Elections locales : Une campagne sans relief

Elections locales : Une campagne sans relief

Elle est émaillée par des irrégularités à la pelle.

La campagne électoral est sens dessus dessous. Cette campagne n’est pas exempte des entorses à la réglementation. Elle est fade et sans aucune connexion avec la réalité quotidienne des citoyens. Dans un fort désordre la caractérisant, l’affichage sauvage est tellement généralisé qu’il a ravagé tous les espaces publics et même privés. Les panneaux de signalisation routière, les passerelles, les ponts, les façades d’institutions, les pylônes électriques, les entrées des établissements scolaires, les abribus, les cafétérias, les sièges des administrations, sont, entre autres lieux investis par l’affichage sauvage en dehors des espaces réservés à cet effet. Cela a surtout défiguré les espaces publics. «Il est inadmissible que ceux qui prétendent occuper le poste du maire ou du maire adjoint agissent ainsi», s’accordent à dire des observateurs. L’affichage massif sur les murs des listes de candidats, ornées de slogans et numéro d’identification, l’installation des portraits géants sur des façades n’ont en réalité suscité que défection et défiance des citoyens. D’autre part, des permanences électorales totalement vides à longueur de journée. censées vendre le mérite de leurs candidats, présenter leurs propositions et programmes pour séduire les électeurs, ces permanences se sont transformées en coquilles vides, et font l’effet d’un véritable désintérêt des électeurs. Les candidats louent les services des colleurs d’affiches, paient des particuliers acceptant de transformer leur véhicules en support publicitaire à leur affiches électorales, et les préposés à la permanences. De rares curieux marquent de très courtes haltes devant les posters accrochés sur les devantures de ces permanences, pourtant ouvertes de jour comme de nuit. Ces images sont similaires à travers tous les quartiers de la capitale et ailleurs. Comme d’habitude, la campagne électorale n’a suscité aucun intérêt chez les citoyens, ni n’arrive à s’affranchir des pratiques électoralistes qui avaient prouvé leurs limites à maintes reprises. A quelques jours du rendez-vous du 23 novembre prochain, le processus électoral est déjà marqué par son cortège d’irrégularités et dépassements. entachant la crédibilité du scrutin. Bien que rares, des faits graves, tombant sous la sanction pénale, sont déjà signalés ça et là, faut-il encore le rappeler. Il s’agit, notamment des permanences qui ont été incendiées, agressions contre des candidats à l’aide d’armes blanches, faits constatés depuis le début de cette campagne. Celle-ci qui amorce sa dernière ligne droite, est encore timide dans certaines wilayas de l’intérieur et du sud du pays. Ainsi, d’élection en élection les mêmes moeurs politiques se répètent. D’après de nombreux observateurs, les citoyens ne semblent pas accorder de crédibilité aux candidats présentés par des partis en lice car jugeant qu’ils ne sont pas à même d’apporter une solution à leurs problèmes et de satisfaire leurs aspirations sociales. Ces candidats de par leurs faibles prérogatives et leur mise sous tutelle par l’administration ne peuvent pas prétendre à l’adhésion des chômeurs, des travailleurs, des laissés-pour-compte, des femmes, à leur cause. En somme, des candidats font semblant de prendre part à une élection. A la lumière de cet état des lieux, certains n’écartent pas l’idée d’aboutir à un important taux d’abstention durant le double scrutin prochain. Des caricatures décrivent les maires comme des élus réduits à gérer des cantines scolaires et des espaces verts, quand ils existent. Enfin, pour certains politiques, la jonction entre les aspirations sociales et les revendications politiques s’est déjà amorcée..