Constantine: La crainte s’installe.

Constantine: La crainte s’installe.

A Constantine, les services de sécurité sont en alerte. Un homme a été blessé par balle mercredi à la suite d’une intervention « musclée » des forces de sécurité.

L’homme aurait refusé d’obtempérer aux injonctions des policiers postés au niveau d’un barrage à la ville nouvelle Ali Mendjeli. Connu des services de sécurité, l’homme était recherché pour son implication dans l’enlèvement d’une jeune fille à Alger.

A en croire des sources proches des services de sécurité, après avoir été touché par balle puis arrêté, l’homme serait en bonne santé après avoir reçu les soins nécessaires au niveau d’un centre sanitaire.

Par ailleurs, une vaste opération mettant coude à coude police et armée a été menée avant-hier au lieu dit Chalet des Pins. Deux personnes suspectées d’appartenance à un groupe de soutien aux terroristes ont été interpellées à la suite de ce coup de filet, avant d’être relâchées, apprend-on de même source.

En ces temps où « règnent » les gadgets technologiques, le « radio trottoir » et autres bouche-à-oreille s’avèrent bien désuets face à la rapidité des réseaux sociaux qu’offre la Toile. L’information est désormais vécue presque en temps réelle, à quelques minutes près.

Les habitants du Constantinois renouent malgré eux avec les « rumeurs » et « fracas sécuritaires ».

Après plusieurs années d’une relative accalmie, la capitale de l’Est est plongée depuis au moins une vingtaine de jours dans une atmosphère peu ordinaire et plus encore depuis une semaine, après l’attentat de la cité Ziadia commis par trois individus et qui a coûté la vie à un jeune policier.

Un assassinat qui, de toute évidence, n’a fait que conforter la thèse relayée depuis la mi-octobre quant à la présence sur le territoire de la wilaya d’individus dangereux, dont certains fichés pour leur participation à des actes terroristes.

Bien que quelques heures à peine après ce meurtre une piste aurait été privilégiée par les services de sécurité. Deux hommes répondant aux signalements donnés par des témoins oculaires auraient été identifiés et font actuellement l’objet d’intenses recherches. Ils seraient originaires de la cité Emir Abdelkader, ex- Faubourg Lamy.

Le policier, un agent de l’ordre de 43 ans, avait reçu plusieurs balles à l’heure du diner, alors qu’il était dans un restaurant à quelques mètres du siège du 12e arrondissement de la sureté de wilaya de la capitale de l’Est, où il était de garde. Rappelons que les assaillants s’étaient emparés de son arme de service.

S’en suivra alors la crainte notamment après la diffusion le surlendemain de l’assassinat du policier d’un communiqué attribué à l’organisation criminelle de l’Etat islamique (Daech) revendiquant le meurtre, un communiqué que des observateurs avisés avaient toutefois qualifié de peu fiable dans la mesure où l’information relayée comportait des lapsus.

Cependant, l’attentat n’est pas passé sans laisser de traces. Une atmosphère de vigilance palpable, notamment au vu des mouvements et de quelques changements dans les habitudes des services de police à travers les artères de la ville où gyrophares et sirènes s’invitent plus fréquemment dans le quotidien des Constantinois.

Si des mesures sécuritaires à l’entrée des postes et autres arrondissements ont été renforcées, la fréquence des patrouilles ou encore la prise de mesures qualifiées de tendues au niveau des barrages laissent peu de doute quant au climat de panique qui s’installe.