Importations de la friperie : Des députés pour la levée d’interdiction, le syndicat menace

Importations de la friperie : Des députés pour la levée d’interdiction, le syndicat menace

friperie-algerie-300x225.jpgArguant la lutte contre le trabendisme à la frontière tunisienne dans sa filière friperie avec la devise du chifoune contre gasoil, une groupe de députés de l’APN viennent de proposer un texte de loi pour la levée de l’interdiction de l’importation des habits usées en vigueur depuis 2009.

Ce segment de l’importation a été évalué financièrement à 13 millions de dollars en 2008, soit un volume de 6 700 tonnes, et son interdiction a permis aux réseaux de la contrebande à l’investir étant donné que la demande s’est accrue et le recours aux marchés spécialisés est même entré dans les habitudes des citoyens. L’un des députés qui ont initié cette option, à savoir Mohamed Kenai, président de la commission des finances à l’APN estime que « le retour à l’importation réduira la contrebande aux frontières Est du pays et permettra une activité légale à travers des opérations aux ports, ce qui permettra d’effectuer les contrôles phytosanitaires nécessaires ».

En revanche, le secrétaire général de la fédération des travailleurs du textile Amar Takdjout s’est dit surpris par cette thèse étant donné qu’elle va à contre sens de la démarche du gouvernement pour la relance du secteur du textile et que cette loi, si elle venait à être adoptée, fera tache d’huile et touchera les importations du fil et des tissus ». Le responsable syndical a été plus menaçant en déclarant que « dans ce cas, je n’hésiterai pas à appeler les travailleurs à descendre dans la rue pour exprimer leur désapprobation ».

Interrogé sur cette question par la chaîne III de la radio nationale, Mohamed Benmeradi, le ministre de l’industrie et de la promotion de l’investissement a rejoint l’avis du secrétaire général de la fédération en estimant que « le gouvernement n’a jamais été favorable à cette idée, qui n’est pas opportune, mais que le parlement reste souverain. Ceci étant, l’Etat est entrain de restructurer la filière pour son importance dans la création d’emplois et lui donner les moyens de suppléer aux importations. Il y a dans un premier temps une restructuration organique des entreprises publiques et leur réorientation vers leurs métiers de base. Par ailleurs, un plan de modernisation de ces entreprises a été adopté par le gouvernement ».

Pour la genèse, la question de l’importation de la friperie a été à plusieurs reprises débattue à l’APN qui a portant, avant son interdiction, promulgué plusieurs dispositions réglementaires allant du cahier des charges à l’arrêté ministériel exigeant à ce que ces vêtements soient traités avant leur utilisation pour la préservation de la santé du citoyen à travers des systèmes de rayons gamma, dépoussiérés et traités avec des produits chimiques afin d’anéantir toute bactérie et tout virus.

Quant aux pays qui exportent la friperie vers l’Algérie, ils sont l’Italie avec 54 %, l’Allemagne (9 %) et les pays arabes (1%). Toutefois, deux ans après la promulgation de la loi de finances complémentaire de 2009 dont certaines dispositions interdisaient la domiciliation bancaire d’opérations d’importation de friperie, les magasins spécialisés dans la vente de produits en la matière se font de plus en plus nombreux.