Gilets jaunes: La France va adopter une loi “anticasseurs” controversée

Gilets jaunes: La France va adopter une loi “anticasseurs” controversée

Après deux mois et demi de manifestations des «gilets jaunes», souvent émaillées de violences, les députés français se prononçaient hier sur une loi «anticasseurs» qui fait débat dans les rangs même de la majorité. Déjà approuvé par les sénateurs en octobre, le texte faisait l’objet d’un vote solennel à l’Assemblée nationale.

Outre les interdictions de manifester pouvant être prises par les préfets, sous peine de six mois d’emprisonnement et 7.500 euros d’amende en cas d’infraction, la loi prévoit également la possibilité de fouilles au corps pour trouver d’éventuelles armes – ou objets pouvant servir d’armes par destination – et le principe du «casseur-payeur». La proposition de loi retournera au Sénat dès le 12 mars pour une deuxième lecture. Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, critiqué pour sa gestion des cortèges et la répression policière qui l’accompagne, affirme que ce «n’est pas une loi de circonstance» ni «liberticide», mais «une loi de protection», «une loi de liberté» face à «quelques brutes (qui) mettent en péril notre droit à manifester». L’ensemble de la gauche est farouchement contre le texte, dénonçant une «dérive autoritaire».

Les élus du Rassemblement national (ex-Front national) ne devraient pas non plus voter un texte portant une «volonté de réduire les libertés publiques». La droite devrait en revanche se prononcer pour cette proposition de loi dont elle est à l’origine. Les débats restent vifs au sein de la majorité présidentielle (LREM): l’interdiction administrative de manifester heurte nombre d’entre eux. Une vingtaine au moins ont prévu de s’abstenirà défaut de voter contre, -ce qui signifierait leur exclusion du groupe.