M. Mohammed Laksaci : “Une nouvelle réglementation pour gérer le risque lié à l’excédent de liquidité bancaire”

M. Mohammed Laksaci : “Une nouvelle réglementation pour gérer le risque lié à l’excédent de liquidité bancaire”

actualite1[4597].jpgEn phase de préparation, une nouvelle réglementation destinée à la gestion du risque lié à la surliquidité bancaire sera soumise, une fois ficelée, au Conseil de la Monnaie et du crédit avant la fin de l’année en cours. Une démarche qui s’inscrit dans le sillage des mesures initiées dans l’objectif de consolidation du cadre légal, une condition nécessaire à la stabilité financière du pays.

L’autre nouveauté consiste en l’élargissement du nombre des indicateurs de la stabilité financière pour atteindre une quinzaine au total sur la base de variables, à savoir, les excédents de liquidités bancaires et les chocs financiers externes. L’approche réside dans l’amélioration des crédits à l’économie et à prévenir d’éventuelles crises dira le gouverneur de la Banque d’Algérie.

Il s’agira, expliquera M. Mohammed Laksassi, de C’est ce qu’a révélé le gouverneur de la Banque d’Algérie lors de la présentation du rapport sur les principales évolutions monétaires et financières pour le premier semestre 2010 à l’occasion d’une réunion d’information tenue avec les premiers responsables des vingt six banques et établissements financiers activant sur la place financière nationale

. Intervenant au titre des dispositions prises dans le cadre de l’ordonnance 10-04 du 26 Août 2010 relative à la monnaie et au crédit en matière de stabilisation et de sécurisation du système bancaire, M. Mohammed Laksassi précisera, en fait, que l’ensemble des actions initiées ou en cours de maturation versent dans ce sens. Ainsi, expliquera t-il, la loi de 2010 est venue élargir les prérogatives de la Banque d’Algérie au plan de l’investigation et du contrôle notamment ce qui donne « une plus grande capacité de détection des taux de vulnérabilité au niveau des banques quant au risque systémique». Aussi, la loi est appelée à « contribuer à un développement ordonné du système bancaire particulièrement en termes de paiements » notera l’intervenant.

Dans le même ordre d’idées, le gouverneur de la Banque d’Algérie évoquera la mise en place d’un système de notation des banque dès 2011, à l’effet d’évaluer le niveau de leur solvabilité. Initiative cernée dans le cadre de la nouvelle centrale des risques.

En effet, la loi sur la monnaie et le crédit oblige la Banque d’Algérie à organiser et à gérer une centrale de risques entreprises, une centrale des risques des ménages et une centrale des impayés dans le but de protéger les ménages du surendettement. « La centrale des risques est un service de centralisation des risques chargé de recueillir, auprès de chaque banque et de chaque établissement financier, notamment, le nom des bénéficiaires de crédits, la nature et le plafond des crédits accordés, le montant des utilisations, le montant des crédits non remboursés ainsi que les garanties prises pour chaque crédit», précise le texte. Aussi, les banques et établissements financiers sont tenus d’adhérer aux centrales des risques.

Une situation macro-financière stable en dépit des chocs externes

Les indicateurs de la sphère macro-financière du pays pour le premier semestre 2010 « augurent d’une situation financière meilleure en dépit d’une reprise fragile de l’économie mondiale ». C’est le constat établi par le gouverneur de la Banque d’Algérie. Cette stabilité financière devra permettre à l’Algérie de « poursuivre le financement de son programme d’investissements publics à la faveur de la consolidation des réserves du Trésor », a déclaré M. Mohammed Laksassi qui recommandera la prudence dans la gestion des réserves de changes dont le montant a atteint 146,229 milliards de dollars à fin juin 2010 sachant que le cours du pétrole et la stabilité des quantités exportées « restent des facteurs déterminants dans cette évolution », a tenu à préciser l’intervenant.

Par ailleurs, les réserves du Trésor ont atteint au cours de la même période 292,3 milliards de dinars au titre des dépôts auprès de la Banque d’Algérie, ce qui a contribué à réduire son déficit à 61,6 milliards de dinars contre 228,7 milliards de dinars au premier semestre 2009.

Par ailleurs, le montant de la dette, à court et moyen terme, s’est chiffré à 3,7 milliards de dollars à fin juin. La balance des paiements a enregistré, par ailleurs, un solde positif de 7,1 milliards de dollars à la faveur de l’évolution des exportations d’hydrocarbures qui sont passées à 27,6 milliards de dollars, soit une hausse de 38,3 % par rapport à la même période de l’année précédente. Ces dernières ont enregistré une croissance à la faveur de la hausse des cours du pétrole dont la moyenne est passé de 52,23 dollars au premier semestre 2009 à 77,5 dollars au premier semestre 2010, a ajouté M. Laksassi qui ajoutera que les exportations pétrolières ont également connu une légère hausse de 1,65 % durant la même période. A propos de la situation monétaire, le premier responsable de la Banque d’Algérie a indiqué que le flux des dépôts dans les banques en dehors de la Banque d’Algérie est évalué à 186 milliards de dinars dont 88,1 milliards de dinars sont le produit des hydrocarbures, soit 11,3%. Les crédits bancaires, long et moyen terme, accordés jusqu’à fin juin dernier ont augmenté de 9,35% dont 56% ont concerné le secteur public. M. Laksassi qui a affirmé que « les tensions inflationnistes vont s’amenuisant» indiquera, d’autre part, que la Banque d’Algérie a poursuivi l’absorption de l’excès des liquidités bancaires lesquelles se sont stabilisées à 1 100 milliards de dinars.

Rappelant que selon les statistiques de l’ONS, l’inflation — calculée sur la base de la moyenne annuelle de l’évolution des prix des produits consommation — a atteint 5,41 % en juin dernier contre 5,74 % en décembre 2009.

D. Akila