Vahid Halilhodzic en exclusivité au Buteur : «Je serai à Alger le 1er juillet»

Vahid Halilhodzic en exclusivité au Buteur : «Je serai à Alger le 1er juillet»

Capture plein écran 23062011 085852.jpgA peine installé officiellement par la FAF, le nouveau sélectionneur national a été submergé par les appels en provenance d’Algérie. «J’ai reçu 150 appels à la fois !», nous a-t-il annoncé en rigolant, hier, quand nous l’avons eu au téléphone. Aimable et très calme, Vahid Halilhodzic s’est montré disponible en répondant à nos questions. L’homme n’avait rien de celui qu’on a pu décrire ailleurs, en France ou en Côte d’Ivoire.

Le «Nettoyeur» arrivera le 1er juillet

La première impression est bonne… en espérant que les trois ans pour lesquels il vient de s’engager le seront également. Dans cet entretien exclusif qu’il nous a accordé, «Coach Vahid», comme on l’appelle en France, n’a éludé aucune question. Mieux encore, ses réponses nous ont largement éclairés sur ce qui s’est passé avant et ce qu’il compte faire après le 1er juillet. Le «Nettoyeur» est arrivé !

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Monsieur Halilhodzic, on suppose que depuis quelques jours, votre téléphone n’a pas arrêté de sonner à partir de l’Algérie…

Oui, effectivement, je crois qu’il n’a jamais sonné autant (il sourit). Je peux vous dire que j’ai reçu quelque chose comme 150 appels d’Algérie. Ça m’a donné tout de suite la température de la ferveur que je vais trouver quand je serai en Algérie. C’est un record (il sourit encore). Mais je comprends parfaitement cet empressement, car il s’agit de l’Equipe d’Algérie et je sais que chez vous, tout le monde est passionné par le football.

Est-ce que ça a été difficile d’accepter l’offre de Raouraoua ?

Sincèrement, au début, j’étais très réticent, non pas à cause de l’Algérie, mais parce que j’ai vécu une aventure désagréable en Côte d’Ivoire. Donc, après cela, l’idée de reprendre une sélection africaine devenait très délicate.

Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ?

C’est le discours que m’a tenu le président, principalement. M. Raouraoua a su comment me parler et me rassurer et le projet qu’il m’a présenté m’a paru très séduisant. J’ai fini par être convaincu. Son discours a été clair et ambitieux. A vrai dire, nous étions en contact lui et moi depuis plusieurs mois déjà. On se respecte beaucoup. C’est plus facile de s’entendre avec des personnes comme M. Raouraoua.

Quels sont les objectifs sur lesquels vous vous êtes entendus ?

Je dois vous dire d’emblée que la qualification pour la CAN 2012 ne fait pas partie des objectifs qu’on m’a tracés. Ce serait trop difficile, pour ne pas dire carrément impossible. L’Algérie est presque éliminée. C’est très délicat. C’est donc à oublier !

Vous au moins vous êtes clair à ce sujet…

Comment voulez-vous que je fasse autrement ? Pour moi, c’est sûr que c’est clair. La CAN 2012, c’est fini ! On doit donc tout construire pour que l’Algérie soit présente à la CAN 2013, mais aussi au Mondial 2014 qui aura lieu au Brésil. C’est de cela dont on s’est entendus avec le président. C’est en fait un contrat qui portera sur trois ans, avec la possibilité de le rompre à tout moment, dans le cas où les objectifs ne seraient pas atteints. C’est comme cela que tout le monde travaille dans le monde.

Vous dites que votre aventure en Côte d’Ivoire a été désagréable et que vous n’aviez plus envie de retravailler avec une sélection africaine. Que vous a dit Raouraoua pour vous convaincre ?

C’est vrai que je n’ai pas gardé de bons souvenirs de la manière avec laquelle j’ai quitté la sélection de Côte d’Ivoire. J’ai été profondément déçu par la fin, car je m’étais investi totalement dans cette équipe. Il n’était donc plus question pour moi de revivre d’autres aventures pareilles en Afrique. Mais le discours de Raouraoua a été si clair que j’ai vite fait de changer d’avis. Il m’a bien rassuré à tous les niveaux. Il m’a redonné confiance pour retravailler en Afrique et je sais que j’ai la possibilité cette fois de le faire dans des conditions meilleures. Cela va m’aider à réaliser mes objectifs.

