Festival du rai de sidi bel-abbès : Tentative de perturbation avortée

Festival du rai de sidi bel-abbès : Tentative de perturbation avortée

Une poignée d’opposants à la manifestation s’est rassemblée à la place Wiam et a accompli une prière.

Au final, les appels au boycott et éventuellement à l’annulation du Festival national culturel de la chanson raï de Sidi Bel-Abbès lancés sur la Toile, notamment sur les réseaux sociaux, n’ont pas eu l’effet escompté par leurs initiateurs. Ainsi, la cérémonie inaugurale de cette manifestation culturelle a eu lieu comme prévu dans la soirée de jeudi dernier, en présence des autorités locales civiles et militaires de la wilaya, et le show s’est prolongé jusqu’à une heure tardive de la nuit au grand bonheur des familles et autres adeptes de ce genre musical moderne qui ont afflué vers la salle de la maison de la culture Kateb-Yacine.

En effet, pour parer à tout débordement ou dérapage, un dispositif sécuritaire impressionnant a été dressé pour l’occasion aux alentours du lieu du spectacle pour dissuader une poignée d’opposants à la tenue de ce festival. Ces derniers, face à la vigilance et à la détermination du cordon de sécurité déployé, se sont contentés d’observer un rassemblement sur la place Wiam, où ils ont accompli la prière du maghreb sous les regards médusés des habitants de la cité des 400-Logements.

Ne pouvant provoquer le désordre et l’intervention des éléments du service d’ordre, les manifestants, dont certains ont répondu par des jets de pierre, se sont vite dispersés aux cris d’Allah Akbar. Selon la cellule de communication de la sûreté de wilaya, 6 personnes présumées, auteurs de jets de pierre, ont été interpellées, puis relâchées dans la même soirée après avoir été soumises à un examen de situation.

Concernant les vraies motivations et revendications de leur action pour lesquelles ils ont investi la place publique dans le but d’annuler le festival, les quelques manifestants approchés par nos soins ont unanimement estimé qu’elles visent essentiellement à l’amélioration des conditions socioprofessionnelles des citoyens. “Trouvez-vous normal que les pouvoirs publics gaspillent des sommes colossales pour des concerts de musique et de chants, alors que la plupart des jeunes sont sans travail et que de nombreuses familles demeurent encore sans logement et que d’autres souffrent de pénurie d’eau potable. Nous voulons que les responsables se penchent un peu sur notre état de souffrance au quotidien en allouant ces budgets au développement des communes.” Et de préciser que “notre action ne s’appuie sur aucune manipulation d’ordre idéologique ou autre”.

Sur le plan artistique, la soirée inaugurale a été animée par le groupe Raïna Raï de Sidi Bel-Abbès, qui a ouvert le bal et qui a égayé l’atmosphère de la salle Kateb-Yacine.

Ensuite, il a été talonné par Cheb Akil Sghir, Hadarbach Brahim, Cheikh Naâm, Mimoun El-Abbassi, Hakim Salhi, Cheikh Hattab, qui ont tous entonné leurs plus belles chansons. Arrive ensuite le tour de la star de la soirée, Chaba Kheïra, qui a allumé le feu dans la salle. Sur les airs de ses tubes raï, l’assistance et surtout les jeunes se sont longuement défoulés et ont laissé leur corps onduler et leur âme voyager avec les chansons rythmées et délassantes de la chanteuse. Lors de la deuxième soirée de cette 10e édition du Festival culturel national de la chanson raï, la qualité de l’ambiance est montée d’un cran. Plus nombreux, le public a eu droit à une prestation variée de chants et de musique fournie par les neuf chanteurs, dont deux jeunes talents de Sidi Bel-Abbès qui ont marqué leur passage sur scène.

Il s’agit, notamment, de Cheb Allam, Kadiro Khaldi et Cheb Ryad, qui ont enchanté les mélomanes présents. Quant à la deuxième partie de la soirée, elle a été assurée par Cheb Belkheir, Amine TGV, Tewfik Nedromi, Djamel Milano, Cheb Ryad, et Cheba Fati qui a tenu le haut de l’affiche.

Ainsi, dès son apparition sur scène, l’ambiance a gagné en intensité, et avec son propre style, elle a réussi à captiver l’auditoire qui a repris en chœur ses chansons, surtout celles du style “meddahate”. Il n’en fallait pas plus pour faire danser joyeusement et enfiévrer toute la salle, notamment les femmes.

A. BOUSMAHA