Alger et Washington coordonnent la lutte antiterroriste

Alger et Washington coordonnent la lutte antiterroriste

1A_323123420.jpgLa dégradation de la situation sécuritaire en Lybie a favorisé le renforcement des activités terroristes. L’AQMI a en effet profité de l’extension des zones de non droit pour s’emparer d’armes lourdes et sophistiquées menaçant ainsi la sécurité régionale.

C’est à ce titre qu’une délégation américaine conduite par Mark Adams, haut conseiller au Bureau des affaires politiques et militaires auprès du Département d’Etat, est arrivée, dimanche dernier à Alger, pour une visite de travail de trois jours.

Cette visite qui prendra fin aujourd’hui s’inscrit dans le cadre des consultations entre Alger et Washington sur les risques de prolifération d’armes de tous types, particulièrement l’armement spécialisé, dans la sous-région. Composée de représentants des départements de la Défense et de la Sécurité intérieure, la délégation s’est entretenue, hier, avec une délégation d’homologues algériens conduite par Kamel Rezag-Bara, conseiller auprès du président de la République. A cette occasion, et dans l’esprit induit par la mise en place du groupe de contact bilatéral algéro-américain de coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et les questions de sécurité connexes, les deux parties ont procédé à un échange d’analyses et d’informations sur les questions sensibles de la circulation d’armes, de la menace de prolifération d’armements spécialisés dans la sous-région ainsi qu’à une évaluation exhaustive du risque majeur de leur récupération par les groupes terroristes. Cette visite représente une nouvelle étape dans la coopération sécuritaire et antiterroriste croissante entre les Etats-Unis et l’Algérie.

Durant leur séjour en Algérie, le conseiller principal du président Obama pour la sécurité intérieure et la lutte antiterroriste, John Brennan, le coordonnateur de la lutte antiterroriste au Département d’Etat, Daniel Benjamin, et le commandant du Commandement américain pour l’Afrique (Africom), le général de corps d’armée Carter Ham, ont souligné que la prolifération du terrorisme et des actes criminels traditionnels à travers les frontières nationales, rendait la coopération internationale essentielle pour traduire en justice ceux qui menacent la paix et la sécurité dans les pays de cette région d’Afrique. Par ailleurs, un ancien fonctionnaire mauritanien de l’ONU, Ahmedou Ould Abdallah, a annoncé hier, la création à Nouakchott d’un Centre stratégique pour la sécurité du Sahel-Sahara (Centre 4S) pour aider à faire face aux menaces du terrorisme et de la criminalité dans la région. Ce centre entend «faire examiner par des experts et des chercheurs les réponses adéquates aux graves défis constitués en particulier par le terrorisme et la criminalisation des économies» a-t-il annoncé. M. Ould Abdallah, qui a conduit plusieurs missions de paix en Afrique pour le compte de l’ONU, estime que les défis sont d’autant plus importants qu’il y a dans cette région de «grandes opportunités économiques, en particulier dans le domaine minier».

Selon lui, la situation est «compliquée par la crise libyenne» qui s’est accompagnée d’une prolifération d’armes et de trafics en tout genre dans toute la région, ce qui «exige une approche cohérente tant au niveau de la réflexion que des actions». Les activités du centre, basé à Nouakchott, vont «couvrir la zone sahélo-saharienne» et traiteront des domaines liés «aux questions de défense et de sécurité, à la violence armée et au terrorisme, à la compétition pour les ressources d’énergie», en particulier les hydrocarbures et l’uranium. «Le Centre vise à aider la région et l’ensemble de ses partenaires internationaux, publics et privés, et ceux des sociétés civiles nationales, universités, forums et observatoires, à coopérer davantage pour la sécurité et la prospérité du Sahel-Sahara», a-t-il affirmé.

A. G