Ce ne sera pas facile dans la situation actuelle de la sélection algérienne, non ?

Oui, je sais que ça va être difficile, notamment après les mauvais résultats enregistrés par l’Equipe d’Algérie. Je sais ce qui m’attend et je suis prêt à relever le défi. Il y a du potentiel dans cette équipe et je sais que je peux compter sur les responsables de la Fédération algérienne pour m’aider dans ma tâche. Ensemble, main dans la main, tout sera possible.

Vous dites qu’il y a du potentiel dans cette équipe. Connaissez-vous les joueurs et le niveau de l’équipe ?

Bien sûr ! Je connais beaucoup de joueurs évoluant en Europe, mais je ne peux pas porter de jugement maintenant sur le niveau de l’équipe. Il faut d’abord analyser l’ensemble des éléments avant de se prononcer.

Par quoi allez-vous commencer votre mission ?

Et bien, figurez-vous que j’ai déjà commencé ma mission dès ce matin (l’entretien a été réalisé hier après-midi). J’ai visionné quelques cassettes des matchs de l’Algérie, histoire d’avoir une idée sur l’équipe que je vais diriger.

Et quels matchs avez-vous visionnés ?

Algérie-Maroc du match aller et celui du match retour…J’ai essayé de comprendre le comportement de l’équipe dans la victoire et dans la défaite.

Et qu’en avez-vous tiré au juste ?

Oh, pas grand-chose pour l’instant ! Je n’ai pas eu assez de temps pour tout analyser. Il me faudra encore revoir d’autres matchs avant d’arriver à une analyse précise. Il faut regarder l’ensemble des matchs depuis plusieurs mois pour comprendre pourquoi cette équipe n’arrive plus à gagner ses matchs et rassurer. Il y a certainement des explications à cela.

Sur ces deux matchs et notamment celui de la défaite à Marrakech, n’y a-t-il pas quelques éléments d’explication que vous avez notés ?

Je ne peux pas en parler maintenant. Ce serait trop hâtif de ma part de commencer à expliquer les défaites alors que je ne sais pas ce qui s’était passé au sein de l’équipe. Laissez-moi le temps de bien analyser le jeu de l’équipe et je vous donnerai mon avis, le cas échéant.

Vous comptez venir quand à Alger ?

Pour le moment, j’ai encore des choses à régler chez moi. Je me trouve actuellement à Lille et je dois prendre l’avion dès demain pour la Bosnie. Ce sont des obligations familiales. Je vais venir donc le 1er juillet. Et le lendemain, samedi 2 juillet, il est prévu une conférence de presse dans laquelle j’expliquerai tout ce qui nous attend avec l’Equipe d’Algérie. Je répondrai à toutes les questions des journalistes.

Concernant vos adjoints, on parle de votre compère habituel, Bruno Baronchelli. Vous allez le ramener avec vous ?

Non, malheureusement, Bruno s’est déjà engagé avec le FC Nantes. Il a encore deux années de contrat. Donc, il ne viendra pas. Mais il y a d’autres solutions de rechange.

On parle aussi de Nordine Kourichi parmi les adjoints potentiels dont les noms reviennent. Qu’en est-il de lui ?

Oui, c’est très probable qu’il y ait quelqu’un comme Kourichi dans le staff, mais il n’y a pas que lui. Il y a beaucoup de possibilités en effet. M Raouraoua m’a dit qu’il y a beaucoup d’anciens internationaux algériens qui voudraient travailler avec nous. On verra donc ce point une fois à Alger.

Vous allez retrouver une vieille connaissance dans le staff. On veut parler d’Abdennour Kaoua. Quels sont vos rapports avec lui ?

Nos rapports sont très bons. Kaoua est un très bon ami à moi et nous aurons le même plaisir de nous retrouver et retravailler ensemble.