Au fil… des jours – Communication politique : nouvelles du front !

Au fil… des jours – Communication politique : nouvelles du front !

bouteflika_depose_sa_candidature1_711906571.jpgMercredi 30 décembre 2015 -Conseil des ministres : le président de la République invite le gouvernement (une nouvelle fois !) à intensifier la communication institutionnelle, «de sorte à expliquer à l’opinion publique, la réalité des mutations engagées ou à venir… qui ne remettront pas en cause l’option de la solidarité et de la justice sociale». Le message a-t-il été entendu ? On en doute un peu car ce n’est pas la première fois qu’un tel appel est lancé. Le problème n’est pas seulement, de volonté (politique et personnelle) mais aussi et surtout d’organisation… en dehors des structures habituelles (ex : ministères et cellules de communication) ces dernières étant, totalement, dépassées car ankylosées et bureaucratiques. Trop de mauvaises habitudes liées à une communication verticale et descendante.

C’est le temps de grands (tous nouveaux, car depuis 99, c’est un peu la «belle vie») défis qui s’annonce. Comment expliquer à la population la perte ou la diminution d’avantages quasi-institutionnalisés ? Le bagout ne suffira pas. L’explication ne passera pas. L’autorité encore moins. La présence, sur le terrain du «Chef», va s’avérer, absolument nécessaire. Et, seules des formes de communication nouvelles, originales, organisées, centralisées et homogénéisées mais déconcentrées, dynamiques, de proximité, transparentes pourront «sauver les meubles»… en attendant de nouvelles embellies… et la naissance de nouvelles générations qui passeront, beaucoup, plus de temps à se demander ce qu’elles peuvent faire pour leur pays et beaucoup moins de temps à se demander ce que le pays peut faire pour elles.

Samedi 2 Janvier 2016 -Trop beau (sic !) pour être vrai ! Voilà donc le Parti de Travailleurs, celui de la pure et dure Louisa Hanoune qui connaît, lui aussi, un «mouvement de redressement», animé par un de ses membres, député de surcroît. Il avait, dans un texte et dans une déclaration à la télé, évoqué la «détérioration de la situation interne» (du parti), transformé en «propriété privée «, qui «sème la fitna»… C’est pire encore qu’un mouvement, c’est de la rébellion. Certainement causée par tout le récent remue-méninges autour du «groupe des 19-4» et les «révélations» du député FLN de Annaba, Tlaiba sur la «fortune» de la famille Hanoune, du côté de Annaba…Il est certain que le PT, en tant que groupe, va bien résister, aidé en cela, peut-être par la crise économique et financière actuelle qui facilite toutes les surenchères politiciennes et les discours populistes. Mais, il y a des individus qui vont y laisser des plumes, c’est certain. A qui le tour ? Ce qui est sûr, c’est que la «mauvaise langue» a désormais, pignon sur rue dans la com’ politique… comme si la justice, même interpellée, n’arrive plus à suivre le rythme des attaques, tout en n’osant pas leur faire face.

– Tahar Benaïcha, «une énigme de l’intelligence et de la bonté réunies», selon Boudjedra, est décédé à l’âge de 90 ans. Journaliste, acteur important de la vie culturelle nationale et grand voyageur, historien rigoureux de l’Islam, il se faisait remarquer par sa vaste culture, son humour au vitriol et, surtout, sa franchise, son esprit (très) critique et sa sincérité. Un grand agitateur d’idées, provocateur, indécrottable polémiste… qui a réussi, à toujours, dire sa vérité même au temps de parti unique et des pouvoirs dictatoriaux. C’est peut-être tout cela, malgré bien des difficultés inhérentes aux comportements bureaucratiques des organismes qui l’ont employé, qui l’a fait vivre (survivre), assez longtemps, respecté, redouté et admiré de tous… arabophones et francophones, libéraux ou socialistes, communistes ou islam-istes. En 1962, il aurait pu prétendre à des postes importants, mais il n’était pas prétentieux. En 1994, on lui avait proposé d’être membre du CNT. Il avait refusé. Il a raté une grande carrière politique… mais il a réussi sa vie d’homme.

