Ferid Boughdir, président du jury fiction, à propos du film de karim Moussaoui: « C’est le meilleur film que j’ai vu! »

Ferid Boughdir, président du jury fiction, à propos du film de karim Moussaoui: « C’est le meilleur film que j’ai vu! »

«Ce film est incroyable. J’entends sur un plus haut point car il s’agit d’un retour du cinéma vers son entité artistique, autrement ce n’est pas un théâtre parlé, il n’a pas besoin de beaucoup de paroles. Il possède une audace dans la recherche d’un nouveau langage cinématographique car il repose sur l’art cinématographique. Le silence est parlant dans certaines séquences et plans. Même si il y a dans certaines scènes une forme de lenteur cela revêt un sens particulier et exprime l’intériorité des personnages. Voilà pourquoi le film «En attendant les hirondelles» a reçu ces deux prix (Meilleur réalisateur et Wihr d’or, Ndlr). Je ne cesserai de le dire aussi: le cinéma commercial n’a pas besoin de festival pour sa promotion. Il est déjà bien implanté. Il faut encourager beaucoup plus ce genre de films dans les pays arabes notamment et les festivals. C’est extraordinaire, cela fait longtemps que je n’ai vu un pareil film. Un film bon par son aspect hautement esthétique, qui nous fait sentir ce qu’il y a au-dedans des personnages. Le silence n’est pas gratuit dans ce film. Il exprime quelque chose de très subtile que les mots n’arrivent pas à communiquer. Je vous donne un exemple: le personnage qui se marie (campé par Hacen Kechache) à la fin du film. Il danse puis va dans la salle de bains et se met à laver ses mains. En fait, cela renvoie à cette victime dont il s’en lave les mains, en se regardant dans la glace. L’on comprend ici que c’est sa conscience qui parle à ce moment-là. Le soir, dans le lit il est à côté de sa femme. Sa conscience le poursuit. Dans ce plan on voit que son remords continue à travailler. Il regarde sa femme endormie et il est attendri par cette scène. Il ne l’embrasse pas, mais décide d’aller voir sa victime (Nadia Kaci Ndlr). C’est magnifique comment Karim Moussaoui exprime cette conscience du personnage sans aucune parole.»

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