Le Mondial de l’Afrique : que la fête commence !

Le Mondial de l’Afrique : que la fête commence !

137344.jpgLongtemps ignorée par l’instance suprême du football mondial, l’Afrique sera, à partir de demain et pendant un mois, le centre d’attraction de la planète avec cette Coupe du monde qu’abrite le pays de Mandela, qui constitue en fait un pari déterminant pour l’avenir de tout le continent, duquel il prendra son essor dans tous les domaines, notamment sportif et économique.

Le monde n’aura d’yeux que pour l’Afrique à l’occasion de ce Mondial de football qu’accueille l’Afrique du Sud à partir de demain et jusqu’au 11 juillet prochain. Tous les regards seront braqués sur le continent noir, lequel, après avoir souffert le martyre durant des siècles, par la faute de la bêtise de certains hommes, qui l’ont colonisé et transformé ses peuples en esclaves, jouit aujourd’hui d’un statut à la hauteur de sa grandeur.

En effet, il est question que vingt-six milliards de téléspectateurs, audiences cumulées, suivent les soixante-quatre matches de ce rendez-vous footballistique, qui demeure le plus grand événement sportif de la planète, devançant, en termes d’audience télévisuelle, les jeux Olympiques, une manifestation pluridisciplinaire gigantesque.

Pour obtenir l’organisation de ce Mondial, les Africains ont dû montrer, d’abord sur le rectangle vert, leurs potentialités, avant de concevoir un projet, présenté par sa plus grande puissance économique, en l’occurrence l’Afrique du Sud.

Après les bonnes prestations du Maroc, premier pays participant à la Coupe du monde en 1970, la Tunisie en 1978, laquelle a effacé la déroute zaïroise de 1974, l’exploit de l’Algérie qui a terrassé l’ogre ouest-allemand en 1982, ainsi que le bon parcours du Cameroun, le Nigeria, le Sénégal et le Ghana, entre autres, ont prouvé que les footballeurs africains n’ont rien à envier à quiconque.

Leur nombre élevé dans les différents championnats européens de haut niveau et dans les meilleurs clubs est un atout supplémentaire. Sous la direction d’Issa Hayatou, le président de la Confédération africaine de football, un forcing a été opéré pour arracher le droit d’organiser sur le sol africain la Coupe du monde.

Le poids que représentent les cinquante-deux voix de l’Afrique dans l’élection du président et des membres des structures de la Fédération internationale de football association (FIFA) a pesé dans l’attribution à l’Afrique du Sud de l’organisation de l’édition 2010 la Coupe du monde par cette instance en 2004.

Malgré toutes les réticences des sceptiques, qui ne croyaient pas en les potentialités des Africains à organiser un événement d’une telle ampleur, le patron de la FIFA, le Suisse Joseph Sepp Blatter, a mis tout son poids dans la bataille en se basant sur la mise en œuvre de la rotation entre les continents pour attribuer le Mondial à l’Afrique.

Depuis cet octroi, aucune occasion n’a été ratée, notamment par les détracteurs pour mettre en doute les capacités du pays de Mandela à honorer ses engagements. Mais, conscients de l’importance de relever ce défi, non seulement pour leur pays et tout le continent, les Sud-Africains, peuple et dirigeants, ont mis les bouchées doubles pour démontrer qu’ils étaient à la hauteur de la tâche.

Avant même que le deadline ne soit atteint, tout était fin prêt, à l’exception de quelques petites bricoles. Cela avait fait dire, il y a quelques mois déjà, au patron de la FIFA, que la compétition pouvait démarrer dès maintenant si les sélections qualifiées étaient prêtes.

Quant à la réussite de l’événement, dont rares sont ceux qui en doutent désormais, elle aura des retombées économiques et sportives énormes sur le pays organisateur, d’une part, et sur toute l’Afrique, d’autre part.

Les Africains pourront postuler à l’organisation des grandes manifestations sportives, comme les jeux Olympiques, ou un autre Mondial de football, d’autant plus que la FIFA vient de donner son feu vert pour la co-organisation de cette compétition.

À titre d’exemple, deux pays maghrébins, ou deux pays africains frontaliers pourront présenter une candidature commune. Pour rappel, le Maroc a échoué de peu en 1994, car son dossier n’était pas suffisamment étoffé et manquait également de soutien.

Une chose est sûre, le déroulement du Mondial de football sur la terre africaine est déjà une grande victoire pour le continent, qui tient là une occasion unique de montrer son savoir-faire et de s’imposer comme un partenaire incontournable dans tous les domaines, à commencer par le sport à travers cette Coupe du monde.

Merzak Tigrine