Augmentation des retraites : ce qui va changer !

Augmentation des retraites : ce qui va changer !

retraite.jpgLe ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a indiqué que “ces mesures ne sont pas prises en fonction de l’embellie pétrolière. D’ailleurs, nous avons un programme de revalorisation à moyen et à long terme basé sur la distribution et la solidarité”.

C’est fait : les retraités, tous les retraités, vont pouvoir respirer à partir de janvier 2012, avec cet acquis et pas des moindres, suite au relèvement du seuil des régimes pour les retraités salariés et pour les retraités non salariés.

Hier, lors d’un point de presse, Tayeb Louh a détaillé les augmentations annoncées à l’issue du Conseil des ministres présidé par le chef de l’État.

Selon le barème arrêté, au titre de la solidarité nationale, de revaloriser les pensions de retraite des salariés et non salariés, il a été décidé le relèvement à 15 000 DA de toutes les pensions et allocations de retraites inférieures à ce montant, l’augmentation de 30% des pensions de retraite dont le montant est égal à 15 000 DA, une augmentation variant par paliers de 28% à 24% pour les pensions et allocations de retraite dont le montant est supérieur à 15 000 DA et inférieur à 30 000 DA, une augmentation variant par paliers de 22% à 20% pour les pensions et allocations de retraite dont le montant est supérieur à 30 000 DA et inférieur à 40 000 DA et une augmentation de 15% pour celles dont le montant est égal ou supérieur à 40 000 DA.

Selon le conférencier, environ 2 400 000 retraités sont concernés, dont 2 171 076 retraités du régime de salariés, parmi eux 994 813 devront être touchés par un relèvement systématique à 15 000 DA et 181 554 situés sur la tranche des retraités qui touchaient entre 15 et 20 000 DA.

Mais il y aussi plus de 215 330 retraités touchés par le régime des non-salariés, dont 111 125 retraités bénéficieront d’un relèvement systématique à 15 000 DA et 74 125 autres retraités qui touchaient entre 15 et 20 000 DA.

Un impact annuel de 63 milliards de dinars

Financées par le budget de l’État avec un impact annuel de plus de 63 milliards de dinars, ces mesures constituent la troisième intervention du budget de l’État au profit des retraités sur décision de Bouteflika, après celles de 2006 et 2009 qui ont notamment permis de relever successivement les plus faibles pensions de retraite à un minimum de 10 000 DA puis de

11 000 DA, et ce, avant d’instituer un Fonds national de réserve des retraites financé par 3% de la fiscalité pétrolière. Ce relèvement, fixé au départ à 13 500 DA, a été porté à 15 000 DA suite à la décision d’un complément différentiel de 72 milliards de dinars. “Ces mesures ont été prises non seulement pour conforter le pouvoir d’achat des retraités, mais aussi à cause de l’effet de l’inflation sur le quotidien de cette catégorie à qui je rends un vibrant hommage pour avoir consenti des années de leur vie à l’Algérie.” Devant le patron de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi-Saïd, et le président de la Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR), M. Louh a révélé qu’en 2012 la population des retraités de plus de 60 ans était de l’ordre de 7,65% et prévoit d’atteindre 9,8%. Elle sera de l’ordre de 13,5% en 2030, ce qui suggère une prudence quant à la gestion de cette croissance rapide qui aura un impact direct sur l’économie nationale. “Si nous n’avions pas payé notre dette, n’avions pas des resserves de changes importantes et si nous n’avions pas engagé les réformes à temps et réalisé des ouvrages de grande importance, l’Algérie aurait connu la même situation que celle de beaucoup d’autres pays en crise. Tout se prévoit et à long terme”, soulignera encore M. Louh qui a formellement démenti que “l’État aurait promis des augmentations de 40% pour les retraités. Aujourd’hui, certains doivent d’abord apprendre à faire la différence entre une pension et une allocation au lieu d’exploiter cette méconnaissance sur le plan politique”.

Code des marchés publics : Les jeunes promoteurs auront 20% du quota

Autre annonce aussi importante : celle concernant les jeunes promoteurs qui ont contracté des prêts dans le cadre des dispositifs Ansej et Cnac et qui trouvent encore des contraintes à percer le secret des marchés publics.

Selon M. Louh, le Conseil des ministres a révisé une clause au profit des jeunes en leur octroyant une part de 20% sur les marchés publics. Autrement dit, les jeunes promoteurs pourraient soumissionner au même titre que les autres entreprises, notamment au niveau des collectivités locales et dans certains marchés à la portée de leur savoir-faire et de leur

budget.

Dans le même registre, M. Louh a annoncé des mesures exceptionnelles en direction des jeunes du Grand-Sud. En ce sens, il révélera qu’un programme d’encouragement est destiné à insuffler une dynamique pour cette catégorie dans tous les projets hors hydrocarbures et porteurs d’une valeur ajoutée. Ces projets seront accompagnés par une batterie de mesures d’assouplissement, comme l’accès au crédit et l’exonération d’impôts.

FARID BELGACEM