Dénonçant “la politique de replâtrage” de l’exécutif: Situation financière : le RCD pointe une dégradation continue

Dénonçant “la politique de replâtrage” de l’exécutif: Situation financière : le RCD pointe une dégradation continue

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Le parti ne cache pas ses craintes de voir les autorités recourir une nouvelle fois à l’endettement extérieur par le biais des entreprises publiques.

Le Rassemblement pour la culture et la démocratie a estimé, hier, que les mesures prises par le gouvernement pour tenter de relancer la machine économique sont aussi insuffisantes qu’incohérentes, pointant une politique de replâtrage qui n’est en fin de compte dictée que par l’urgence de la situation.

“Les mesures envisagées par l’Exécutif pour enclencher une politique de développement créatrice de richesses sont aussi insuffisantes qu’incohérentes. Dans les faits, elles ne sont dictées que par des urgences ; à ce titre, elles ne peuvent constituer, au mieux, qu’un replâtrage de conjoncture. La conformité fiscale ou l’emprunt obligataire ne peuvent être des solutions en soi”, tranche le RCD qui évoque, à titre d’exemple, la question de la conformité fiscale ou l’emprunt obligataire.

Le parti dont la direction s’est réunie vendredi à Alger pour évaluer la situation générale du pays et débattre de la rentrée sociale, considère, en effet que ces mesures “ne peuvent être des solutions en soi”. Pour le parti de Mohcen Belabbas, “l’intégration de l’informel dans la sphère légale, à supposer que la volonté de le faire existe, implique un projet graduel et à long terme qui s’insère dans un nouveau climat économique”. “Il en est de même de l’emprunt obligataire avec des risques de dévaluation importants d’autant que les     liquidités espérées sont destinées aux dépenses de fonctionnement”, poursuit le RCD qui ne cache pas ses craintes de voir les autorités recourir une nouvelle fois à l’endettement extérieur par le biais des entreprises publiques sous l’artifice de financements de projets à risque.

“Demander à des entreprises, fortement déstructurées et vivant d’assainissement à répétition, d’honorer des échéances de court terme qu’elles auraient dans ce cadre contracté auprès d’institutions financières internationales (banques ou autres) est une gageure”, considère le parti pour qui la garantie de l’État risque de rentrer dans le jeu dans la majeure partie des cas. “En vérité, tous ces artifices ne peuvent cacher un environnement économique dominé par la corruption, le captage de la commande publique par les clientèles du régime, les contraintes administratives et une justice aux ordres. Tout le contraire d’un climat propice à l’investissement, la prise de risques”, tient à relever le RCD qui pointe un contexte de dégradation continue de la situation financière du pays et de coupes budgétaires érigées par le gouvernement comme seule réponse concrète à cette crise.

Sur un autre chapitre, le RCD tient à dénoncer ce qu’il considère comme la soumission du pouvoir judiciaire aux desiderata de l’Exécutif, ce qui engendre l’absence d’égalité des citoyens devant la justice.

“On ne cessera jamais de répéter que la soumission de l’appareil judiciaire aux desiderata des chapelles de l’Exécutif gangrène la vie politique”, déplore le RCD qui s’interroge, à ce propos : “Comment peut-on faire croire aux populations que les citoyens sont égaux devant la loi quand des personnalités éclaboussées par des détournements de l’argent public, la corruption, les passe-droits ou l’évasion fiscale continuent de siéger au gouvernement ou dans les institutions de l’État au moment où de présumés innocents sont jetés en prison en violation de la loi ?”. Pour ce parti, “la détention abusive de l’ex-DG de la Cnan, Ali Boumbar, depuis 2012 ou celle de militants politiques dont des cadres du RCD, Nacereddine Hadjadj et Noureddine Kerrouchi, dans l’affaire de Ghardaïa et les traitements infligés à Slimane Bouhafs et Mohamed Tamalt pour leurs publications sur les réseaux sociaux illustrent de façon caricaturale les limites de l’appareil judiciaire et son incapacité à se hisser comme levier de l’État de droit”. Ce qui amène le RCD à considérer que “cette escalade dans les atteintes aux libertés individuelles et collectives, y compris par des lois liberticides, ne participe pas d’une démarche qui peut rassembler le peuple algérien pour faire face à une conjoncture économique et sociale difficile et incertaine eu égard aux nombreux conflits et périls qui pèsent sur notre région”.