Blida: Projet d’une application smartphone pour les risques sismiques

Blida: Projet d’une application smartphone pour les risques sismiques

par Tahar Mansour

Même s’il est encore très difficile de prévoir les séismes, il est quand même bon de connaitre les endroits à haut risque sismique. Les chercheurs, dans tous les pays, n’ont de cesse de travailler sur le sujet qui touche directement à la vie de chacun. Les universités et les centres de recherches planchent toujours sur les moyens de prévoir les séismes, surtout là où ce risque est grand et qu’il s’est déjà produit. L’Algérie se trouve dans une zone à forte sismicité et les recherches dans cette optique se sont multipliées. L’Union européenne, dont nombre de pays membres sont dans la même situation, a décidé de financer un projet qui permettra aux citoyens de connaitre et de situer les endroits à forte sismicité. Ce projet consiste en une application pour smartphone intégrant l’ensemble des informations relatives au risque sismique dans des régions données et de les restituer sous forme de systèmes d’informations géographiques nécessaires à la gestion du risque. Lancé il y a une année, le projet sera finalisé à partir de l’année 2018 et l’application sera prête à être téléchargée sur smartphone.

Afin de faire connaitre ce projet, un atelier a été organisé lundi dernier par l’université Saad Dahleb qui participe aux recherches et élaborations en collaboration avec des chercheurs d’Italie, du Portugal et du CRAAG (Algérie). M. Abdelkrim Yelles, directeur général du CRAAG, explique que Blida a été choisie comme wilaya pilote pour le lancement de cette application à cause de son emplacement géographique et les multiples secousses qu’a connues la région de Hammam Melouane ces dernières années. «Cette restitution des données du risque sismique est aujourd’hui largement utilisée de par le monde, dans les régions exposées au risque sismique», explique le DG du CRAAG. Il continua en rappelant que ce projet d’utilité publique servira aux universitaires dans le cadre de la formation et de la recherche ainsi qu’en tant qu’outil pour l’aide à la prise de décision rapide dans le cadre de l’exécution des Plans ORSEC et pour l’information du grand public.

Le recteur de l’université Saad Dahleb, Pr Mohamed-Tahar Abadlia, explique, pour sa part, que la mise en œuvre de ce projet dénommé Information Technology for Error Remediation and Trapping Emergencise (ITERATE) a pour objectif le développement et l’amélioration des outils pour l’atténuation des risques de catastrophes en Algérie. Concernant la participation de l’Italie et du Portugal, le recteur rappelle que les trois pays partagent la même mer (Méditerranée), le même climat, ont en commun plusieurs facettes historiques et culturelles et partagent, chose importante, dans les couches profondes de la lithosphère, la faille entre la plaque tectonique africaine et la plaque eurasiatique. «La terre ne cesse de trembler, le CRAAG et les observatoires à travers le monde enregistrent chaque jour des centaines de séismes d’amplitudes différentes, mais on n’entend parler que de ceux qui causent de graves dommages à la population. Les autres, même d’amplitude importante, n’attirent guère l’attention», estime le Pr. Abadlia qui continue en affirmant que le projet actuel a une grande importance pour l’Algérie afin de réduire au moins l’impact du séisme. Quant au Pr Ricardo Monteiro, de l’université IUSS Pavia d’Italie, il estime que ce projet permettra d’associer la population à la collecte d’informations sur les ponts et les bâtiments pour les études futures.