Bouira Aghbalou: le hameau oublié

Bouira Aghbalou: le hameau oublié

Le problème de l’alimentation en eau potable occupera l’ensemble du débat organisé par le mouvement associatif au niveau du centre culturel de la commune.

Aghbalou est le chef-lieu d’une commune habitée par plus de 24.000 habitants. La circonscription compte plus de 53 localités éparpillées et accrochées au flanc du Djurdjura.

La commune et ses occupants ont la réputation d’être des frondeurs. A chaque élection, la région connaît des actions de refus et de boycott. Voulant comprendre les raisons de cette réaction, le wali de Bouira, Mustapha Lemani, s’est rendu dimanche après-midi dans cette localité pour s’enquérir de la situation. A son arrivée il sera reçu par un groupe de citoyens qui lui offrira une bouteille pleine d’une eau ocre et sale. «Voilà ce que nous buvons, Monsieur le wali», dira le représentant du groupe.

Le problème d’alimentation en eau potable occupera l’ensemble du débat organisé pour la circonstance avec le mouvement associatif au niveau du centre culturel de la commune. «Nous sommes alimentés depuis l’indépendance à partir de la source Anser Aberkane. A chaque intempérie l’eau devient boueuse et impropre. Nous demandons à être alimentés à partir des barrages de la wilaya comme le reste des communes de Bouira» réclameront les différents intervenants.

Le wali dans sa réponse fixera la fin de l’exercice actuel, c’est-à-dire 2017, comme date butoir à la résolution de ce problème. Il exigera aussi des services concernés la généralisation de l’opération de raccordement au réseau d’assainissement l’ensemble des foyers de la localité. Pour le gaz, 11 localités sur les 53 seront pourvus de cette énergie dès la semaine prochaine. En termes de foyers, l’opération de mise en service concernera plus de 160 familles. Les 42 autres localités sont retenues dans le programme pour le premier trimestre 2018 selon le représentant de la SDC. S’agissant toujours des difficultés quotidiennes des habitants de cette région, les citoyens qui ont apprécié cette manière directe de discussion, ont parlé de l’inexistence d’infrastructures sportives.

«La promesse du ministre de la Jeunesse et des Sports en visite est restée vaine», dira un intervenant. Sans promettre le wali s’est toutefois engagé à trouver une source financière pour l’engazonnement du stade du chef-lieu de la commune. Dans la série de problèmes soulevés, le cas du CET de Selloum dont les travaux de réalisation étaient à l’arrêt pour cause de gel.

«Les 14 milliards ne sont pas partis, le projet fait partie des priorités touchées par la décision gouvernementale de lever le gel» dira le wali.

La nouvelle directrice de la santé et de la population, récemment affectée, a été invitée à étudier l’opportunité d’agrandir le centre de santé existant et qui, de l’avis des citoyens, rend d’énormes services à la population. «Je suis heureux pour une première fois d’entendre des citoyens féliciter le secteur de la santé et proposer une idée logique et faisable» commentera le premier responsable de la wilaya.

Le comité des sages de Selloum lancera un appel de détresse. «Un glissement de terrain sur la RN 15 met en danger la vie des usagers, mais aussi des riverains. Il y a urgence», affirmera le représentant.

Le retard dans la réalisation de 50 logements sociaux sera le dernier point soulevé par une population qui a voulu se réconcilier avec l’autorité à la seule condition d’être considérée à sa juste valeur citoyenne.

Le wali dans un langage simple, objectif, a essayé de répondre aux attentes d’une population longtemps mise au banc des accusés et étiquetée de population difficile. «Votre chaleur et votre hargne me rappellent ma jeunesse dans mon village natal. Je suis venu vous demander de participer en force le 23 novembre au choix de vos représentants, ceux qui défendront vos doléances…», conclura le wali lors d’une réunion qui aura éclairé pas mal de points sombres.

La commune natale de Slimane Amirat a donné une leçon de citoyenneté à ses détracteurs qui, pour des motifs subterfuges, ont tourné le dos à l’une des régions les plus démunies de la wilaya, malgré son passé glorieux.