La collecte des ressources, talon d’Achille des banques: 1 500 milliards de DA hors circuit

La collecte des ressources, talon d’Achille des banques: 1 500 milliards de DA hors circuit

Le système bancaire dresse son bilan. Ses différents acteurs rejettent le qualificatif d’archaïque. Les banques mesurent néanmoins le chemin qui leur reste à faire pour leur modernisation. En 2017, les crédits alloués ont atteint 7 000 milliards de dinars. Une performance qui ne les met pas à l’abri de nombreux reproches. Le président de l’Abef considère que la collecte de la ressource est le talon d’Achille des banques.

Nawal Imès – Alger (Le Soir) – Si le qualificatif d’archaïque a souvent été utilisé pour évoquer un système bancaire trop longtemps figé, le président de l’Association des banques et des établissements financiers préfère nuancer ses propos.

Le président de l’Abef assure que la collecte des ressources reste le talon d’Achille du système bancaire qui doit, dit-il, faire preuve de plus d’agressivité pour capter les 1 500 milliards de dinars qui se trouvent hors circuit bancaire.

Abboud Achour affirme que le réseau bancaire est actuellement composé d’une trentaine de banques et d’établissements financiers, employant 35 000 personnes et gérant pas moins de 14 millions de comptes.

Un bilan chiffré qui, dit-il, ne peut traduire le niveau de performance ni occulter les insuffisances. La communauté des banques est, dit-il, consciente du chemin qui reste à faire pour hisser le secteur à un meilleur niveau.

Pour le président de l’Abef, les banques ont déjà connu des changements profonds induits par l’environnement, pour notamment répondre aux attentes nouvelles des clients et redéployer leurs activités à travers la digitalisation de leurs offres.

Le secteur bancaire est contraint de poursuivre sa mue dans le nouveau paysage, assure-t-il. Le processus de réformes qui a été réalisé sur plusieurs étapes se poursuit, ajoute-t-il. La dynamique se poursuit avec, dit-il, plusieurs projets qui sont programmés dans l’avenir. C’est dans ce contexte, dit-il, que la communauté bancaire estime nécessaire de faire une halte et faire un état des lieux quant aux perspectives. Il s’exprimait à l’occasion d’une journée dédiée à la modernisation des banques organisée par l’association qu’il préside.

Une rencontre au cours de laquelle le gouverneur de la Banque d’Algérie rappellera que le financement dépendait en grande partie de la dépense publique laquelle dépend de la fiscalité pétrolière avec les contraintes imposées.

Le recours à ce mécanisme de financement, assure Mohamed Loukal, ne peut qu’être limité dans le temps et doit aboutir à une diversification de l’économie dans un système, dit-il, où la réforme du système bancaire occupe une place primordiale et constitue un socle important.

L’investissement productif marchand doit s’étendre à d’autres secteurs portés par les PME principales pourvoyeuses de richesses mais le secteur bancaire doit également faire preuve de plus d’agressivité pour capter les 1 500 milliards de dinars qui se trouvent hors circuit bancaire.

La collecte des ressources reste le talon d’Achille du système bancaire, regrette-t-il. De son côté, le ministre des Finances a estimé que la modernisation des banques était un jalon important dans le processus de mise à niveau des banques.

Les reformes menées jusque-là, dit-il, sont le produit de l’histoire du pays avec une orientation assumée basée sur des financements publics.

Les banques continuent à apporter leur appui à l’économie avec des crédits de 7 000 milliards de DA en 2017.

Mohamed Raouia salue l’implication importante des banques dans le financement des entreprises des deux secteurs public et privé. Il considère, toutefois, que la conjoncture est faite de besoins en permanente évolution auxquels les banques doivent s’adapter tout en travaillant dans le cadre du respect des règles prudentielles.

N. I.