Dimanche 3 Janvier 2016 -C’est à qui accolera le premier le nom de Hocine Ait Ahmed à un établissement scolaire, ou une rue, ou un parc…Une façon de faire politicienne qui banalise l’image d’un des pères fondateurs de la Révolution algérienne. Leurs noms devraient, pour être vraiment à la hauteur de leurs sacrifices et de leurs combats, n’être utilisés, d’abord qu’après accord de leurs familles et ensuite qu’accompagnant des lieux ou des établissements très, très importants : universités, grandes avenues, places publiques connues de tous les Algériens. Il s’agit en fait de revenir à une dimension fondamentale, la plus appréciée des citoyens, de la Mémoire nationale : l’Histoire, ce sont d’abord les hommes qui l’ont faite. Tout le reste n’est que populisme et démagogie.

Lundi 4 Janvier 2016 -A l’occasion de l’ouverture des travaux (à Constantine) de la 17ème semaine nationale du Coran, un message du président de la République a été lu… appelant, entre autres, les Algériens à adopter «un mode consommation adapté à tout ce que nous produisons comme richesse», à «renoncer à l’économie basée, essentiellement, sur les recettes des hydrocarbures» et à se «mettre au labour… et aux ateliers». Axe de la problématique : la valeur travail… une valeur bien plus humaine et individuelle que religieuse et collective, même si le Saint Coran y fait longuement référence. Voyant comment nos concitoyens interprètent et pratiquent la religion, on est enclin à douter de l’efficacité de l’appel présidentiel. D’autant que la «vérité» assénée, aujourd’hui, de manière presque désespérée, comme une supplication, arrive un peu trop tard pour être crue.

Mardi 5 Janvier 2016 -Le texte de l’avant-projet de Constitution (amendée ou enrichie ou corrigée ou…) est enfin connu. La cuisine a été bien longue et le plat n’est pas du goût de tous. Elémentaire, M. Ouyahia ! Et, on le savait bien : Soit faite en laboratoire par des spécialistes en laboratoire (en Algérie même ou à l’étranger, par des étrangers ou par des Algériens), et cela a, toujours, donné un texte compréhensible et applicable, seulement, par ceux qui l’ avaient commandé. Soit faite dans le cadre de «larges consultations» (allant de l’islamo-terroriste «repenti» ( !?) au parti politique minuscule, en passant par l’universitaire respectable, le «doktour» nouvelle mouture et la personnalité «historique» ), cela donne une «macédoine» qui arrange tout le monde et personne. Au su des commentaires et des analyses, c’est le cas actuellement. Comme je l’ai toujours observé et répété, chez nous, hélas, les textes rentrent (au Parlement ou ailleurs) tout petit et sortent tout gros… ce qui est ni naturel, ni logique. Seulement adaptable aux grandes manœuvres. Au final donc, ce n’est plus une Constitution, une Loi fondamentale se limitant, seulement à des principes clairs et intangibles. C’est, surtout, (au-delà des principes, il y aura toujours une (future) loi qui fera barrage) un patchwork de conclusions , d’avis, d’idées, d’avancées, de reculs, de précisions… ! Le Diable s’est toujours trouvé dans les détails .Il est vrai que le régime n’a pas changé depuis 62 (c’est A. Ouyahia qui le dit) …il a seulement «é (in-) volué». Pour l’instant, il faut faire avec !

Samedi 9 Janvier 2016 -Avant-projet de Constitution . Analyse de contenu des commentaires parus dans la presse…dans une ambiance de «guerre des mots», de «révélations», de «langage déplacé», parfois même vulgaire, de «phrases assassines» et de manif’ souvent manipulées.

Article le plus consensuel mais, dit-on, aux avancées «contrariées»: 3 bis/ Articles les plus controversés : 73 et 87 / Articles les plus drolatiques : 21 et 74 / Articles les plus révoltants : 51 / Articles les plus énigmatiques : 77-5 / Article le plus louche : 178-8 / Article le plus inutile : 41 ter/ Articles les plus contradictoires : 41 bis, 41 ter et 41 quater/ Article le plus insuffisant : 163…

