Intervention des chefs des groupes parlementaires: Entre soutien et critique

Intervention des chefs des groupes parlementaires: Entre soutien et critique

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Les chefs des groupes parlementaires de la coalition ont lancé un appel au président de la République à poursuivre son oeuvre.

Les débats sur le projet de loi de finances 2019 ne branchent pas trop les députés. Ces derniers étaient nombreux à déserter, hier, l’hémicycle. Au deuxième jour, l’examen du projet de loi s’est déroulé dans une ambiance morose. Plusieurs intervenants étaient même portés absents. Les chefs des groupes parlementaires ont intervenu (hier) pour exprimer leurs orientations. La présidentielle s’est même invitée au débat. Le chef du groupe parlementaire du RND, Fouad Ben Merabet a réitéré l’appel de son parti au président de la République, l’invitant à poursuivre son processus. «Le groupe parlementaire du RND réitère la position du parti en appelant le président de la République Abdelaziz Bouteflika, a poursuivre la gestion du pays», a-t-il affirmé en réitérant son engagement à oeuvrer avec les partenaires de la nouvelle alliance pour concrétiser cette démarche.

Concernant le projet de loi en question, le RND s’est félicité de l’esprit de ce projet qui ne contient aucune augmentation qui risque de toucher au pouvoir d’achat des Algériens. Le maintien de la politique de subvention sociale ne laisse aucun doute sur l’engagement de l’Etat à soutenir les couches défavorisées, et ce, malgré la situation de crise économique du pays marquée par le recul des ressources financières. Il a même salué la levée du gel sur les projets dans plusieurs secteurs d’activités. Le RND a également mis en exergue les efforts déployés par le gouvernement pour maîtriser l’inflation en recourant au financement non conventionnel, et ce, malgré les critiques acerbes de l’opposition. Voulant répondre directement à l’opposition, le groupe parlementaire du RND a défendu son chef, le Premier ministre et secrétaire général du parti, qui a prouvé l’efficacité de cette option qui a permis au pays d’éviter le recours à l’endettement extérieur.

Le parti majoritaire du FLN a abondé dans le même sens. Son chef de groupe parlementaire, Bouabdellah, a également mis en exergue l’efficacité des orientations données par le président de la République pour la gestion de la crise économique et son engagement à maintenir le caractère social dans ce projet de loi. Idem pour le parti de TAJ qui a insisté sur le soutien au président de la République et à la consécration de la politique du gouvernement. Le chef du groupe parlementaire des indépendants, Lamine Osmani, a de son côté, apporté tout son soutien à la politique du gouvernement et les décisions contenues dans le projet de loi de finances 2019. «Nous, groupe parlementaire des indépendants, prêtons soutien au gouvernement de notre pays dans l’application de la loi de finances 2019 qui contient des prévisions objectives qui portent sur la création d’une économie diversifiée», lit-on dans sa déclaration.

Contrairement à la majorité, les autres partis n’ont pas été tendres avec le gouvernement. Le groupe parlementaire du MSP a vivement critiqué le gouvernement sur sa gestion précaire de la crise. «Le projet de loi de finances n’apporte pas des mécanismes pour modifier et corriger les dysfonctionnements dans la gestion des affaires du pays», a fait remarquer Ahmed Sadouk. Le porte-parole du MSP à l’APN déplore même l’absence d’une vision à court et à moyen terme, chez le gouvernement. Selon lui, le gouvernement se base dans sa politique de financement sur des moyens fragiles, à savoir la fiscalité pétrolière, les impôts et le financement non conventionnel. Le MSP estime que l’absence d’augmentation et de taxe dans ce projet de loi n’est qu’une politique pour acheter la paix sociale à la veille de la présidentielles tout en prévoyant de fortes augmentations dans la prochaine loi de finances complémentaire de 2019.

Le groupe parlementaire du parti El-Moustakbel critique également l’absence de vision stratégique dans la gestion de la crise. «On s’attendait à ce que ce projet de loi apporte de nouveaux mécanismes pour sortir de la dépendance aux hydrocarbures, mais en vain, ce qui met en jeu l’avenir des futures générations», regrette Hadj Barghouti, chef du groupe parlementaire du parti de Abdelaziz Belaïd. Par ailleurs, la réponse du ministre des Finances devait intervenir en fin de journée. Après deux jours de débat, le projet en question sera adopté ce jeudi