Exposition « Le soleil se lève à l’ouest » / L’artiste japonaise Mayuka Wakai revisite la gravure d’art

Exposition « Le soleil se lève à l’ouest »  / L’artiste japonaise Mayuka Wakai revisite la gravure d’art

Nadir Kadi

La galerie « Le Paon », située au Centre  des arts de Riadh el Feth, accueille, depuis samedi dernier, l’exposition de l’artiste japonaise Mayuka Wakai, intitulée «Le soleil se lève à l’ouest», en allusion à la culture du « pays du Soleil Levant».

Ce rendez-vous pictural, qui se poursuit jusqu’au 23 mars prochain, met ainsi en avant près d’une trentaine de gravures abstraites, souvent avec des dégradés de couleurs vives ou des textures rappelant le métal. Elles ont été réalisées par l’artiste japonaise durant son séjour actuel en Algérie, notamment lors d’une collaboration avec l’Ecole des beaux-arts d’Alger. Mayuka Wakai, artiste issue de l’Université des beaux-arts de Nagoya, au Japon, nous a précisé, lors du vernissage de samedi dernier, qu’elle a découvert la gravure à l’occasion de son passage à l’Ecole des beaux-arts de Dijon, en France.

Elle souligne que la tenue de cette exposition a notamment été rendue possible grâce au concours de l’artiste et professeur d’art Abderrahmane Aidoud, qui lui a permis «d’utiliser l’atelier de gravure de l’Ecole des beaux-arts d’Alger». Quant aux œuvres, de « très grande qualité», mis en avant par la galerie «Le Paon», il s’agit d’une collection présentant des techniques diversifiées «des pointes sèches, de l’aquateinte, ainsi que des monotypes», nous explique Abderrahmane Aidoud. Il met aussi en exergue le fait que l’art de la gravure «a la capacité d’extérioriser et de transférer les émotions, tout particulièrement avec le travail à la pointe sèche». Il souligne dans ce sillage que « l’art de la gravure nécessite aussi un certain savoir-faire, notamment, pour l’utilisation des acides pour l’aquateinte ». A propos de cette forme d’expression artistique, relativement peu présente dans le paysage algérien, le professeur Aidoud laisse entendre, qu’elle nécessite des moyens qui ne sont souvent disponibles qu’en atelier, auxquels les artistes ne peuvent pas forcement avoir accès.

En revanche, la gravure, déjà traditionnelle au Japon, est aujourd’hui réinventée par les artistes du pays, à l’instar de Mayuka Wakai, également passée par la Cité internationale des arts de Paris.Elle note à ce titre que «l’art traditionnel de la gravure existe toujours au Japon. Mais, il se pratique principalement sur du bois. Bien que de nombreux artistes utilisent d’autre techniques, notamment sur du cuivre ou sur de la pierre pour les lithographes. En même temps, en ce qui concerne la gravure sur bois, les nouvelles générations d’artistes s’inspirent de plus en plus de l’art occidental».

L’exposition à Alger qui s’ajoute à une liste déjà longue d’expositions pour la jeune artiste, Mayuka Wakai, nous annonce que son prochain rendez-vous avec le public sera à New-York, lors d’une manifestation devant présenter plusieurs aspects de la culture japonaise. Elle déclare à ce sujet que «le mois prochain, j’exposerai à New-York à l’occasion d’un événement qui alliera la gravure à un concert de musique. Et les œuvres que j’exposerai seront en ce sens inspirées de la musique traditionnelle japonaise. C’est pour moi un véritable challenge et une nouvelle forme d’expression».