Abdelhak Benchikha semblait très confiant face à la presse hier. En disant qu’il a déjà en tête le onze qui va débuter le 27 mars prochain face au Maroc, ABC a montré qu’il a tout préparé pour ce rendez-vous.
L’équipe nationale ne s’est pas réunie depuis novembre 2010. Trois mois sans se voir, se rassembler, ne serait-ce que pour discuter entre eux et échanger quelques idées avec l’entraîneur qu’ils connaissent à peine. Cette situation a beaucoup gêné le sélectionneur national, qui dans un premier lieu, essayé de dédramatiser la situation avant d’avouer quelques jours après au Soudan, sa frustration suite à l’annulation du match face à la Tunisie. Pour rattraper le temps perdu et combler le manque de cohésion dans chaque compartiment, ABC a décidé d’établir un plan de travail très spécifique.
«Parce que je n’ai pas eu le temps de le faire avant, j’ai décidé de travailler par compartiment. J’ai six jours pour tout faire, j’espère qu’ils seront suffisants», expliqua-t-il.
Une séance exclusivement pour les attaquants pour travailler l’animation de jeu…
Le stage commencera officiellement le 21 mars. La première séance sera collective. «Je partirais demain à Annaba, mais le stage commencera lundi le 21. Une séance de reprise en groupe est prévue ce jour-là», dira-t-il. La nouveauté, c’est que le lendemain, mardi, les attaquants auront une séance matinale exclusivement pour eux, c’est-à-dire, que Ghezzal, Djebbour, Boudebbouz, Ziaya, Djabou, et peut-être même Abdoun, Ziani et Hadj Aïssa, chausseront leurs crampons pour un travail spécifique devant les buts.
«Un milliard pour celui qui me réglera le problème de l’attaque», nous avait déclaré Benchikha, il ya quelques semaines. Cela expliquerait la complexité du problème de l’attaque, mais démontre aussi que ce compartiment est l’un des chantiers les plus importants pour la sélection. Par ailleurs et concernant le travail auquel seront soumis les attaquants ce mardi, il s’agira de combinaisons de jeu en attaque, de travailler quelques situations standards, les face-à-face, les placements, les dédoublements, les croisements, les appels de balles, les tirs au but, le jeu en pivot, les remises, bref, toutes les situations auxquelles Djebbour ou un autre pourra revivre le jour du match.
… et une autre pour la défense
Benchikha ne pense pas qu’à marquer des buts. Il pense aussi à ne pas en encaisser. La présence de joueurs tels que Chamakh, Taârabt, El Arabi, Hadji et autres Kharja a obligé ABC à donner une grande importance à sa ligne défensive. Eux aussi auront leur «séance exclusive». Pour eux, ça sera le mercredi matin. Bougherra, Yahia, Belhadj, Medjani, Meftah, Mostpha, Belhadj et Mesbah seront tous convoqués pour une séance de travail spécifique. La présence de Lacen, Lemouchia, Metref et Yebda lors de cette séance n’est pas à écarter.
On imagine que Benchikha a programmé des exercices qui leur permettraient de contrer les attaquants cités en haut. Le jeu aérien, les duels, les balles arrêtées, le placement, l’alignement, la cohésion, la communication, la relance, la participation des latéraux en attaque, sont des exercices que Benchikha a déjà préparé. On ne peut avoir une bonne équipe sans une bonne assise défensive. Rabah Saâdane est allé au mondial parce qu’il avait une très bonne défense. La France et l’Italie ont gagné la Coupe du monde grâce à la solidité de leurs lignes défensives aussi.
benchikha s’inspire d’Al Pacino
Dans un match comme celui-là, l’engagement et la combativité peuvent faire la différence et faire gagner un match. Abdelhak Benchikha le sait très bien, il a insisté là-dessus et il y insistera pendant les 6 jours que durera le stage des Verts.
Pour montrer l’importance de gagner les duels dans un match, surtout dans un derby, Abdelhak Benchikha s’est inspiré d’Al Pacino dans son film «L’enfer du Dimanche soir». L’acteur américain jouait le rôle d’entraîneur des Charks, l’équipe de football américaine. Pour motiver ses joueurs et les inciter à se battre pour récupérer le ballon ou le garder, il leur a balancé cette célèbre phrase : «Il faut se battre pour chaque centimètre. Chaque centimètre gagné est un pas vers la victoire…» Le sélectionneur national a repris l’expression à son compte pour faire comprendre que «chaque duel gagné est un pas vers la victoire».
«Chaque duel gagné est un pas vers la victoire»
Benchikha l’a un peu dit en d’autres termes, mais il était difficile de ne pas faire le parallèle. Il a mis l’accent sur l’importance de l’organisation tactique qui sera adoptée pour ce derby, mais il a surtout beaucoup insisté sur les duels en laissant entendre : «Il faut absolument s’imposer dans les duels car pour moi, c’est là où ce match peut basculer. En effet, pour moi, chaque duel gagné nous permettra de prendre le match à notre compte et par conséquent, faire douter l’adversaire.»
«Mes joueurs n’ont pas besoin que je les motive»
Pour gagner les duels, comme dit Benchikha, ses joueurs doivent être motivés, combatifs et très déterminés à gagner ce match. De ce coté-là, Benchikha se dit tranquille. «Je n’ai pas besoin de motiver mes joueurs car ils sont de facto motivés. Nous avons du vécu dans les grands derbys et je suis convaincu que les joueurs vont répondre présents. Je l’ai senti chez eux à travers mes discussions avec eux.»
A. B.
