Dans la pièce théâtrale Calédonia: Des «tableaux vivants» de la souffrance des exilés algériens au Pacifique

Dans la pièce théâtrale Calédonia: Des «tableaux vivants» de la souffrance des exilés algériens au Pacifique

La générale de la pièce théâtrale Calédonia,  présentée dans la nuit de jeudi à vendredi à la maison de la culture  Abdelmadjid-Chafai à Guelma, a reflété «des tableaux vivants» des  souffrances des exilés algériens en Calédonie.  L’œuvre épique et dramatique, produite par le Théâtre régional Mahmoud-Treki  de Guelma pour l’exercice actuel, écrite par  Djallel  Khachab et mise en  scène par  Karim Boudechiche, a fait voyager l’assistance venue nombreuse,  une  heure et quinze minutes durant, dans une période historique importante  de l’histoire de la résistance algérienne, où des Algériens ont été spoliés  de leurs terres et exilés vers la Nouvelle-Calédonie entre 1870 et 1871.

L’œuvre dramatique a mis la lumière sur «Abdallah», le personnage  principal de la pièce, exilé en Calédonie et qui demeure attaché à sa  patrie, à sa terre et à son identité ainsi qu’à son épouse «Meriem», malgré  les longues distances qui les séparent. Pour empêcher l’oubli, Abdallah continuait à écrire ses mémoires, ses  souffrances et ses douleurs, en tenant contre lui des feuilles d’oliviers  et un chapelet, ramenés de sa mère patrie, en signe de résistance. Le public, composé des responsables locaux dont le wali, Fatima-Zohra Raïs, le président du Conseil national des arts et des lettres, Abdelkader Bendamèche, d’artistes et de nombreuses familles, a suivi avec intérêt une  histoire émouvante, au fil des scènes, servie par une musique expressive  traduisant une tragédie, celle de la souffrance des Algériens sous  l’occupation française.

Rencontrés par l’APS en marge du spectacle, beaucoup de spectateurs ont  affirmé que la pièce était «un régal visuel» en plus de «relater une  époque historique encore méconnue par beaucoup d’Algériens», soulignant que  les 15 artistes qui se sont succédé sur scène ont réussi à «imager  l’histoire et à transmettre la peine des exilés».

Pour le directeur du Théâtre régional de Guelma, Rachid Djerour, la pièce  Calédonia est une «grande œuvre d’art» et constitue le premier travail  sur les planches qui aborde l’histoire des Algériens exilés. Il a indiqué que la générale de Calédonia devait être présentée sur  les planches du Théâtre régional de Constantine, Mohamed-Tahar-Fergani,  mais les amateurs du 4e art et les autorités locales ont préféré que le  spectacle soit présenté à Guelma.

De son côté, le dramaturge Djallel  Khachab a déclaré que l’interactivité  entre l’écrivain, le réalisateur et l’ensemble de l’équipe de la pièce  Calédonia a fait de l’œuvre «un spectacle réussi», soulignant que la  musique, la scénographie et les touches artistiques ont été bien  appropriées et ont bien servi l’œuvre. M. Khachab a également relevé que «l’œuvre a fidèlement rapporté les  détails d’une époque cruciale et importante vécue par les Algériens dont  les terres ont été spoliées lors de la résistance populaire et exilés en Nouvelle-Calédonie».

Le dramaturge a noté que le personnage de Abdullah dans la pièce est  essentiel et porte de nombreuses indications symboliques», notamment, a-t-il développé, «quand il décide de donner des prénoms  algériens, Ounessa et Khaled à ses enfants de son épouse européenne ‘‘Rose’’,  quand il persiste à écrire sa vie en exil, quand il fait des feuilles d’olivier et du chapelet ce lien ininterrompu avec sa terre et sa patrie».