– Célébration de «l’esprit du 11 janvier» : Opération «Portes ouvertes» menée les 9 et 10 janvier par les mosquées de France et organisée par le CFCM… : explications, visites guidées, thé (à la menthe) et boissons chaudes et pâtisseries, débats, invitation aux cinq prières quotidiennes… Une opération de charme visant les habitants proches des lieux de prières des musulmans. Une campagne, certainement, étudiée, mais par qui ? Certainement au café-maure ou/et au bar du coin, par des personnes et des associations de «bonne volonté» mais se suffisant de leur simple intuition et de leur bon sens. Deux éléments qui ne suffisent pas pour entreprendre une campagne efficace, c’est-à-dire «retourner» une opinion en état de délire quasi-totalement «islamophobisant», qui voit du «Daesch» dans chaque déséquilibré du quartier. D’ailleurs, la presse française n’en a pas beaucoup parlé sauf pour signaler la visite de Cazeneuve… et de Hollande dans une mosquée. Heureusement, Mgr Di Falco s’est exprimé en déplorant les préjugés tenaces vis-à vis de l’Islam et s’est interrogé : «De quoi les chrétiens ont-ils peur ? De perdre leur identité ? Serait-elle si fragile ?» La solution n’est pas dans la démonstration de pratiques, certes pacifiques mais «étranges», aux yeux d’une société moderne. Elle est dans l’exploitation, à fond la caisse, (étudiée ) des voies et moyens communicationnels dont le lobbying et la publicité. Et, surtout par des engagements publics clairs, fermes et répétés, condamnant le terrorisme fondamentaliste, islamiste ou raciste, où qu’il se trouve.

– Aït Ahmed aurait-il pu devenir chef de l’Etat ? Haroun affirme. Nezzar nie. Betchine s’implique, contredit Nezzar et enfonce le clou. Le fils Boudiaf en rajoute. Haroun nie avoir affirmé. Le frère de Chadli et l’épouse révèlent… et la famille ne va tarder à suivre. Un neveu de K. Merbah suivra… A qui le tour ? C’est le grand déballage autour d’ histoires, datant de 92 et que les tout jeunes ne connaissent même pas. Seulement «la gériatrie en spectacle» selon un mot sévère mais juste de Abrous O. A la limite du pathétique. Les (jeunes) historiens-chercheurs se frottent les mains et attendent leur heure ! Ceux qui n’aiment pas les généraux et les colonels (à la retraite) et les auteurs du «redressement républicain de janvier» aussi. Petit conseil méthodologique, ne pas trop s’attacher à ce qui se dit maintenant, qui relève bien plus du règlement de comptes et de rancunes qui explosent, mais surtout remonter le temps en consultant les écrits de presse et les ouvrages des années 88 à 92 et quelques-uns un peu plus tard, au milieu des années 90, au moment où l’Algérie avait la presse la plus libre du monde, avant et après, malgré l’état d’urgence. Tous les scandales, tous les dérapages, toutes les corruptions et tous les noms (dont ceux cités plus haut… et d’autres, et d’autres ) avaient été cités. A chaud ! C’était le début des «radars» tueurs et de la presse réellement indépendante. Hélas, nos jeunes journalistes sont trop pressés et leurs patrons trop impliqués, mettant de côté ou ignorant, volontairement, la richesse informative du passé récent, facilitant, ainsi, la «récupération» en faveur des thèses islamo-arabo-fissistes… Nostalgie rancuno-meurtrière, quand tu nous habites !

Dimanche 10 Janvier 2016 -Encore une manipulation d’information par, d’abord, Facebook. Il y a de cela trois ans, une photo de petite fille (en réalité libanaise et non syrienne) mignonne comme tout. Comme les aiment les Européens ; yeux bleus et cheveux châtains. Détournée (la photo) plusieurs fois pour «promouvoir» les causes les plus diverses. Aujourd’hui, la petite est «accompagnée» d’un autre visage squelettique… dans la ville syrienne de Madaya, assiégée par l’armée gouvernementale. Elle est exploitée (le montage), le 7 janvier 2016 par le site d’Al Jazeera… Une manipulation demandant l’expulsion des Libanais qui travaillent dans les pays du Golfe, en raison de la soi-disant famine ravageant la ville assiégée et… «causée par le Hezbollah». L’incident n’est pas unique en son genre. Et, il n’a pas que les terroristes de ‘Daesch’ qui pratiquent le «terrorisme 2.0». Ces derniers temps, un grand nombre d’images, créées de toutes pièces, censées représenter une terrible famine dans cette ville syrienne et ailleurs, ont été reprises, massivement, par les réseaux sociaux et certaines agences de presse internationales.

