Institut français de Tlemcen: Conférence sur les inégalités environnementales et sociales

Institut français de Tlemcen: Conférence sur les inégalités environnementales et sociales

Philosophe et professeure à l’Université de Paris-Sorbonne, Catherine Larrère a animé mercredi à l’institut français de Tlemcen une conférence autour de son dernier ouvrage intitulé Les inégalités environnementales et justice sociale.

Travaillant depuis 1992 sur les questions de philosophie de l’environnement et d’écologie politique, la conférencière s’interroge si les problèmes environnementaux ne sont pas devenus globaux et menacent de manière inégale les humains. Pour la chercheuse, «les différentes populations sont inégalement frappées par les pollutions et différemment exposées aux risques environnementaux». Ce sont donc les populations des pays pauvres qui sont les plus exposées à ces risques majeurs. d’où l’inégalité sociale face à la pollution multiforme et multirisque. Selon elle, «ces inégalités environnementales, qui recoupent très largement les inégalités sociales, sont assez peu étudiées et il suffit de consulter les différents atlas des inégalités socio-économiques pour constater qu’elles n’y figurent pas». Ainsi l’inégale exposition aux risques environnementaux pose pourtant plus de problèmes de justice, car selon la conférencière «ceux qui y sont les plus exposés sont ceux qui y ont le moine contribué». Elle citera les exemples de certains pays africains qui sont devenus des «poubelles» de certains pays industrialisé qui y déversent tout genre de déchets, même les plus toxiques pour l’être humain et l’environnement. Elle plaide donc pour une nouvelle réflexion articulée entre l’environnemental et le social et l’étude de la dimension environnementale des inégalités sociales tout en faisant apparaître la dimension sociale des politiques environnementales. Catherine Larrère définit les inégalités environnementales comme «les inégalités d’exposition aux risques environnementaux, exposition qui est jugée disproportionnée quand certains groupes sociaux ou certaines catégories sociales en souffrent plus que d’autres de façon significative», concluant que «plus on habite dans un quartier défavorisé, plus on est entouré d’installations polluantes (…) On ne s’occupe pas assez des conséquences sociales des politiques écologiques. (…) Nos modes d’évaluation sont trop quantitatifs et ne font pas voir les inégalités environnementales».

B. Soufi