbij », contrôlé par des forces pro-kurdes.

Après le succès des combattants kurdes et arabes qui ont libéré Manbij de l’EI, cette coalition a annoncé vouloir avancer pour relier leurs deux autres « cantons » dans le nord de la Syrie, Kobane et Afrine.

Mais le président turc Recep Tayyip Erdogan a prévenu vendredi que la Turquie ne permettrait pas au groupe de créer un « couloir terroriste ».

Ankara, en conflit avec le PKK sur son propre territoire, veut empêcher les Kurdes syriens de former une zone autonome continue le long de sa frontière avec la Syrie voisine, exigeant notamment qu’ils se retirent plus à l’est.

Vendredi, le président Erdogan a assuré que les combattants kurdes syriens ne s’étaient pas retirés à l’est de l’Euphrate, réfutant les déclarations des États-Unis selon lesquelles les YPG avaient traversé le fleuve.

Ces affrontements inquiètent Washington, allié de la Turquie et des milices kurdes qu’ils considèrent comme un allié efficace contre les jihadistes.