Lundi 11 Janvier 2016 -Les multiples déclarations et autres «révélations», toutes bien médiatisées, d’acteurs ou figurants des années 90, ont fait réagir Amara Benyounès qui affirme que «certains veulent ouvrir le dossier des années 1990». Il est catégorique : «Celui qui veut l’ouvrir n’a qu’à l’ouvrir». Cela a, au moins le mérite de la franchise…Mais ne nous renseigne pas sur le pourquoi des engagements des «ouvreurs»… maintenant. Guerre des clans ? Préparation de l’après-4ème mandat présidentiel ? Une place au Sénat ? Un fauteuil ministériel ? Une licence d’importation ? La crainte d’on ne sait quel procès médiatique ou autre, ici ou ailleurs ? Des remords ? Le manque de courage en n’assumant pas ses actes passés ? Ou, alors, de la rancune ? de la vengeance ? Janvier 2016 , le mois des «déballages» et des règlements de comptes !

Mercredi 13 Janvier 2016 -S’il y a une qui sait communiquer et vite, c’est bien la dame représentante de l’ «Oncle Sam» en Algérie. Un article publié sur le site Internet de l’Ambassade, à Alger, vante les mérites de la limitation des mandats présidentiels et critique la présidence à vie. Rien que ça ! Rien à perdre ! On aurait aimé avoir cette position en 2008, juste avant la fin du second mandat de «qui vous savez».

Samedi 16 Janvier 2016 -Certes, le grand public est toujours friand d’informations sensationnelles concernant les individus et leurs proches, les événements et les situations, et on le voit à travers les succès connus par les télés et les journaux populaires, mais cela a toujours une durée limitée avec des retours de manivelle inattendus, pour la source d’information comme pour le média… et pour la société. D’autant que les sujets abordés, banalisés par la répétition, la lamentation et le mauvais traitement, amènent, rapidement, la lassitude, le désintérêt… et des réactions perverses.

Le pétrole dégringole à moins 30 dollars le baril. Situation préoccupante. Catastrophique ? Assurément si, nous disent les experts, le gouvernement ne réagit pas et il devrait «tenir un discours de vérité à une population parabolée et réagir, rapidement, si l’on veut que l’Algérie ne réitère pas le scénario des impacts désastreux de 1986».

D’autant qu’elle a «les potentialités pour relever les défis, sous réserve d’une gouvernance renouvelée». Il n’est pas certain que la démarche préconisée ait un impact bénéfique ; cela pourrait même accroître l’angoisse des populations et les précipiter dans les bras du désespoir et des agents du malheur toujours là. On se souvient, effectivement, de la fin des années 80, avec le discours de vérité tenu, soudainement, sur la situation économique alors désastreuse (dette extérieure au plus haut, réserves de change au plus bas, prix du baril de pétrole nul ou presque, corruption et dette extérieure élevées avec une valse infernale au son du milliard de dollars…une nouveauté pour le grand public, encore habitué, au million de centimes), il est vrai, mais pas mortel. Manifestations contre le coût de la vie et exploitation rapide par les extrémismes. Plus de 10 ans d’ enfer ont suivi. Conclusion : la vérité n’est pas, n’est plus dans le discours triomphaliste saâdanien… ou catastrophiste hanounien. Elle est dans les actions sur le terrain et dans un ton calme, diminuant les tensions. Ainsi que dans l’exemple à donner et la chasse au «gaspi».

Dimanche 17 Janvier 2016 -La presse nationale reprend, abondamment, les propos de Nicolas Sarkozy tenus aux Emirats arabes unis… sur le projet d’Union pour la Méditerranée, sur la fermeture de la frontière entre l’Algérie et le Maroc (depuis dix ans, et au départ par la faute du Maroc)… et, on s’y attendait, sur le Sahara occidental. Quand on connaît l’hospitalité de son portefeuille, les ambassadeurs accrédités aux EAU savaient d’avance vers quel côté penchait son cœur. On se souvient qu’il avait déjà «dérapé» ( ???) sur l’Algérie, en juillet 2015 à Tunis. Bref, l’Algérie est mise à mal et le Maroc est monté au pinacle. Sacrés Français ! Ah, on allait oublier de vous dire que depuis quelques mois, et cela va durer, le Maroc est en «mode séduction» mondiale, à travers une campagne du genre «Branding Nation», initiée par «notre ami» le ministre de la com’, El Khalfi. D’autres campagnes sont en cours de préparation… Sarko, comme d’autres personnalités (R. Dati, Bhl… des «baiseurs de main royale»), payés ou récompensés (de mille et une manières, et nos frères savent y faire, il faut le reconnaître : Le Maroc a occupé, en 2015, selon Brand Finance, la 69ème place sur les «100 marques-nations les plus puissantes du monde», une marque estimée à 44 mds usd ), pour ce faire, ne sont que les «précurseurs» (tête de pont, homme-bélier… à 100 000 euros la prestation, ) qui préparent le terrain.

