Bouira: Même le théâtre se met en vacances

Bouira: Même le théâtre se met en vacances

Le manque de programmes d’animation culturelle comme celui retenu à l’occasion du Ramadhan dernier, qui caractérise la wilaya, participe à cet état de fait qui pousse certains à aller ailleurs.

Située à moins de deux heures d’Alger, Bouira reste une ville morte, comparativement aux grandes agglomérations, en période d’été. De jour comme de nuit, la capitale de la wilaya se vide de ses habitants et les quelques autochtones qui n’ont pas où aller se terrent chez eux dès le coucher du soleil. Cette inertie est consolidée par les commerces qui préfèrent travailler le jour avec les nombreux riverains qui s’y rendent le jour pour vaquer à leurs occupations.

Ce constat est confirmé par le début de soirée des jours ouvrables de la semaine, au regard du nombre de personnes qui rallient la gare routière de la ville. La montée sensible de la température ces derniers jours a accentué la désertion des rues de la ville. Le départ en vacances des scolaires et surtout des étudiants universitaires participe sensiblement à cette situation qui fait dire à bon nombre que Bouira n’a pas encore le statut d’un vrai chef-lieu de wilaya.

Les infrastructures d’accueil, en mesure de faire sortir les gens, manquent énormément. En effet et mis à part le grand boulevard qui longe le siège de la wilaya, l’ensemble de la ville reste inhospitalier en raison du manque de lieux de repos et de l’obscurité qui y règne. Même le jardin public en face du siège de la wilaya, qui était une destination pour les familles, a fini par être déserté en raison de la présence de personnes indésirables qui l’ont transformé en lieu dangereux pour les familles. La dégradation du site participe à cette désertion. Même les efforts consentis par la Sûreté nationale afin de garantir la sécurité et la quiétude des citoyens sont restés vains et rares sont les couples et les enfants qui continuent à sortir chercher l’air frais en cette période caniculaire.

Le manque de programmes d’animation culturels comme celui retenu à l’occasion du ramadhan passé, qui caractérise la wilaya, participe à cet état de fait qui pousse certains à aller ailleurs. Même le projet de réalisation d’un théâtre de plein air, outil susceptible de relancer l’activité continue à s’éloigner et à sétirer dans le temps son inauguration prévue le 5 juillet a été une nouvelle fois renvoyée à une date ultérieure.

L’unique théâtre, Salah Sadaoui, que compte le chef-lieu continue à fermer ses portes tout comme l’ex-cinéma Errich reconverti lui aussi en théâtre. La satisfaction vient de la direction de l’Odej où le nouveau directeur, Hamel Hocine, a fini par faire de l’esplanade en face de sa direction une destination pour les jeunes qui viennent se défouler devant des troupes locales certes, amateurs mais comblant le grand vide culturel que vit la wilaya. Au milieu de cette routine un commerçant est l’attraction.

Il s’agit d’un vendeur de thé ayant pignon sur rue. Il s’agit de Abdou, le vendeur de thé. Il est adopté et aimé de tous, Il est originaire de Timimoun- Adrar. Au tout début, Abdou muni d’une grosse théière en cuivre, posée sur un bac de braises de charbon, arpentait les artères de la ville. Il offrait son thé traditionnel partout. Il suffit de demander. En quelques années d’exercice à travers les rues de Bouira, la réputation a vite dépassé les limites géographiques de la ville de Bouira pour s’étendre à l’ensemble de la wilaya, voire des wilayas voisines. L’initiative trouve vite un écho favorable et Abdou va vite se trouver dans l’obligation de recruter du personnel pour répondre à la demande toujours grandissante en thé traditionnel.