Benzine, un film tunisien, évoque le trafic de carburant venant d’Algérie

Benzine, un film tunisien, évoque le trafic de carburant venant d’Algérie

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C’est connu, la Tunisie et le Maroc sont plus ouverts et audacieux en matière de traitement de film sociaux. L’Algérie, qui avait réalisé le Charbonnier et Omar Gatlato continue de faire des films sur tout et évite de parler des fléaux sociaux qui rongent la société. Pour preuve, la Tunisie participe en force au retour du Festival des cinémas arabes de l’IMA à Paris. Six cinéastes et documentaristes tunisiennes participeront à la première édition du Festival des cinémas arabes qui se tiendra du 28 juin au 8 juillet prochain à l’Institut du Monde arabe (IMA) à Paris. La cinéaste Sarra Abidi participera à la compétition des fictions avec son long-métrage Benzine, produit en 2017.

Et Benzine (essence en arabe) revient sur le commerce clandestin du carburant, un trafic très répandu en Tunisie sur les routes qui mènent en Libye. L’essence est achetée clandestinement en Algérie et montre la filière du trabendo qui s’est répandue comme une traînée de poudre après la fin de la dictature de Ben Ali en Tunisie.

Tourné en novembre 2015 au village El-Menji au gouvernorat de Gabès, Benzine évoque le vécu des habitants d’un village abandonné du Sud tunisien: la contrebande de l’essence, mais aussi les réseaux de solidarité, le marché, les petits boulots, la désertification, l’émeute provoquée par des mères qui ont perdu leurs fils et celle des jeunes chômeurs qui exigent du travail. Une Tunisie loin du tourisme et des hôtels cinq étoiles.

Ce genre de films traduit une liberté dans le choix des sujets et l’absence d’une véritable censure dans la lecture des scénarios. En Tunisie et au Maroc, les fléaux sociaux sont souvent évoqués avec force dans des films et même dans des documentaires. En Algérie, ces sujets sont évités par nos cinéastes qui préfèrent parler du terrorisme, de la liberté de la femme et éviter d’évoquer des fléaux qui touchent réellement notre société: la drogue, le problème du logement, la misère et la pauvreté.

Même dans les courts-métrages, ce genre de sujets n’est pas évoqué. La Tunisie sera en force dans cette compétition à l’IMA, avec Khadija Lemkacher, qui sera en compétition pour le meilleur Prix des courts-métrages avec Bolbol, ainsi que Amal Guellaty, réalisatrice de Black Mamba et Emna Najjar réalisatrice de Valse de l’aube.

Au-delà de l’ombre de Nada Mezni Hafaiedh et The man behind the microphone, de Claire Belhassine, seront en compétition dans la catégorie long-métrage des documentaires.

Organisé par l’Institut du Monde arabe (IMA), la première édition du Festival des cinémas arabes à Paris sera marquée par la projection de plus de 70 films et documentaires.

Cette première édition se compose de trois sections: une section compétitive pour les longs, moyens et courts-métrages, fictions et documentaires produits en 2017-2018, deux hommages aux cinéastes Jean Chamoun et Mahmoud Zammouri, et un regard sur le cinéma saoudien.