«On se donnera encore plus face aux Anglais»
Si on juge la prestation de Hassan Yebda en fonction de son état de forme physique et de tout le temps de jeu qu’il a raté avant de démarrer le Mondial, c’est clair qu’on ne peut être qu’indulgent avec lui.
Ne pas se contenter de ce qu’il a montré face aux Slovènes
Bien qu’il n’ait pas raté son match contre la Slovénie, Yebda a quelque peu déçu ses fans qui attendaient beaucoup plus de sa part. La faute sans doute à cette grosse impression qu’il a laissée dans les mémoires, durant la CAN. Et cela ne lui permet plus de faire des matchs moyens. Hassan a placé la barre tellement haut que plus personne ne lui pardonne de jouer simplement bien. Car on connaît trop sa valeur aujourd’hui pour se contenter de ce qu’il a donné face à la Slovénie. On exige tout bonnement plus de lui.
Devenir enfin une star mondiale
Beaucoup de spécialistes des Verts pensent, à juste titre d’ailleurs, que Yebda fait partie des éléments les plus proches du très haut niveau mondial. Qu’il fait partie des joueurs algériens qui ont le talent et l’intelligence de s’élever au rang de star mondiale et que cette Coupe du monde doit le consacrer comme tel, en le propulsant, enfin, dans l’un des plus grands clubs d’Europe.
Car, à ce jour, mis à part Karim Ziani qui a réussi à se faire un nom à Marseille, l’Algérie ne possède pas encore de joueur de la race des plus grands du monde. C’est donc le moment pour que les joueurs algériens arrivent enfin à intégrer les clubs phares d’Europe.
L’obligation de renouveler les matchs de gros calibre
Depuis qu’il a rejoint les Verts et joué la CAN 2010, Hassan Yebda est devenu donc, malgré lui, une sorte de locomotive qui n’a pas le droit de retarder les passagers qu’il tire dans les wagons de l’équipe d’Algérie. C’est à lui de montrer la voie aux autres. Mais pour ce faire, Yebda devra prendre les bonnes habitudes de répondre présent à tous les niveaux dans ses prestations. Renouveler constamment les matchs de gros calibre, comme il l’avait fait pendant la CAN en Angola. Et surtout, ne plus se contenter seulement de ce qu’il a réalisé face à la Slovénie. En bref, il n’a plus le droit de jouer sans responsabilité.
Rattraper les stars comme Gerrard, Rooney et Lampard
Son rayonnement sur l’équipe n’était pas encore au top. Même s’il a fait beaucoup d’efforts dans la récupération, on sent qu’il lui manque encore ce petit brin de folie qui l’emmènera à participer constamment à la construction du jeu offensivement, aux côtés de Karim Ziani. Un peu comme il l’avait fait en Angola, lorsque tout le monde dormait à ses côtés.
Il y a de quoi faire la fine bouche, après le match qu’il a livré dimanche à Polokwane, car ce n’est pas encore le très haut niveau pour Yebda. A lui de nous démentir face aux stars consacrées que sont Gerrard, Rooney et Lampard. Une occasion unique de se rattraper. Une occasion unique de… les rattraper !
«On se donnera encore plus face aux Anglais»
Des regrets, forcément, après cette défaite…
C’est sûr que lorsqu’on regarde le résultat final et le classement du groupe, on se dit qu’on aurait aimé avoir au moins un point de notre premier match. Car je pense qu’on n’est pas passés à côté de notre match. On s’est battus, on a proposé des solutions, on a fait le jeu et je pense que nous avons même dominé notre adversaire. Malheureusement, dans le haut niveau, quand on joue à dix ça ne pardonne pas. On l’a vu dans les vingt dernières minutes, même si on était bien en place, ils ont pu mettre ce but d’une frappe anodine des 25 mètres. Et voilà, c’est comme ça.
Comment voyez-vous votre prochain match, contre l’Angleterre ?
Ah, là aussi on est obligés de se donner à fond, comme on l’a fait aujourd’hui, et faire preuve de plus de concentration pour ne pas répéter nos erreurs. Mais je suis sûr que si on refait le même match qu’aujourd’hui, on pourra réaliser de bonnes choses inch’Allah.
Est-ce que cette pelouse mi-synthétique mi-naturelle vous a gênés ?
Elle gêne plus dans les transversales de 20 ou 25 mètres. C’est sûr qu’elle gêne beaucoup, mais surtout ces nouveaux ballons flottants. En fait, ce n’est pas vraiment la pelouse. Je dirai même que la pelouse est bonne. Le problème est dans le ballon. C’est cela qui nous a gênés, pas la pelouse.
Franchement Hassan, vous croyez encore avoir des chances de passer au second tour, même après cette défaite face aux Slovènes, même si ça s’est un peu gâté ?
Ça s’est gâté un peu, malheureusement, malgré ce qu’on a proposé. C’est triste de prendre un but comme ça, sur un tir anodin des 25 mètres, alors qu’on est en infériorité numérique. Ça ne pardonne pas, non ça ne pardonne pas…
Que faire donc face aux Anglais, vous allez baisser les bras ou vous allez vous tuer sur le terrain pour vous reprendre ?
C’est sûr qu’on va se tuer sur le terrain, comme on l’a fait contre la Slovénie. Car je pense vraiment qu’on s’est tués dans ce match. Malheureusement, le résultat n’a pas suivi. Nous aurions pu faire au moins match nul, mais on s’est loupés d’un cheveu. J’espère qu’on aura le même mordant contre les Anglais pour se repositionner dans ce groupe.
Sur le plan personnel, comment évaluez-vous votre prestation face aux Slovènes ? Etiez-vous à 100% ?
Pour moi, je pense que c’est le top pour un premier match et j’espère monter en puissance au fil des matchs. Mais je me suis senti très bien et j’ai aussi senti l’équipe très bien.
On vous a vu discuter avec Medhi Lacen avant de quitter le terrain à la mi-temps. Vous parliez de votre positionnement ?
Non, on se disait qu’il fallait continuer comme on était, parce qu’il y avait de la place pour réaliser quelque chose de bien dans ce match. On n’avait aucun problème de placement. On était tous les deux persuadés qu’on allait marquer un but. On s’encourageait donc mutuellement.
Pensez-vous pouvoir faire le jeu face aux Anglais, comme vous l’avez fait contre les Slovènes ?
On va jouer pareil, c’est sûr, mais en essayant de se donner encore plus que face à la Slovénie et j’espère qu’on aura un peu de chance de notre côté cette fois.
