Expo les ancres de l’âme à Seen Art Gallery: Yazid Kheloufi et la lettre arabe

Expo les ancres de l’âme à Seen Art Gallery: Yazid Kheloufi et la lettre arabe

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L’artiste Yazid Kheloufi expose depuis le 9 février et jusqu’au 9mars à Seen Art Gallery, sise 156, Lotissement El Bina, Dély Brahim. A propos de cette exceptionnelle exposition baptisée Les ancres de l’âme, Mohamed Taleb philosophe conférencier, université de Lausanne, souligne dans sa préface: «…L’Action, l’Accomplissement d’une oeuvre, ne peuvent se réaliser sur fond d’amnésie. Pas de création artistique, poétique, pas de révolution, de transformation, de métamorphose, aussi bien au niveau personnel que collectif, sans mémoire et sans conscience des héritages. Yazid Kheloufi a bien conscience de cette tension créatrice.

Ici, la temporalité n’est pas scandée par le rythme Passé-Présent-Futur, mais par le rythme Mémoire vivante-Présence-Imagination active. Nous comprenons mieux pourquoi notre artiste-plasticien algérien voyage dans le temps et dans l’espace, en quête des origines, en quête de sens, en quête d’éveil….La calligraphie devient le lieu d’une alchimie entre le souffle de la foi, l’énergie de la pensée et la créativité artistique. L’une des clés qui nous permettrait d’entrer en ce lieu si particulier, façonnée par l’art et le sens, est cette vieille science traditionnelle, la «Science de la lettre» (‘ilm el-huruf), science à la fois esthétique et spirituelle.

Le geste calligraphique de notre artiste devient geste ésotérique…» Des lettres, toujours des lettres en arabe, agencées différemment sur différentes toiles sont accrochées sur les cimaises de cette spacieuse galerie. On y trouve aussi des installations. L’alphabet arabe est roi. Les couleurs se marient harmonieusement. Entre le noir et le blanc ou encore le rouge l’or se forge une place de choix. En spirale, sur les mains, le visage ou en cercle, la lettre revêt un attrait mystique, elle est le centre du monde et l’orbite de notre univers, notre vie.

Dieu n’a t-il pas ordonné de lire? Ici la lettre déclinée artistiquement souligne l’importance de sa forme et la beauté de son esthétisme faux-fuyant qu’on arrive à saisir, à ressentir et c’est sans doute le dessein de notre artiste Yazid Kheloufi. Enfin, à travers sa calligraphie réinventée, c’est le tempérament de ses traces sur l’homme que l’artiste a sans doute voulu marquer de son empreinte en disant son charme et à la fois ses mystères.

Disséminé ça et là sur les murs, en solitaire ou en groupe collé l’un à l’autre, l’alphabet qui dit le langage de la parole, n’a pas en effet dévoilé tout son secret…

Métaphysique du signe, doublée d’une exposition réussie sur le beau du geste de celui qui l’écrit, la lettre est reine et l’artiste son chevalier.