Jungle de Calais : tensions maximales

Jungle de Calais : tensions maximales

migrants.jpgPression migratoire, tension politique, violence : la situation devient intenable à Calais, sous le regard inquiet de la presse anglo-saxonne. Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, vient d’annoncer la poursuite du démantèlement de la ‘jungle’. « Quiconque feuillette les journaux britanniques tombe sur des titres alarmistes sur la ‘menace des migrants’ de Calais et sur la Grande- Bretagne qui tient bon face à la perfidie française « , écrit un chroniqueur du Financial Times.  » Cette indignation s’explique par les appels de plus en plus pressants en France pour revoir les Accords du Touquet – en vertu desquels les autorités britanniques sont en mesure de vérifier les passeports sur le sol français, empêchant ainsi les futurs demandeurs d’asile et les immigrants clandestins de monter à bord des navires ou des trains pour la Grande- Bretagne « , rappelle le quotidien de la City.

LA  » JUNGLE  » AU COEUR DU SOMMET FRANCOBRITANNIQUE

Pour répondre à cette pression,  » la Grande- Bretagne menace de revoir la coopération en matière de sécurité avec la France, qui essaie de déplacer la frontière de Calais de l’autre côté de la Manche « , explique de son côté The Times.  » Des sources gouvernementales bien informées ont brandi cet avertissement à la suite de déclarations de politiciens français qui appelaient à revoir l’accord de 2003 – dit du Touquet -, lequel oblige les migrants refoulés à la frontière anglaise à demander un droit de résidence en France ou à quitter le pays. Or beaucoup d’entre eux décident de rester illégalement sur le territoire français, ce qui accroît en permanence la tension dans la ville de Calais, malgré les efforts du gouvernement pour vider la ‘jungle’ « , continue le quotidien de Londres.

MIGRANTS DE CALAIS : MIEUX VAUT RESTER EN FRANCE

» La France continuera le démantèlement de la ‘jungle’ « , annonce justement The Guardian, qui a lu l’entretien accordé à Nord Littoral, quotidien régional, par le ministre de l’Intérieur français, Bernard Cazeneuve.  » Les autorités françaises ont multiplié les tentatives pour fermer le camp, créé en avril 2015 après la destruction des squats et des campements sauvages autour de la ville de Calais pour rassembler les migrants et les réfugiés sur un seul terrain vague, sans abris en dur « , rappelle le quotidien britannique.

CRISE HUMAINE

Depuis, la crise dans et autour de ce qu’on a fini par appeler la  » jungle  » ne fait que se dégrader jour après jour. Aujourd’hui, les associations tirent – une fois de plus – la sonnette d’alarme :  » C’est pire que jamais, selon les associations humanitaires et les chauffeurs de poids lourds qui transitent par la ville portuaire : les migrants sont de plus en plus nombreux, les conditions sanitaires empirent et les violences à l’encontre des routiers qui rallient l’Angleterre augmentent « , explique encore The Guardian dans l’un des nombreux articles consacrés à cette crise humaine. Le responsable du dispensaire ouvert dans le camp par Médecins sans frontières (MSF) accuse les gouvernements français et britannique d’  » aveuglement « . La faim a fait son apparition dans la  » jungle  » :  » Ces six dernières semaines, des volontaires ont fait état de personnes souffrant de la faim, ce qui arrive rarement – et qui révèle que le système de distribution de rations a atteint son maximum d’efficacité « , explique Jack Steadman, de l’association Help Refugees. Près de 7 000 repas sont servis chaque jour et la distribution peut durer plus d’une heure chaque fois. Même si les gens ne mangent qu’une fois par jour, ce n’est évidemment pas suffisant pour un camp qui abritent près de 10 000 personnes. On ne peut plus absorber l’augmentation de la population de la ‘jungle’. «