La Turquie obtient son premier appareil : c’est quoi un F35 ?

La Turquie obtient son premier appareil : c’est quoi un F35 ?

La Turquie a reçu le premier avion de chasse F-35 qui permettra d’accroître l’efficacité opérationnelle du commandement des Forces aériennes.

La Turquie a reçu le premier avion de chasse F-35 qui permettra d’accroître l’efficacité opérationnelle du commandement des Forces aériennes grâce à ses qualités supérieures telles que la faible détection, les technologies sensorielles et le système de radar. Une cérémonie a eu lieu au site de production de Lockheed Martin à Fort Worth, au Texas, pour la livraison du premier avion dans le cadre du projet F-35 dont la Turquie est un partenaire du programme. Les responsables du sous-secrétariat à l’industrie de défense ainsi que les hauts dirigeants des entreprises turques participant au projet et de Lockheed Martin ont participé à la cérémonie. Le chasseur F-35 livré sera le premier avion de 5ème génération figurant dans l’inventaire du commandement des Forces aériennes turques. L’avion numéro 18-0001 sera déployé dans la base aérienne de Luke dans l’Arizona où il sera utilisé pour les vols de formation des pilotes. Le deuxième avion sera livré dans les prochains jours, les 3e et 4e avions seront livrés en mars 2019. Ces avions resteront aux Etats-Unis durant la formation des pilotes turcs. Les 5e et 6e avions seront remis à la Turquie immédiatement après leur production en novembre 2019. La Turquie prévoit de commander 100 chasseurs F-35 en plusieurs années. La Turquie fait partie du programme des F-35 depuis le début de son lancement en 1999 et l’industrie de défense turque joue un rôle actif dans la production des avions.

Programme F35

Le F-35 Lightning II (également connu sous le nom générique de F-35 Joint Strike Fighter ou F-35 JSF) est un projet d’avion multirôle de cinquième génération conçu par le Pentagone et développé depuis 1996 par le constructeur Lockheed Martin, avec comme principaux partenaires Northrop Grumman et BAE Systems. Lancé dans le cadre du programme Joint strike fighter établi entre 1993 et 1994 avec l’idée d’équiper du même appareil les trois composantes aériennes des forces armées américaines (US Air Force, US Navy et US Marine Corps), le F-35 est le produit du financement et de la réalisation par une dizaine de pays de l’OTAN. Cet avion devrait être produit à plus de 2 000 exemplaires et distribué principalement aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni. Le programme de développement, qui ne prévoyait pas de séries de prototypes, a déjà accumulé un important retard (de 7 ans en 2014) par rapport au calendrier initial et un dépassement de budget estimé à 68 % au mois de juillet 2014. Sept ans après le vol en 2007 du premier exemplaire de série, aucun des 131 appareils achetés et livrés n’est encore opérationnel, et le constructeur reconnaît l’existence de nombreux problèmes techniques. Le projet d’avion multirôle du Pentagone n’est pas seulement controversé sur le plan national aux États-Unis, mais également dans un certain nombre de pays partenaires, dont les gouvernements ont été accusés par leurs oppositions d’avoir pris la décision de se lancer dans un programme d’investissement et d’achat sur la base de données lacunaires. C’est notamment le cas du Canada, dont l’exécutif est également accusé d’avoir sciemment occulté les coûts réels pour le pays. Le Parti conservateur du Canada de Stephen Harper est à l’origine de cette controverse. En avril 2014, les fonds canadiens du F-35 ont été gelés, et la possibilité d’avoir recours à un programme concurrent n’était plus écartée.

Trois niveaux de coopération différents

Plusieurs pays participent au programme du JSF, selon trois niveaux de coopération liés à la fois aux montants investis dans le développement, et aux transferts de technologie associés. Voici les prévisions en 2008 des dites participations – en 2018, elles ont grandement évoluées – :

• Le Royaume-Uni (seul partenaire de premier niveau) : la société britannique BAE Systems est chargée de la conception et de la fabrication du fuselage arrière (y compris les dérives et ailerons) et d’une grande partie de l’électronique de bord. De son côté, Rolls-Royce fournit la soufflante du F-35B (le Rolls-Royce LiftSystem) et travaille avec General Electric sur le réacteur F136 ;

• L’Italie et les Pays-Bas (deuxième niveau) : l’Italie devrait être chargée de l’assemblage de tous les F-35 destinés à des pays européens, dans une nouvelle usine, et la firme Alenia Aeronautica fournira à terme la moitié des voilures destinées à l’ensemble de la production ;

• La Turquie, l’Australie, la Norvège, le Danemark et le Canada (troisième niveau) ;

• Israël et Singapour sont également associés au programme.

Suite à la commande en 2011 du Japon de 42 exemplaires du F-35A, 38 unités seront assemblée à l’usine Mitsubishi Heavy Industries de Komaki avec l’assistance technique de Lockheed Martin. Le premier F-35 assemblé au Japon a été dévoilé le 5 juin 2017. Les appareils de première série sont équipés d’un réacteur Pratt & Whitney F135, dérivé du Pratt & Whitney F119 du F-22 Raptor. General Electric et Rolls-Royce qui travaillaient sur le réacteur General Electric/Rolls-Royce F136, qui aurait du équiper certains lots ont annoncé l’abandon du programme le 2 décembre 2011.

Le Congrès américain envisage l’arrêt du programme F-35

Le Bureau du Budget du Congrès américain (CBO) a proposé, comme mesure pour réduire le déficit budgétaire des Etats-Unis, de mettre un terme aux commandes du nouveau chasseur furtif F-35 Lockheed II, l’un des programmes phare du Pentagone, d’un coût total estimé à quelque 400 milliards de dollars. Le département américain de la Défense compte à lui seul acheter 2443 exemplaires du F-35 Lightning II, présenté comme un chasseur furtif de 5ème génération, sans équivalent dans le monde: 1763 dans la version A (à décollage et atterrissage classiques), 420 B (à décollage et atterrissage verticaux) et C (destinée à opérer depuis les porte-avions) pour les Marines et 260 pour l’US Navy. Des clients étrangers ont aussi commandé l’appareil, issu du programme appelé « Joint Strike Fighter » (JSF). Le Royaume-Uni a confirmé sa volonté d’acheter 138 F-35B, la Turquie et l’Australie souhaitent en acquérir cent chacune, l’Italie 90, la Norvège 52, Israël 50, le Japon 42, la Corée du sud 40, les Pays-Bas 37 et le Danemark 27, sans compter l’incertain marché canadien, pour 65 avions. Le Lightning II est aussi en lice en Belgique pour le remplacement des F-16 vieillissants au cours de la prochaine décennie.