ballet des politiques français à alger,L’Histoire et les affaires

ballet des politiques français à alger,L’Histoire et les affaires

Capture plein écran 22062011 073134.jpgLes relations algéro-françaises se sont-elles tournées vers «l’avenir»? Les deux pays regardent-ils vers la même direction ? Les échanges de visites entre Alger et Paris se sont intensifiées ces derniers mois.

Du côté français, notamment sur le volet économique, le paquet a été mis pour assurer ou plutôt préserver la part du marché algérien considéré à tort ou à raison comme une chasse gardée, avant que n’intervienne l’irruption des Chinois, des turcs et même des américains qui ont bousculé les Français dans leur fausse certitude.

La crainte de la perte d’une grande partie d’un marché «prometteur», où un programme quinquennal d’investissements publics, doté de 280 milliards de dollars a amené le président français, Nicolas Sarkozy à battre le rappel de l’ex-Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, pour lui confier le dossier «sensible» Algérie. Il est vrai que près de cinquante ans après l’indépendance de l’Algérie, les relations entre Alger et Paris ont connu des hauts et des bas, selon les conjonctures du moment. Aux relations apaisés, on a même parlé d’ »un partenariat d’exception» avant que des voix de part et d’autre de la Méditerranée ne fassent capoter le projet, se succèdent généralement des périodes de froid qui «gèlent» les rapports entre les deux capitales. Le Monsieur Algérie de l’Elysée a fait du bon travail. Son dynamisme et la volonté affichée du côté algérien de faire avancer les choses ont permis de boucler de nombreux dossiers économiques qui étaient en instance d’un «climat plus favorable» de part et d’autre des deux rives. Il est vrai aussi que les français étaient plus préoccupés de faire aboutir le dossier économique qui permet à la France, en ce temps de crise économique mondiale, de relancer un tant soit peu sa machine économique qui connaît quelques ratées face aux à la compétitivité des autres pays de l’Union européenne (UE) et des pays émergents, le fameux Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine). Le sens des affaires et le pragmatisme des dirigeants français et on peut dire de même pour les dirigeants algériens ont rendu possible un Forum économique organisé à Alger avec la participation plus de 600 entreprises des deux pays. C’était le premier du genre où des hommes d’affaires et des entreprises aussi bien algériennes que françaises discutaient affaires sans a priori. Les affaires ont bien marché, c’est le moins que l’on puisse dire. Le terrain ainsi balisé par Jean-Pierre Raffarin, il n’y avait pas de problèmes majeurs qui puissent retarder sur le plan économique, la concrétisation des affaires, il ne restait que la visite d’un «homme politique» dans une des capitales pour approfondir les relations bilatérales. Mi-juin, Alain Juppé, ministre français des Affaires étrangères débarque à Alger. Paris y voit une «visite tournée vers l’avenir et vers des solutions à des problèmes si par hasard, il en reste encore». Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères algérien, Amar Belani déclare lui, que ce séjour répond à une «volonté commune d’édifier un partenariat d’exception». Les deux capitales scrutent le même horizon : l’avenir. Mais peut-on construire l’avenir en « occultant» le douloureux passé colonial que certain cercles de l’autre côté de la Méditerranée sont convaincu qu’il a été «positif». Il faut croire qu’ Alain Juppé est inscrit dans le cercle qui «positive» les 130 ans de l’occupation française en Algérie. La repentance ne fait pas débat en France et il ne faut pas ressasser ce sujet, a-t-il asséné au cours de sa visite à Alger. Cependant, il est sûr que ce sujet sera «ressassé» et plus que ne le souhaite le ministre français des AE et ce, à l’occasion de la célébration l’an prochain, du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie. Un moment de «mémoire» pour les Algérie.

Par : Sadek Belhocine