L FLN pourra-t-il retrouver ses marques d’antan ?

L FLN pourra-t-il retrouver ses marques d’antan ?

À quoi ressemble le FLN aujourd’hui ? Quel rôle joue-t-il, combien de groupes y a-t-il à sa marge, et que représentent-ils ? Pas si facile de répondre.

C’est pourquoi depuis son accession à la tête du parti, le Dr Ould Abbès s’efforce de recoller les morceaux en allant à la rencontre des différents courants ignorés par son prédécesseur Amar Saâdani.

Plusieurs personnalités réputées pour leur opposition à Amar Saâdani ont fait le déplacement jeudi dernier pour assister à la cérémonie de baptisation du siège du parti au nom des six historiques qui ont décidé du déclenchement de la Révolution. Aux ex-animateurs du mouvement de redressement, Abdelkrim Abada, Mohamed Seghir Kara, Salah Goudjil et Abdelaziz Ziari, l’ancien président de l’APN ainsi qu’à un représentant du groupe Belayat, en l’occurrence Kassa Aissi, Ould Abbès a renouvelé son appel à la réconciliation, expliquant que « tous les militants du FLN sont dans le même navire. »

Le FLN est, on peut le dire sans risque de se tromper, à la recherche de ses marques qu’il a perdues sous la gestion de Saâdani, qui a réussi à faire le vide autour de lui. La démarche de Ould Abbès est peut-être logique, parce qu’elle exprime la lutte pour la survie lorsqu’on a été secoué politiquement, comme cela a été son cas.

Seulement, une question taraude les esprits : le FLN pourra-t-il retrouver ses marques d’antan ? La bonne volonté des acteurs actuels pour mettre le parti sur les rails est visible, mais dans un contexte où le RND commence à émerger sérieusement et à prendre une place confortable.

Qu’à cela ne tienne ; il faut relever que le FLN avait été vidé de ses cadres au profit d’une faune d’affairistes et d’opportunistes. En effet, l’idéal de ce parti est aussi l’incarnation idéologique du 1er novembre qu’il applique dans les règles de l’art, du moins pour l’instant. Il faut reconnaître aujourd’hui qu’il est difficile que le FLN puisse proposer un renouveau et retenir l’attention ou le souffle des citoyens qui ont soif de changement.

Le mieux serait pour le parti majoritaire de travailler à panser la plaie béante qu’il a créée par maladresse politique, et faire une introspection profonde. Tout compte fait, c’est une épreuve difficile qui attend Ould Abbès quand on sait que le FLN semble n’être plus en phase avec le peuple.

Arrivé en première position lors des dernières élections législatives et communales de 2012, le parti affûte ses armes en prélude aux consultations électorales de 2017. C’est dans cette optique qu’Ould Abbès a appelé les militants à se remobiliser afin que leur formation politique puisse retrouver sa place d’antan.

Le nouveau SG du FLN a convié pour hier à l’hôtel Aurassi, une grande rencontre avec toute l’élite du parti (ministres, membres du BP, parlementaires et mouhafedhs) avec qui il va entamer des discussions pour apporter les correctifs nécessaires et éventuellement aborder avec elle les élections législatives.

La guerre des chefs n’aura donc pas lieu, après la pause acceptée par les différents courants. Une trêve qui a permis au parti de s’engager dans une vaste quête de renouveau prôné par Ould Abbès. Le retour de certains dirigeants pour reconquérir la place de numéro 1 en 2017 participe de cette évolution positive à mettre à l’actif du SG. Ici encore, le parti semble résider dans le symbole plutôt que dans le parti.