Boudebouz «Si on perd contre le Maroc, on est morts»

Boudebouz «Si on perd contre le Maroc, on est morts»

boudebouz.jpgRyad Boudebouz n’a que 21 ans et 6 sélections, mais le milieu de terrain de Sochaux est déjà un des chouchous des supporters algériens. Pour Afrik-foot, il raconte, en exclusivité, ses attentes pour la fin de la saison et évoque, les yeux gourmands, le choc entre les Fennecs et les Lions de l’Atlas du Maroc, le 27 mars à Annaba, dans le cadre des éliminatoires de la CAN 2012.

Ryad, vous aviez dit avant le match de Lyon (0-2) que ce serait difficile. Ça l’a été ?

Franchement, c’était très dur. L’OL joue bien au ballon, c’était vraiment compliqué. On pensait qu’ils auraient peut-être la tête au Real, qu’ils lèveraient le pied mais non… Ils sont toujours en course pour le titre, il n’y a rien à dire. Mais c’était un bon match. On a une équipe jeune, on ne peut que progresser. Là, on avait quatre ou cinq jeunes du centre de formation. Face à des joueurs comme Lisandro ou Toulalan… Ils ont l’expérience, ils jouent la Ligue des champions.

Justement, l’équipe de Sochaux est encore jeune…

Oui. On a un groupe jeune, c’est vrai. On est tous potes, on a les mêmes délires… Et tant mieux. C’est plus facile et plus agréable de jouer avec des amis qu’avec des gens qui vous laissent indifférent. On est amis : si j’en vois un qui est en galère sur le terrain, je vais aller l’aider. Et c’est normal.

Il vous reste une dizaine de matchs à jouer, mais pas vraiment d’objectif. Ce n’est pas trop dur ?

Non. L’objectif, c’est de gratter des points pour monter le plus haut possible. On n’est que onzième, on a 35 points, le maintien n’est pas encore assuré, donc on va se battre pour se mettre le plus des autres qui sont derrière. On va se faire plaisir. Les années précédentes, c’était un peu galère, donc là, ça fait du bien de jouer un peu plus relâché.

Ce week-end, vous affrontez l’AJA. Qu’attendez-vous de cette rencontre ?

Mais de gagner bien sûr ! Sans leur faire offense, Auxerre, ce n’est pas le Real Madrid ! Nous, on veut se maintenir le plus haut possible. Donc, on y va pour prendre des points.

Parlons un peu de la sélection algérienne qui ne tourne pas fort. Vous ne regrettez pas votre choix ?

Pas du tout ! C’était un choix du cœur. Cela paraît un peu cliché de dire ça mais c’est vrai. Je le dit depuis que je suis tout petit, j’ai toujours voulu jouer pour l’Algérie. J’étais en sélection de jeunes avec la France, c’est vrai mais quand le coach m’a appelé pour que je le rejoigne avant la Coupe du monde, je n’ai pas hésité !

L’intégration s’est bien déroulée ?

Oui. Franchement, il y a une super ambiance. Je connaissais déjà Yazid Mansouri et Karim Ziani, donc cela s’est bien passé. Ce sont deux anciens, deux habitués et ils ne m’ont pas mis de côté. On avait un objectif commun : réaliser une bonne Coupe du monde.

Quels souvenirs vous restent de ce Mondial ?

Ce sont des moments inoubliables. C’est peut-être la seule et unique fois que j’aurais la chance de jouer une Coupe du monde. Là, c’était énorme. De voir David Beckham sur le banc, Steven Gerrard sur le terrain… Et puis l’hymne national ! Et les 85 000 supporters dans le stade !

Et la Coupe d’Afrique des nations, vous y croyez ?

Bien sûr. On n’est pas super bien partis, c’est vrai, mais si on bat le Maroc, on est relancés.

Justement, le Maroc, cela représente quoi pour vous ?

C’est un derby, un gros match. C’est notre Paris-Marseille, notre Barça-Real… Si on perd, on est morts.

Les Marocains disent qu’ils viennent à Annaba pour gagner. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

Mais bien sûr qu’ils disent ça ! Si les Marocains ne jouent pas pour gagner, il faut qu’ils arrêtent le foot. Non, sérieusement, j’espère que cela sera un bon match de football sans excès des supporters. On a beau être rivaux, on est tous frères.

Vous vous attendez à quel genre de match ?

Ce sera un match compliqué, c’est sûr. Le Maroc a un très bon coach. Ce sera un gros match. Si on veut gagner, il faudra mettre le pied sur le ballon et mettre de l’intensité dans les duels.

Le problème de la pelouse de Annaba vous inquiète, vous qui êtes un joueur technique ?

Non. Si la pelouse est en mauvais état, elle le sera pour tout le monde. Donc, non, je ne suis pas inquiet.

Un mot sur Abdelhak Benchikha, votre sélectionneur …

C’est un très bon coach qui est très proche de ses joueurs. Il nous rassure, il nous parle, il nous conseille. Il m’appelle souvent à Sochaux pour me dire qu’il regarde les matchs, qu’il me suit… C’est bien. J’aime ce genre d’entraîneur. Et puis, dans les exercices, cela se voit qu’il connaît bien le foot. Il est différent de Monsieur Saâdane, qui était plus âgé et dont les méthodes étaient plus anciennes. Ils sont différents, mais ce sont deux excellents coachs.

Pendant le mercato d’hiver, vous aviez été annoncé sur le départ. Où est-ce que cela en est aujourd’hui ?

C’est vrai. On a parlé de Lyon, de Liverpool… Mais rien n’a été posé sur la table. Je suis bien à Sochaux, j’ai le temps d’y réfléchir. Je crois que le club ne veut pas me lâcher, donc ce n’est pas la peine de parler de départ. Je préfère bien finir la saison, marquer des buts. On verra pour la suite.