– «L’année 2016 est l’une des plus difficiles» dixit le ministre des Finances, à Oran. On le savait depuis le 1er janvier. Faut-il en rajouter une couche, à l’angoisse collective et à la déprime ? C’est du masochisme à l’état pur. En communication politique de crise, le mensonge est interdit mais (toute) la vérité n’est pas bonne à dire. Encore moins brutalement. Encore moins en usant de formules et de phrases lapidaires. La responsabilité exige un certain doigté dans l’expression et le comportement… différentes de ce qui ce fait avant, lors de la course vers la dite-responsabilité

Mardi 19 Janvier 2016 -L’année 2015 a été difficile pour les musulmans vivant en France. Les actes antimusulmans enregistrés ont atteint 429 contre 133 pour l’année 2014, soit une hausse de 222%, selon les chiffres de l’Observatoire contre l’islamophobie (présidé par Jean Louis Bianco, «Monsieur Algérie»), rendus publics ce mardi 19 janvier.

Autre fléau dénoncé : les discriminations à l’encontre des musulmans. «L’Observatoire national de lutte contre l’islamophobie est saisi, en permanence, et depuis l’année dernière cela s’est amplifié, par des Français de confession musulmane, de femmes et d’hommes victimes de discrimination d’origine institutionnelle (dans l’enseignement, la police, les collectivités locales, la SNCF, etc.)», affirme l’Observatoire.

«La cyber-haine, notamment les courriels en chaîne, est à l’origine d’une propagation de mensonges envers les musulmans et l’Islam. Il y a une forte inquiétude devant cette diffusion massive et invisible», selon l’Observatoire. «Ces courriels prônent la haine des musulmans, cette islamophobie vise la peur, la violence, les préjugés et la discrimination», ajoute-t-il. Mais un communiqué suffit-il à lutter contre une déclaration d’un Premier ministre «mortellement laïc» et qui, de plus, s’est récemment «attaqué» publiquement à l’Observatoire et à son président. Réponse de ce dernier : « Ceux qui dénaturent la laïcité, ce sont ceux qui en font un outil antireligieux, antimusulman, qui prétendent, ce qui est une monumentale erreur sur le principe même de laïcité, que l’espace public est totalement neutre, comme si nous n’avions plus le droit d’avoir des opinions».

Mercredi 20 Janvier 2016 -Le «grand déballage» continue. Après les «janvieristes» (que je salue au passage), cette fois-ci, ce sont les héros de la Révolution armée, deux exactement (Y. Saâdi et Z. Drif, qui, il y a à peine une année «se sont écharpés», selon un bon mot de l’éditorialiste d’El Moudjahid ), qui sont «accusés», sur la base de documents, soudainement, sortis d’un «blog» à la gloire de Salan et de l’OAS, d’avoir fourni, après leur arrestation, des informations (un «Pv» qui ne renseigne en rien de plus les autorités coloniales qu’elles n’en connaissaient déjà… mais allez expliquer cela à des lecteurs de la presse «populaire» mûs par la haine des «pouvoirs» en acte ou écartés ou à la retraite), sur leurs compagnons de lutte encore en clandestinité : «Le coût du silence et le prix de la rébellion», titre le quotidien El Watan.

– «L’Empire contre-attaque». Le FCE en l‘occurrence . Par la voix de son président, Ali Haddad qui, lors d’une conférence de presse, réfute toutes les accusations politiciennes et/médiatiques émises à son encontre et fournit des chiffres détaillés sur les financements bancaires de son groupe. Il «n’a peur de personne» affirme-t-il. En communication comme en sports, la meilleure défense n’est pas toujours (ou seulement) l’attaque. Après le premier quart d’heure (ou la demi-heure) d’observation, le jeu doit gagner, aussi, certes en offensive mais aussi en clarté et en précision. Jusqu’à la fin. Car, rien n’est gagné : en sports, en politique, en affaires… en amour. En Algérie, les risques sont encore bien plus grands.

