La marche de la CNCD empéchée ,Le véhicule de Saïd Sadi et Ali Yahia filé et percuté

La marche de la CNCD empéchée ,Le véhicule de Saïd Sadi et Ali Yahia filé et percuté

1 (1).jpgLe président du RCD et le président d’honneur de la LADDH, Saïd Sadi et Ali Yahia Abdenour, qui rejoignaient la marche réprimée de la CNCD depuis le boulevard Bougara à El Biar, ont été pris en filature par une voiture de police, une Skoda blanche. Leur véhicule a été percuté de plein fouet par une Polo qui a grillé une priorité près du cinéma l’Afrique, rue Khelifa-Boukhalfa. Selon le RCD, la Polo appartient aussi à la police.

Vraisemblablement, la police a eu à l’idée ce samedi d’empêcher Saïd Sadi et Ali Yahia Abdenour de rejoindre la marche de la Coordination pour le changement et la démocratie (CNCD) qui devait s’ébranler à 11 heures de la place du 1er-Mai vers la place des Martyrs. Saïd Sadi, qui nous a fait part de cette filature policière, en est convaincu. Le véhicule à bord duquel il se trouvait en compagnie de Ali Yahia Abdenour a vu une Skoda blanche collé à son pare-choc depuis le boulevard Bougara.

Les occupants de la Skoda communiquaient par talkies-walkies le chemin pris par leur véhicule pour parvenir à la place du 1er-Mai. Arrivés près du musée du Bardo, Saïd Sadi et Ali Yahia Abdenour ont été pris dans un embouteillage encore plus dense que celui aux heures de pointe des jours ouvrables. Saïd Sadi et Ali Yahia, sortis de l’embouteillage après de longues minutes, ont décidé d’emprunter un chemin de bifurcation, par Ghermoul. Arrivés au niveau du cinéma l’Afrique, rue Khelifa- Boukhalfa, leur véhicule est percuté par une Polo qui venait de griller une priorité. Les deux hommes et le chauffeur s’en sortent indemnes. Mais leur véhicule est sérieusement endommagé.

Pour le RCD, nul doute, tout comme la Skoda blanche, la Polo appartient à la police. Nous ne devions pas arriver jusqu’à la place du 1er-Mai», témoigne Saïd Sadi, poursuivant : «Nous avons malgré tout continué à rouler jusqu’à la rue Hassiba-Ben-Bouali. Là, nous nous sommes retrouvés en face d’une centaine de policiers qui ont entrepris promptement de ralentir notre progression vers la place du 1er-Mai. Mais nous ne nous sommes pas laissés repousser et nous avons pu, non sans peine, parvenir au rond-point de la place du 1er-Mai.

Là, les policiers nous ont encerclés et, malgré notre résistance, nous nous sommes retrouvés, sous leurs charges musclées, poussés vers l’intérieur de l’hôpital Mustapha.» Contrairement à lundi dernier où la police a été extrêmement permissive avec les gardes communaux qu’elle a, d’ailleurs, laissé battre le pavé depuis la place des Martyrs jusque devant l’Assemblée populaire nationale (APN), ce samedi les forces antiémeutes ont, non seulement bouclé hermétiquement le périmètre de la place du 1er- Mai, mais ont, à force de charges, fragmenté en petits groupes les manifestants. Ces derniers ont été repoussés dans toutes les directions.

Attitude sectaire que Saïd Sadi n’a pas manqué de relever, les gardes communaux étant en effet un corps constitué. En même temps que l’empêchement de la marche, la police a procédé à des interpellations. Neuf manifestants ont été interpellés et conduits au commissariat du 8e arrondissement. Sept ont été relâchés après l’intervention des députés du RCD. Deux autres ont dû d’abord être conduits au Commissariat central pour être entendus. Ces derniers ont été interpellés alors qu’ils défilaient avec une affiche sur laquelle était imprimée la photo immortalisant la poignée de mains en juillet 1999 entre le président Bouteflika et Ehud Barak.

Un autre manifestant a été blessé et soigné au niveau de l’hôpital Mustapha. Les manifestants se sont dispersés dans le calme après près d’une heure et demie de résistance aux charges de la police. Il était impossible de marcher face à un dispositif policier aussi impressionnant que celui déployé chaque samedi depuis le 22 janvier dernier. La CNCD devra tenter de marcher encore le samedi 19 mars.

S. A. I.