Les trafiquants marocains développent leurs «techniques de transport» vers l’Algérie,Des chameaux bourrés de cannabis

Les trafiquants marocains développent leurs «techniques de transport» vers l’Algérie,Des chameaux bourrés de cannabis

Lejour2 (2).jpgLes trafiquants utilisent des dromadaires, par centaines, pour faire passer la drogue, et le plus étonnant c’est qu’ils enfouissent des dizaines de kilos de résine de cannabis dans les ventres de ces bêtes.

Les narcotrafiquants marocains de drogue qui investissent de plus en plus le sol algérien, ont développé leurs techniques de crimes afin d’inonder le marché algérien des quantités de cannabis, et ce, par des dizaines de tonnes. Le dernier mode opéré par ces trafiquants de drogue c’est le méhari (chameau).

En effet, les trafiquants utilisent des dromadaires, par centaines, pour faire passer la drogue, et le plus étonnant c’est qu’ils enfouissent des dizaines de kilos de résine de cannabis dans les ventres de ces bêtes, afin de tromper la vigilance des services de sécurité algériens. Une fois que ces dromadaires «piégés» de cannabis auront franchi la frontière Ouest, ou Sud-Ouest du pays, via bien sûr, les régions de Tlemcen, El Bayadh ou encore Béchar, et récemment Tindouf, ces derniers seront égorgés ; toutefois la partie intérieure de ces bêtes sera gardée, et soigneusement protégée par ces criminels pour retirer les quantités de drogue. Cette nouvelle technique est très utilisée ces derniers temps ; la preuve, plusieurs «carcasses» de dromadaires sont visibles dans le grand désert du pays. Avec cette drogue, les trafiquants marocains parviennent à les vendre à des réseaux basés sur les deux parties de la frontière algéro-marocaine. Le mode opératoire est très payant, d’autant qu’avec cette technique, le cannabis passe sans aucun ennui en Algérie. C’est le cas dans la wilaya de Béchar, ici, plusieurs réseaux marocains ont utilisé cette méthode. Certes, beaucoup de quantités ont franchir la frontière sans le moindre souci. Toutefois, la vigilance des GGF a permis de localiser plusieurs autres chameaux, avec à l’intérieur des quantités de cannabis qui ont été découvertes, apprend-on de sources sûres.

Face à ce nouveau mode opératoire des narcotrafiquants, les GGF ont mis en place un plan neuf pour contrarier les criminels. Dans ce contexte, les nomades qui transitent via le désert algérien avec leurs dromadaires sont systématiquement fouillis, car il est fort possible que certains dromadaires soient bourrés de cannabis. Ce n’est pas tout, le contrôle de la frontière algéro-marocaine est plus renforcé, avec la mobilisation des hélicoptères pour mieux contrôler la circulation dans cette vaste partie du pays. Les GGF qui mènent cette opération au quotidien, sont munis également de grands moyens pour localiser ces chameaux «piégés» de cannabis. Il s’agit des véhicules de type 4×4, qui sont adaptés à tout type de route, notamment le désert. En face de ces moyens, les narcotrafiquants se sont dotés, également, d’importants moyens, notamment les véhicules à triple réservoirs. Il s’agit des Toyota Station qui sont beaucoup utilisées par les trafiquants marocains. Ce n’est pas tout, ces criminels sont fortement armés.

Ils sont munis d’armes automatiques très pointues, notamment des FM/PK, et des AK47, ainsi que des Dushkas mis à l’arrière des 4×4. Cet arsenal de guerre a permis aux narcotrafiquants marocains d’échapper, la plupart du temps, aux mains des services de sécurité. Toutefois, ils abandonnent leur drogue à l’arrivée des gendarmes, ou lors d’embuscades. En 2010, près de 75 tonnes de cannabis ont été saisis par les GGF dans ces frontières, cela sans compter que d’autres quantités de cannabis arrivent quand même à passer. Pour les cinq premiers mois de cette année, la «moisson» a été également importante. Cela dit, près de 18 tonnes ont été déjà récupérées jusqu’à présent.

La lutte contre les trafiquants ne fait que commencer

La lutte contre la drogue préoccupe les plus hauts responsables du pays, car face à ces trafiquants, des terroristes d’Al Qaïda au Maghreb collaborent avec ces criminels, ce qui représente un danger pour la stabilité du pays, cela sans oublier les milliers d’algériens accros à cette matière. Par ailleurs, cette lutte ne concerne pas uniquement l’Algérie, d’autant que le mal a touché plusieurs pays voisins, voire même les pays de l’autre rive de la Méditerranée. Pour cette raison, il a été reproché au Maroc à maintes reprises, par ces pays voisins tout comme les pays européens d’être très

«souple» avec les réseaux de trafic de drogue, d’autant que le gain tiré de cette pratique représente quelque 2 milliards de dollars. Devant cette souplesse des autorités marocaines, et les maigres arrestations et démantèlement des réseaux de drogue, l’Algérie a été contrainte d’intensifier son contrôle au niveau des frontières qui séparent les deux pays. Actuellement, des milliers de GGF sont stationnés au niveau des frontières algéro-marocaines. Une mesure jugée utile, surtout que le trafic de cannabis a sensiblement augmenté ces dernières années. Etant concernée par le transit et la consommation de cannabis, l’Algérie est préoccupée par la lutte contre cette drogue plutôt que par la cocaïne. Même si la consommation de cocaïne commence à faire ses premiers pas, elle reste, néanmoins, très minime pour l’instant. Les services de sécurité ont recensé 1,8 kg de cocaïne saisi lors du premier trimestre de l’année en cours, contre 1 kg tout au long de l’année précédente. Les pays européens consomment 40% de la production qui est de l’ordre de 900 tonnes. Les Européens sont inquiets plus par la cocaïne, drogue très demandée, que par la consommation de cannabis qui leur parvient du Maroc via l’Algérie.

Par Sofiane Abi