Vendredi 22 Janvier 2016 -L’Algérie arrive au dernier rang des pays qui offrent le moins de satisfactions à ses habitants, selon un classement établi par l’Université américaine de Pennsylvanie et l’hebdomadaire américain U.S. News & World Report… et dévoilé lors de l’inauguration du Forum de Davos (dont le FCE va devenir membre)

En effet, sur une liste de 60 pays, l’Algérie occupe la… 60e place avec un score de… zéro point (trop de corruption ?)

L’Arabie Saoudite arrive à la 29ème place, l’Afrique du Sud à la 32ème place, le Maroc à la 35ème place, l’Égypte à la 39ème place, la Tunisie à la 47ème place, la Jordanie à la 51ème place et le Nigeria à la 57ème place. En tête de ce classement arrivent l’Allemagne, le Canada , le Royaume-Uni et les États-Unis.

Ce classement est le résultat d’un sondage mené auprès d’un panel de 16.248 personnes provenant de 36 pays d’Amérique, d’Afrique, d’Europe ou d’Asie. Il est précisé que 8.000 des personnes interrogées sont considérées comme «faisant partie de l’élite», 4.500 sont chefs d’entreprise et que le reste des sondés correspond au «grand public».

Leur avis a été recueilli sur soixante-cinq caractéristiques (appartenant à neuf catégories plus générales: la citoyenneté, le pouvoir, la qualité de vie, l’influence culturelle, le patrimoine, l’entrepreneuriat, l’ouverture au business, les migrations et l’attractivité du pays) qu’ils estimaient plus ou moins reliées à soixante pays représentant trois quarts de la population mondiale et 90% du PIB mondial. La descente aux «enfers de la réalité» aurait-elle donc commencé ? Pourquoi pas le temps du «grand réveil !». «Quand on atteint la fin des fonds, on ne peut que remonter» écrivait Jean Daniel… à la veille de l’assassinat de Mohamed Boudiaf.

Lundi 25 Janvier 2016 -Selon la presse, au lendemain du départ à la retraite du général Mohamed Médiene dit Toufik, une étude sur la restructuration des Services de sécurité a été soumise au président qui a approuvé la création d’une nouvelle structure qui va chapeauter les Services de renseignements du DRS, de la police et de la gendarmerie

Ainsi, tous les renseignements collectés par ces trois entités seront canalisés dans cette nouvelle structure qui sera dirigée par Athmane Tartag dit Bachir, général-major à le retraite, donc un civil, qui sera à sa tête en tant que coordinateur et ne rendra compte qu’au chef de l’Etat selon un décret présidentiel «signé le 20 janvier» … «non publiable» dans un JO non diffusé (ce qui fait flirter avec l’illégalité comme l’expliquent certains constitutionnalistes )… mais dont tout le monde connaît la teneur. Comme toujours ! Ce qui rend cette pratique totalement obsolète, relevant d’une démarche communicationnelle a-démocratique et totalement inefficace… laissant place à la rumeur, aux supputations et aux interprétations les plus fantaisistes. La «communication par les fuites», selon un bon mot du chroniqueur M. Hammouche. Encore ! Jusqu’à quand ?

– Au Maroc, un ( nouveau) proces s’est ouvert contre le journaliste Ali Anouzla, directeur du site Lakome 2. Il est poursuivi devant le tribunal de 1re instance de Rabat pour «atteinte à l’intégrité territoriale». Il est accusé d’avoir utilisé les expressions «Sahara Occidental» et «Sahara occupé» dans une interview avec le quotidien allemand «Bild». Le journaliste marocain s’exprimait sur les lignes rouges qui menacent la liberté de la presse dans son pays. Il a cité «la monarchie, l’Islam, et le Sahara Occidental occupé».

Dans ce nouveau procès, Ali Anouzla risque jusqu’à 5 ans de prison. Il est déjà poursuivi pour «apologie» et«incitation au terrorisme», depuis la publication, en 2013, sur son site Lakome, d’un lien vers une vidéo d’Al-Qaeda au Maghreb islamique, menaçant le Maroc et son roi.

Je me demande ce qui pourrait arriver à un de nos journalistes qui utiliserait, un jour, sciemment ou par inadvertance, une expression non «consacrée» concernant le Sahara Occidental ou la Palestine ou… La justice, certainement pas (encore que pour moins que ça…), mais le lynchage politico-médiatique, sûrement. Les articles 27 de la Constitution actuelle et 41-4 de l’avant-projet suffisent, amplement, comme plateformes d’attaque.

