Mendicité,Des enfants loués à 9 000 DA !

Mendicité,Des enfants loués à 9 000 DA !

ybr127.jpgLa mendicité n’est pas toujours signe de misère. Elle est parfois, et même souvent depuis quelque temps, un gagne-pain pas très propre pour nombre de personnes sans foi ni loi, qui, sans aucun scrupule, exploitent des enfants qu’ils vont jusqu’à louer à des milliers de dinars, sachant pertinemment qu’ils vont rentrer dans leurs frais. Les Algériens sont si crédules et généreux… !

«Ce sont des personnes indignes qui, dans l’impunité totale, louent des enfants de voisins ou de proches ou carrément dans d’autres villes contre une somme allant de 2 000 à 9 000 DA l’enfant», a déploré le ministre qui s’exprimait en marge du Forum international sur l’autonomie, les aides techniques et l’accessibilité, organisé à Alger.

Pour appuyer ses propos, M. Barkat a révélé qu’une enquête a été lancée par son ministère, il y a deux mois à Alger, pour faire toute la lumière sur ce phénomène, devenu de plus en plus courant.

L’enquête a démontré que ces criminels exploitent quotidiennement même des bébés auxquels ils donnent des sirops pour les faire dormir, mettant en péril la vie de ces innocents, contre de l’argent. Pis, le ministre a révélé qu’il y a même des réseaux qui activent devant les mosquées, les marchés, les hôpitaux exploitant des enfants pour la même cause.

A une question sur la libération de ces parents irresponsables par la justice une fois arrêtés par la police, le ministre a fait part de la faiblesse des instruments juridiques pouvant incriminer ces personnes, précisant que son département œuvrera à la mise en application de textes de loi pouvant sanctionner ces criminels et aller jusqu’à leur enlever leurs propres enfants.

Pour revenir au forum, le ministre a déclaré que celui-ci permettra à l’Algérie de profiter de certaines expériences et du savoir-faire acquis dans certains pays développés, notamment la France, et surtout en matière de nouvelles technologies nécessaires pour améliorer la vie des personnes handicapées.

Saïd Barkat a affirmé dans le même contexte qu’un arrêté ministériel a été signé au mois de mars dernier entre les ministères de la Solidarité, de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Urbanisme, ainsi que celui de la Jeunesse et des Sports obligeant les constructeurs publics et privés à mettre les moyens nécessaires pour faciliter l’accès aux personnes handicapées.

En 1962, juste après l’Indépendance, le handicap était synonyme de précarité et de mendicité. Aujourd’hui, dira le ministre, «nous avons 181 centres spécialisés ouverts au niveau national pour tous handicaps confondus et qui accueillent quelque 16 000 handicapés». Rappelons que le handicap le plus fréquent est le handicap moteur avec 284 073 personnes, suivi des handicaps auditif, visuel et mental, le ministre fera savoir qu’en 2010, les accidents de la route ont fait 74 000 handicapés, annonçant qu’une convention sera signée avec l’Union des Franco-Algériens de Lorraine pour lancer la formation des formateurs au niveau de deux centres mis à la disposition de cette association par son département.

Ce forum qui se poursuit aujourd’hui et demain, jeudi, verra la participation de plusieurs intervenants algériens et français qui vont aborder plusieurs thèmes autour de cette problématique.

Des microbus équipés prochainement disponibles

Saïd Barkat a déclaré, en marge du Forum international sur l’autonomie, les aides techniques et l’accessibilité, que des minibus publics de l’Etusa seront mis à la disposition du public et essentiellement des personnes handicapées. Deux bus parfaitement adaptés et équipés seront opérationnels à Alger. Cette initiative sera étendue aux 48 wilayas, a affirmé le ministre.