Le décret portant sur la limitation des paiements en liquide à 500.000 da publié au JO

Le décret portant sur la limitation des paiements en liquide à 500.000 da publié au JO

assurance-gam-cheque-remboursement1.jpgQuelles conséquences pour l’économie ?

Le décret sur les paiements de plus de 500.000 DA a été publié Lundi dernier au journal officiel. Selon le texte, tout paiement dont la somme dépasserait les 500.000 DA devra dorénavant être effectué à l’aide de moyens scripturaux. Autrement dit, chèques, virement, carte de paiement, prélèvement, lettre de change, ou enf in billet à ordre.

Cette révolution dans les habitudes de paiement des algériens entrera en vigueur selon le même texte, 31 mars 2011. Les administrations publiques, organismes publics, entreprises gérant un service public ainsi que les opérateurs publics et privés sont ainsi tenus d’accepter les règlements des transactions, des factures et autres dettes par les moyens de paiement dits « scripturaux », comme l’indique la nouvelle loi.

Cette initiative des autorités algérienne, en plein brainstorming sur la politique économique à entreprendre, entre dans le cadre la prévention et la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Le texte a d’ailleurs pour principale mission, de mieux contrôler les flux financiers a travers les moyens de paiement classiques des circuits bancaires et financiers.

QUELLES CONSÉQUENCES POUR L’ÉCONOMIE

Première conséquence heureuse pour l’économie algérienne, le Trésor pourrait, grâce à cette nouvelle loi, récupérer quelques 200 milliards de DA qui lui échappent annuellement sous couvert d’évasion f iscale. C’est l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCCA) qui l’a indiquée dans la presse. L’union parle en outre d’une perte 3 milliards de Dollars pour l’Algérie.

Cependant, si les avantages de ce texte sont clairs et les gains évidents, reste à savoir si les autorités locales et la sphère économique locale, elle même a-t-elle les moyens de sa politique et peut-elle ainsi aligner plusieurs conséquences heureuses de ce type. Rien n’est moins sur. Selon certains observateurs, rien que le marché informel qui, sans que personne n’en doute, fonctionne exclusivement sur la base de liquidités, occuperait à lui seul 30% de la valeur du PIB du pays.

Pire, des chiffres parus dans la presse ces derniers temps, indiquent que les principaux bénéf iciaires (les banques) pourraient s’avérer être fautives en cas d’échec de cette politique, étant leur politique de déploiement.

En effet le nombre d’agences bancaires est estimé à une pour 30 000 habitants, et seulement un algérien sur cinq possèderait un compte bancaire. Inutile de rappeler la nécessité du développement du système de paiement considéré comme désuet chez nous.

L’Algérie qui compte rattraper son retard en la matière devrait incessamment mettre les bouchés doubles pour y arriver. Il est ainsi, prévu notamment l’émission d’un million de cartes interbancaires et l’augmentation du nombre de distributeurs automatiques de billets selon certaines presses. Malgré tous ces efforts, les observateurs parlent déjà de risques d’échec. Les vielles habitudes ont la dent dure.

Habib Raouf