Mercredi 27 Janvier 2016 -Démission du gouvernement Valls de Christine Taubira, Garde des Sceaux et ministre de la Justice. En vérité, la droite de la gauche, alliée circonstancielle de la droite n’a pas supporté son désaccord avec la politique sécuritaire menée et, surtout, qu’elle ait exprimé, à partir d’Alger, à la radio algérienne, son désaccord sur la déchéance de la nationalité des bi-nationaux. Elle est, certes, partie, mais a, finalement gagné, le projet de réforme de la Constitution ne contenant «aucune référence» à la bi-nationalité. Son credo à méditer par nos hommes politiques : «Parfois, résister, c’est rester, parfois résister c’est partir».

– La malédiction des mauvais classements internationaux se poursuit : Indice de perception de la corruption 2015. L’Algérie «décroche» la très mauvaise note de 3,6 sur 10 et se retrouve, donc, à la 88ème place sur les 168 pays évalués par Transparency International… à la 17ème place africaine sur 52 (seuls 6 pays ont obtenu une note supérieure ou égale à la moyenne)… et à la 9ème place Mena (Maghreb-Moyen Orient). Heureusement que pour la participation parlementaire féminine, nous nous retrouvons à une très bonne place : 29ème

Jeudi 28 Janvier 2016 -Amine Zaoui trace, dans sa chronique hebdomadaire (Liberté), l’ échelle arabo-musulmane de la haine. Dans l’ordre : La femme, le juif, l’Occident, la laïcité, l’athée, le communiste, les droits de l’Homme, la notion du temps. «Une haine de haute magnitude» !

– Le président du FCE à Oran, concernant la rétrogradation de l’Algérie par la COFACE : «Eux, ce sont des Européens, ils nous classent comme ils veulent, mais nous, Algériens, savons très bien où est notre place, nous sommes très bien classés et je n’accepte que la première place». Sans commentaire ! Nouria Benghebrit et ses pédagogues pourraient, peut-être, analyser les propos et nous répondre.

Vendredi 29 Janvier 2016 -Abdelatif Benachenhou, ancien ministre des Finances, conseille la prudence face à ceux qui prônent, au gouvernement, d’aller à l’endettement pour faire face à la contrainte financière. De son côté, Abderrahmane Mebtoul, expert en économie financière, affirme le contraire. Pour lui, l’endettement extérieur n’est pas une tare. Il faut être pragmatique. Il est, donc, partisan d’un endettement «contrôlé». Qui croire ? Qui suivre ?… les deux ayant participé, par le passé, à un niveau à ou à un autre, à la gouvernance financière du pays. Que faire ?

Samedi 30 Janvier 2016 -«L’argent sale a pollué la scène politique…». Il a servi, semble-t-il à l’élection de parlementaires : 7 à 10 milliards de centimes dépensés en «achat de voix» (dans une «Chkara», bien sûr) pour un poste de sénateur… pour un gain maximum en cinq ans de mandat (rémunération et avantages) d’un peu plus de 1 milliard. Une révélation originale de A. Ouyahia ? non. Cela a été, déjà, dit et redit par la presse et par Ouyahia lui-même. On a même parlé d’ «argent de la drogue»… Qui a laissé faire ? Qui a encouragé ? Comment éradiquer le mal ? Après l’«argent (sale) du terrorisme», après l’ «argent (sale) de la drogue et du trafic d’armes»… voici venir l’«argent (sale) de la politique», le sida de la corruption… qui ouvre la porte à toutes les déchéances sociétales.

Dimanche 31 Janvier 2016 -Exit le DRS/MDN/Toufik et bienvenue à la DAS/Présidence/Tartag ? «Si le but est de protéger le pays, l’Etat et non le régime, alors c’est une bonne chose. Mais si, au contraire, l’intention est de fermer le champ politique, et surveiller davantage les opposants qui sont, souvent, plus patriotes que d’autres, de museler les libertés, alors, ce sera une catastrophe»… Réflexion d’un participant, colonel à la retraite et professeur d’Université, au Forum du quotidien «El Mihwar».

Lundi 1er Février 2016 -Encore un classement «catastrophiste» ; celui des économies «les plus libres». Classement de 178 pays du ‘think tank’ américain Heritage Foundation & Wall Street journal : L’Algérie est classée à 154ème place (41ème en Afrique). Trois premiers : Hong Kong, Singapour et Nouvelle Zélande… En Afrique, le premier de la classe est Maurice (15ème mondial)